J'ai eu la musique dans les oreilles pendant toute la fin de l'écriture de ce chapitre.
> Je te préviens, aujourd'hui, mon meilleur ami est à moi. Même si je t'apprécie beaucoup, il est hors de question que tu me le piques comme presque tous les samedis parce que tu veux passer du temps avec lui. T'avais qu'à venir à South Coast et le tour était joué (d'ailleurs, les crabes, c'est plus classe que les castors, je dis ça, je dis rien). Aujourd'hui, c'est mon dernier après-midi de libre avant que ma mère m'enferme à double tour pour que je révise mes A-Level. Donc désolé pour ton cœur d'artichaut en manque de notre génie de l'informatique, mais JE le monopolise. Voilà. En espérant ne pas avoir été trop directif, je suppose que tu comprends. Je t'aime bien, Samsam. T'es un gars cool. Même si tu me piques mon meilleur pote.
J'éclate de rire en lisant le message de Coby. Je l'ai reçu il y a quelques minutes, alors que j'arrivais à l'association. Et en effet, j'avais envie d'appeler Curtis pour qu'il vienne nous aider à terminer la préparation pour la Pride. Malgré le fait qu'il veuille y participer, il n'a jamais le temps de s'investir plus en amont, et ça me rend un tout petit peu triste. J'ai parfois l'impression qu'il va annuler au dernier moment, et que je vais devoir jouer au luminaire entre ma sœur et sa copine. Je l'adore, ce n'est pas le problème. C'est juste qu'elles sont de vraies ventouses quand il s'agit d'emmerder la société.
— Tu rigoles, tu rigoles, mais pendant ce temps, tu ne peins pas !
Je me retourne vers Stanislas, qui est en tenue de travail toute bleue, armé d'un pinceau. Bien que je sois heureux qu'il soit là, ça m'a surpris qu'un coiffeur soit libre un samedi après-midi.
— Ce n'est pas ma faute. Coby est trop marrant.
Je lui ai déjà parlé des amis de Curtis, et du fait qu'ils m'aient accepté parmi eux. Stanislas a presque sauté au plafond quand je lui ai annoncé que nous partions en vacances ensemble. Sa réaction m'a fait lever les sourcils, avant qu'il m'explique.
— Ne te vexe pas surtout, mais... j'ai l'impression que tu n'as pas vraiment de potes dans ton école, mis à part les deux garçons que tu as blessés, et ton ex-copine. Ce n'est pas très sain pour toi de rester tout le temps avec eux, car ils te rappellent ce que tu as fait de mal, et je suis certain que tu culpabilises à chaque fois que tu les regardes. Je suis sincèrement heureux que tu te sois fait de nouveaux amis, même si c'est par l'intermédiaire de ton copain. Parce qu'ils te connaissent tel que tu es maintenant, et non avant. Et ça, c'est vraiment bon pour toi.
Je ne me suis pas vexé, parce que sa réflexion était vraie. Je ne parle pas à beaucoup de personnes, et même si je suis plus ou moins entré dans le club arc-en-ciel de Lola, je suis un véritable mur. Je les utilise surtout comme protection au cas où les sbires de John reviendraient me chercher des noises.
— Tu ne voudrais pas le faire venir ici ? Il mettrait un peu d'ambiance. Ta sœur nous fait tellement peur que personne ne discute.
C'est vrai qu'Heather s'est un peu érigée en véritable maître dragon. Elle donne des ordres à tout va, sous prétexte qu'elle a posé un jour de congé pour que tout soit prêt pour la semaine prochaine. Je la connais, donc je n'ai pas peur. Mais pour le commun des mortels qui croit qu'elle est toute douce parce qu'elle s'habille en pastel et qu'elle a les cheveux lavande, ça doit être un sacré choc.
— Il n'est pas très à l'aise avec tout ça. Il nous accepte et je pense très clairement qu'il pourrait frapper n'importe qui nous importunerait. Mais... il ne faut pas lui en demander plus. Et franchement, c'est déjà très bien comme ça.
— Et les deux garçons de ton école ? Ceux à qui tu dois présenter personnellement tes excuses ? Qu'est-ce qu'il en est ?
Je me retourne vivement vers Stanislas, qui me sourit. Je ne sais pas ce que je ferais sans ses conseils. Et sans ses idées de génie.

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Ciel d'hiver [BxB]
Teen FictionCurtis est un con depuis qu'il a dix ans. Trahissant son meilleur ami pour intégrer le groupe des enfants populaires (sans succès), il a tout fait pour rentrer dans les cases que lui impose la société, quitte à nier sa propre identité. Mais bien mal...