Grindewald est le big méchant avant le Sans-Pif. Il est clairement MOCHE (je ne sais pas ce qu'ils ont fait à Johnny Deep, et même si je n'irais pas voir le film suivant parce que je n'ai pas aimé le 2, j'espère très sincèrement qu'ils ne vont pas défigurer Mads « Hannibal » J'ai-une-tête-de-méchant). Son but est comme tout bon sorcier noir qui se respecte, de mettre à genoux toute personne ne pratiquant pas la magie. Comme vous pouvez le voir, il n'est pas superbement intelligent. Comme plus ou moins tous les méchants.
Je suis de retour, en même temps que les petits textes humoristiques, qui ont été rajoutés sur les chapitres où ils manquaient !
Je prends une respiration pour répondre, mais comme dans toute bonne série ou livre, je me fais couper par la serveuse qui débarque pour prendre nos commandes. Je ne peux pas m'empêcher de rire, et Curtis me fixe avec un air franchement étrange. Il doit sans doute penser que je me moque de lui et de sa proposition. C'est juste la situation qui me fait perdre mes moyens. À vrai dire, c'est un peu nerveux. Parce que je suis complètement perdu vis-à-vis de ce que je veux faire. Je suis encore une fois face aux deux Samuel.
Le premier, le bien réel, comme je l'appelle depuis quelque temps, saute de joie à l'idée, et est en train de penser que c'est comme si la boucle était bouclée, comme Curtis et moi nous nous sommes rencontrés pendant un bal. Mais cette fois-ci, rien de pathétique, rien de monstrueux. Juste deux personnes qui profitent de ce temps ensemble, qui s'amusent avec leurs amis — et j'aime réellement le groupe de Curtis, en particulier Coby qui me fait mourir de rire. Qui dansent, qui s'amusent, qui s'aiment, tout bêtement.
Le second, tout aussi réel que le premier, malheureusement, vomi cet assemblage de bonne humeur, et de joie. Lui, tout ce qu'il voit, ce sont les yeux des autres. Des dizaines, des centaines, des milliers d'yeux, qui nous regardent et nous jugent. Qui médisent sur notre dos, et qui prévoient de nous tabasser. Des John en puissance, qui passent leur temps à glisser leur doigt sous leur gorge pour nous signifier que c'en est bientôt fini de nous. C'est ce Samuel qui a laissé gagner le monstre, qui ne sait plus vraiment à quoi ressemble sa vie. C'est ce Samuel qui est sans doute atteint de paranoïa, et qui ne fait rien pour se soigner, ou s'en sortir. Je ne veux pas être ce Samuel.
Mais en fixant l'autre, je me rends compte que je suis incapable d'être ce Samuel lumineux et heureux. Je ne suis pas Heather. Je ne suis pas Liam, mon chef de groupe des arcs-en-ciel. Je ne suis pas coloré, je ne suis pas excentrique. Peut-être qu'à l'intérieur, je marche sur un rayon de soleil et que toutes les couleurs m'environnent. Mais je suis incapable de les montrer à l'extérieur. Parce que je ne suis pas comme ça.
Alors, je me place entre les deux. Je saisis la main glaciale du monstre, et celle toute chaude de l'arc-en-ciel, et je ferme les yeux. Parce que je suis un mélange des deux. Et il faut que je m'accepte comme ça.
— Samuel ? T'es avec nous ?
La serveuse agite sa main devant mes yeux, et je cligne des paupières en me reconnectant à la réalité. J'étais tellement perdu dans mon déchirement interne que je ne me suis même pas rendu compte qu'elle s'adressait à moi.
— Pas vraiment. Je suis désolé. Je prendrais le brownie tout chocolat, s'il te plaît.
— On n'en a plus. Le cuistot a oublié d'aller faire les courses, alors on a pu en préparer que quatre sur toute la journée. Tout est parti ce midi. Il va falloir sélectionner autre chose, je le crains.
C'est comme si je me prenais une claque. On me dira que j'exagère, parce que ce n'est qu'un dessert et que ce n'est pas la fin du monde. Mais je n'ai jamais pris un autre dessert ici. Lorsque je suis venu avec Curtis la première fois, ça ne compte pas, parce que j'ai fini par manger mon brownie. C'est toujours comme ça dans ce restau. Le burger, avec une grosse portion de frite et du cola. Et le brownie en dessert. C'est ma routine.
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Ciel d'hiver [BxB]
Genç KurguCurtis est un con depuis qu'il a dix ans. Trahissant son meilleur ami pour intégrer le groupe des enfants populaires (sans succès), il a tout fait pour rentrer dans les cases que lui impose la société, quitte à nier sa propre identité. Mais bien mal...