Chapitre 40 :

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《 Tiens, ta mère t'a préparé un thé. 》

Assis sur sa balançoire, Bill leva les yeux de ses pieds posés à plat sur le sol et dont il se servait pour se balancer légèrement. Il leva la tête vers son père et attrapa la tasse avec un faible sourire.

《 Merci. 》

André pencha la tête et se posa sur la seconde balançoire, curieux. Il connaissait son fils par coeur et il sentait qu'il y avait quelque chose.

《 Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu débarques rarement en plein après-midi ! 》

Bill sourit et descendit sa tasse contre son genou, prenant garde à ne rien renverser.

《 Tom bosse et Noa est en cours. C'est la première fois que je suis en repos et que Tom n'est pas là, enfin depuis qu'il est à la maison. J'ai fait tout ce que j'avais à faire ce matin et puis je me suis rendu compte que je m'ennuyais. C'est vide et bizarre et j'aime pas ça. 》

Amusé, son père le regarda boire une gorgée de sa boisson chaude et plisser les yeux de contrariété.

《 Tu veux dire que tu ne supporterais plus de vivre seul ? 》

《 Seul, je sais pas, mais sans eux, non. 》; soupira-t-il tandis que ça faisait sourire l'autre homme.

《 Et bien, c'est ce qu'on appelle avoir une famille. 》; Bill se mordit l'intérieur des joues et tourna la tête vers lui, souriant faiblement.

《 C'est pas super bizarre que je me sente en famille ailleurs qu'ici ? 》

《 Bizarre, je sais pas... pour moi, oui, je suis ton père et même si je suis heureux et fier de toi, j'ai du mal à me dire que mon petit garçon se construit ailleurs que sous mon toit. Mais c'est normal. Et j'aimerais vraiment que ça marche pour Noa, pour que vous soyez enfin soulagés. 》

Bill hocha la tête. Lui aussi, il le voulait. Il l'espérait de tout son coeur.

《 Je crois qu'on est la famille la plus bizarre du quartier... tu te rends compte que sur 8, on est que 3 du même sang ? 》

André haussa une épaule et s'appuya sur ses pieds pour faire bouger la balançoire.

《 Et alors ? Elle est sympa cette famille ! 》; l'androgyne ne put qu'approuver. Il l'adorait, lui, sa petite famille.《 D'ailleurs... j'aimerais qu'on parle de quelque chose, tant qu'on est tous les deux. 》; Bill tourna un regard confus vers lui. Ça voulait dire quoi ? Que sa mère ne devait pas entendre ?《 Pour Léo... tu sais si ses parents voudraient le reprendre ? 》

《 Euh... je pense pas, ils sont séparés et ils n'ont pas de bonnes situations, pourquoi ? 》

《 Je pense que ce serait mieux pour lui et pour tout le monde qu'il fasse partie intégrante de cette famille, mais je veux pas donner de faux espoirs à ta mère si c'est impossible. 》

Bill afficha de grands yeux et se pencha pour déposer sa tasse dans l'herbe, au pied de la balançoire.

《 Tu veux dire que tu veux adopter Léo ? 》

《 Et bien... oui. Il est bien ici, tu crois pas ? On l'aime tous, et ta mère aurait le coeur brisé s'il devait partir. 》

《 Oui ! Alors tu veux que je me renseigne avant de lui en parler ? 》

《 C'est ça, et si c'est possible, je veux qu'on demande à Léo avant de faire quoi que ce soit. Il a le droit de choisir. 》

Bill acquiesça et sourit, tendant une main pour la passer sur son avant-bras. Il était content d'avoir des parents aussi tolérants et aimants. Ils se fichaient pas mal que Léo ait quelques problèmes et qu'il en aurait sans doute encore en grandissant, ils l'aimaient comme il était, comme ils l'avaient fait pour Louise et Zoé. Comme pour lui.

Chambre 248.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant