Kylo Ren : Méchant trop fan de son papy pour son bien. Aime casser des trucs. Est bien plus sexy sans son casque qu'avec. Développe une attirance pour une gentille (pauvre de lui) et meurt en faisant un acte de rédemption, parce qu'apparement, c'est la norme. Méritait un véritable arc de rédemption.
TW : Racisme intériorisé
— Tu regrettes Curtis ?
— Oui. Mais je suis incapable de le dire au principal intéressé. J'ai... j'ai fait ce qu'il attendait de moi, ce que le monde attendait de moi, parce que je pense que Valentin savait avant moi quels mots allaient passer la barrière de mes lèvres. J'ai été un connard sans nom. Je l'ai à nouveau jeté dans cette poubelle, métaphoriquement parlant. Alors que tout ce que je souhaitais, c'est qu'il me pardonne. Pas qu'il comprenne ou qu'il compatisse, parce que je ne pense pas que ça soit possible. Non, je veux juste qu'on me pardonne pour que je puisse le faire avec moi-même, et que j'avance enfin.
Le bus fait une embardée, et je perds mon équilibre. Samuel en profite pour me choper au vol, par les deux épaules, pour que je ne chute pas. Puis, il me ramène tout contre lui. C'est bizarre, parce qu'on fait à peu près la même taille tous les deux. Nos deux cœurs sont collés l'un contre l'autre, tout comme nos cheveux. Ses mains sont dans mon dos, et il me serre de toutes ses forces.
— Je suis désolé. Je ne peux pas comprendre, mais moi, moi, je peux compatir. Je peux être ce méchant compatissant. Je peux être la zone grise dont tu as absolument besoin, là, maintenant tout de suite. Je ne suis personne pour t'excuser, pour te pardonner, mais je suis désolé pour toi. Parce que tu es peut-être un bourreau dans l'histoire d'Eliot, mais tu es une victime dans la tienne. Et il faudrait que tu arrêtes de l'oublier.
Tout mon corps me picote de partout. Je me sens aussi mou que de la gomme, et en même temps, tendu comme un de ces bâtons qu'on utilise pour le saut à la perche. Cette sensation est d'une étrangeté absolue. Mais surtout, je laisse couler l'eau de mes yeux.
Je lâche quelques larmes silencieuses, au milieu de ce bus, devant tout le monde. Je pleure tous les sentiments de ce petit garçon, qui, au retour des vacances de Noël, s'attendait à être accueilli par ses nouveaux amis, et qui, pour toute réponse, s'est pris un verre de milkshake à la vanille sur la tête, par chacun d'entre eux. Qui n'a pas trouvé son pilier, qui n'avait peut-être pas changé d'école, mais qui se cachait. Qui s'est retrouvé tout seul, parce qu'il l'avait bien décidé. Qui, un jour qu'il était dans la baignoire, a voulu s'effacer la peau. À frotter, frotter et encore frotter pour que ce brun foncé laisse la place au blanc. Au blanc normal, au blanc qui lui permettrait d'être bien dans sa vie, de se faire des copains. Qui a été découvert par sa sœur, et qui n'a même pas été capable de lui expliquer ce qu'il avait fait. Oui, je pleure tout ça.
Le bus fait une nouvelle embardée, et j'en profite pour m'éloigner. Je remercie Samuel d'un sourire et d'un hochement de tête, et celui-ci m'annonce, un peu de but en blanc, que nous devons descendre au prochain arrêt pour la gare.
Elles sont bizarres, ces dents-de-scie. Parler de choses intimes, puis revenir sur Terre et se préoccuper de notre estomac. Je ne sais pas si j'aime bien ou pas. Je n'ai pas envie de me poser la question, en réalité. Je l'ai trop fait, ce soir. Quelle cravate mettre, quelles fleurs acheter, quelle musique demander à ma sœur dans la voiture, quelle phrase dire en toquant chez Cassie, quelles salutations pour ses parents, quel menu choisir au bal, quelle attitude à avoir lorsque j'ai vu Daisy et qu'elle m'a parfaitement reconnu, que faire en remarquant Valentin et Eliot, se punir ou pas après avoir balancé mes horreurs, ou se cacher avec mon verre vide pour que le monde m'oublie un peu. Des questions, il y en avait des tonnes. Et là, ce soir, je n'ai juste plus envie.
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Ciel d'hiver [BxB]
Roman pour AdolescentsCurtis est un con depuis qu'il a dix ans. Trahissant son meilleur ami pour intégrer le groupe des enfants populaires (sans succès), il a tout fait pour rentrer dans les cases que lui impose la société, quitte à nier sa propre identité. Mais bien mal...