Général Grievous : je ne dirais qu'une seule chose sur cette boite de conserve à quatre sabres laser : Hello there
(évocation d'agression sexuelle)
Je sens immédiatement que ce n'est plus de l'humour comme tout à l'heure. Il est effroyablement sérieux. Tellement que j'en ai presque peur.
— Les choses horribles que j'ai faites aux deux garçons que j'ai embrassés c'est... j'ai pas respecté leur consentement. En fait, je ne leur ai pas demandé. J'ai juste agi comme moi j'avais envie. Je... je ne suis pas allé plus loin que le baiser avec la langue, mais quand même. Je suis détestable.
C'est à moi de m'arrêter. Lorsqu'il m'a raconté le pourquoi du comment de sa méchanceté, je n'ai pas cherché à en savoir plus. Je voyais très bien qu'il s'en voulait et je n'avais pas envie de pousser ce nouvel ami trop loin, au risque qu'il s'échappe et que je me retrouve à nouveau seul. Intérieurement, je pensais qu'il les avait insultés ou même frappés à cause des sentiments qu'il pouvait ressentir. Pas ça. Sauf que je me rappelle que je ne dois pas juger. Parce que la poutre est aussi grosse dans mon œil, voire pire. J'ai souhaité la mort de mon ancien meilleur ami. Je lui ai déclaré que je préférerais qu'il vive au fond d'un trou plutôt que sur la Terre.
— Je ne suis pas mieux. Je ne te dirais rien, je te le promets.
— Peut-être, mais tu vas avoir peur de moi. Peur d'être proche au risque que je te saute dessus. Je connais la nature humaine. Tu vas fuir. Légèrement, sans doute, mais tu vas fuir. Ce qui est normal en soi. Je ne me contrôle pas, et je ne mettrais pas ça sur le dos de l'alcool.
Je siffle entre mes dents et je me rapproche inexorablement de lui, si bien qu'il suffirait désormais que j'incline la tête dans un certain sens pour l'embrasser sur la bouche. Nos yeux sont l'un dans l'autre et je souris. Je tremble peut-être imperceptiblement, mais ce n'est pas la faute de la peur ou de l'appréhension. C'est l'envie. J'ai envie qu'il se penche vers moi, j'ai envie de goûter ces lèvres gercées et je n'en ai même pas honte. Ce gars m'attire de plus en plus.
— Tu vois ? Je ne suis pas effrayé. Et même si tu tentes quelque chose sans me demander mon avis avant, je me défendrais. Ce n'est pas très visible à cause de mon corps tout mince, mais j'ai de la force. Beaucoup de force. Je te repousserais.
Il baisse les yeux et je les lui relève. En partie parce que je ne veux pas qu'il se mette à déprimer, et en partie parce que je ne me lasse pas de les regarder. J'adore vraiment cette nouvelle philosophie de ne pas se poser de questions et de ressentir à fond ce que je dois ressentir. Et là, présentement, mon cœur cogne dans ma poitrine comme s'il voulait sortir.
— On traîne tous les deux nos bagages de méchants. On a tous les deux faits des choses affreuses. On ne va pas faire une compétition, c'est sûr. Mais on en a conscience. On le sait et c'est déjà un pas. Un pas vers la rédemption. Parce qu'on ne pourra pas réécrire le passé, revenir en arrière. C'est comme ça. Mais on doit aller de l'avant. Et là maintenant, on doit aller prendre notre train.
Une envie me traverse le corps, jusqu'au bout des doigts, et je me penche vers sa joue pour y coller un baiser. En m'éloignant, je souris de toutes mes dents.
— Allez, viens. J'ai faim.
***
Nous arrivons à la gare seulement quelques minutes avant le départ de notre train. Nous n'avons absolument pas le temps de passer au guichet pour nous acheter des billets et comme nous ne possédons pas de carte bancaire, les bornes automatiques sont proscrites. Il ne reste donc qu'une seule solution. Une de méchant de service.
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Ciel d'hiver [BxB]
Teen FictionCurtis est un con depuis qu'il a dix ans. Trahissant son meilleur ami pour intégrer le groupe des enfants populaires (sans succès), il a tout fait pour rentrer dans les cases que lui impose la société, quitte à nier sa propre identité. Mais bien mal...