Ciel d'hiver [BxB]

Février - 6 / TW

Osyraa est presque la seule femme de ma liste, mais n'est pas franchement ma préférée. Elle a la peau verte, vit dans le futur du futur et elle n'apparait qu'à la toute fin de la saison où elle est censée être la big bad. Vous aussi, vous vous dites qu'il y a un problème ? Elle essaie de tuer la personnage principale, comme toute bonne méchante qui se respecte. Elle décède d'une manière très nulle, ce qui fait qu'elle n'est vraiment pas intéressante. Par contre, le nom de son groupe de méchant est très stylé (la Chaine d'émeraude, pour les personnes que ça intéresse)

TW : Insultes homophobes (vous allez tout de suite reconnaitre la scène, je le sens)

Nous attendons presque une semaine entière avant de nous revoir avec Curtis. Mais entre les cours, les devoirs et les entraînements de football, notre temps libre est compté. Mais ce soir, toutes mes heures, jusqu'à celle de mon coucher, lui sont réservées. Parce que c'est notre cinquième rendez-vous, celui chez le coiffeur.

Mais avant d'aller l'observer se faire couper les cheveux, il faut que je me dépense un peu sur le terrain. Courir après la balle, faire les exercices exigés par le coach, ça me fait beaucoup de bien. Ça me permet d'oublier le fait que Rio me déteste, et que j'ai envie de coller mon poing dans la gueule de John.

Lorsque nous nous changeons, il est plutôt silencieux, et préfère discuter avec ses copains de sa prochaine fête, le soir même, où personne n'est invité. Pendant la course, pour nous échauffer, il complimente les pompons-girl qui s'échauffent avec nous. Je pense qu'il doit s'en taper une, voire même deux, parce qu'elles ne le lâchent pas des yeux. Quelques gars félicitent Rio pour notre dernier match, où il a fait des étincelles, et je tente un sourire vers lui, pendant que nous nous étirons. Malheureusement, il ne me regarde pas le moins du monde, concentré dans le moindre de ses gestes. Bien que nous devons avoir une relation strictement professionnelle, comme il me l'a demandé, je trouve que c'est la moindre des politesses de le féliciter quand il est aussi bon. Même si je suis certain que seul importe l'avis d'une seule personne. Miho.

Et pendant que je fais des slaloms avec le ballon, pour m'entraîner à éviter des joueurs, je me rends compte que je les envie. J'envie leur relation, sans secrets, avec juste de l'amour — c'est visible comme le nez au milieu de la figure qu'ils s'aiment à la folie. Il n'y a pas de monstre, il n'y a pas de culpabilité, il n'y a pas regrets entre eux. Juste... de l'amour. Je ne sais pas ce qui transparaît lorsqu'on nous regarde avec Curtis. Je sais que certaines personnes à l'association nous ont dit qu'on était mignons, après qu'on se soit embrassé. Je n'ai aucune idée de quoi en penser.

Et malheureusement pour moi, je n'ai pas le temps de le faire en me changeant pour aller retrouver Curtis. Parce que John, qui doit en avoir marre de se vanter, sort les crocs. Ils ne sont pas forcément dirigés vers moi, mais je me tends quand même en l'entendant balancer.

— Où est-ce que tu cours comme ça Hardy ? T'as le feu aux fesses ?

Cette expression n'a pas été choisie par pur hasard. Parce que pour le commun des mortels, Rio est célibataire depuis le mois d'octobre. Une éternité pour lui. Alors, bien entendu, John et ses potes se posent des questions. Aurait-il rencontré une autre fille dans une école ? Est-ce elle qu'il va retrouver ? Rio se fige comme une statue, mais fini par rétorquer.

— C'est mon anniversaire aujourd'hui et mes parents m'ont demandé de revenir rapidement à la maison.

La deuxième partie est fausse. Je suis certain qu'il va retrouver Miho. Mais ça, il ne le dira jamais à voix haute. Par contre, je ne savais pas que c'était son anniversaire aujourd'hui. Cet imbécile de John lui fait une révérence, tout en étant parfaitement hypocrite avec lui, et Rio préfère me regarder moi. Pire, il me sourit. J'écarquille presque les yeux, avant de le lui rendre. Sauf que cet œil de lynx de déchet intergalactique le remarque, et ne se gêne pas pour l'exprimer à voix haute.