Décembre - 7 / TW

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Comte Dooku (alias Dark Tyrannus, parce que ça fait plus méchant comme ça, et que tout le monde sait que pour être un méchant qui se respecte, il faut être sombre et tyrannique) : est joué dans les films par un acteur habitué aux méchants, qui a une tête de méchant mais qui paraissait tout de même sympathique dans la vraie vie, j'ai nommé Christopher Lee (que ce brave monsieur repose en paix)

TW : Sexe (séparé par les ***)


— Je vais me passer les mains à l'eau. Je ne me sens pas très propre avec toute cette bave.

Je me lève en ne le lâchant pas des yeux, et je le contourne, parce que les toilettes sont juste derrière lui. J'entends enfin mon cœur qui bat la chamade, angoissé à l'idée que je me sois fourvoyé sur mon petit effet et que je me retrouve comme un con à me laver les mains.

J'entre dans l'espace réservé aux hommes et je me dirige vers le lavabo. Je vérifie s'il y a bien du savon, et j'ouvre l'eau froide. La différence de température fait surgir ma chair de poule, et je sens de la sueur dégouliner dans mon dos. Je n'ai pas le choix, le chaud n'est pas disponible sur ce robinet. Je prends mon temps pour me savonner, un œil sur la porte. Je ne peux pas dire que je ne l'attends pas, parce que ça serait être dans le déni et je n'ai pas envie de tomber dans cette spirale ce soir. Je passe mes mains désormais propres sous le sèche-mains et je décrète que je me suis trompé. Mais au moment où je me dirige vers la porte, celle-ci s'ouvre sur un blond au regard de braise.

Je le scanne de haut en bas, premièrement parce que je ne l'avais jamais fait, et secondement pour remarquer que oui, il doit être assez à l'étroit dans son pantalon de costume bleu marine. Il s'avance doucement vers moi et une fois à une distance tout sauf raisonnable pour un ami que l'on a rencontré le jour même, il laisse tomber sa tête contre mon épaule. Je sursaute au contact, m'attendant à autre chose. Instinctivement, je glisse ma main dans ses cheveux blonds foncés et commence à les caresser.

— Je suis désolé, déclaré-je finalement.

Je me rends compte uniquement maintenant que ce que j'ai fait est horrible. Il m'annonce au bal qu'il déteste son attirance pour les garçons, qu'il hait le fait qu'il agisse avec eux comme il pourrait le faire avec les filles, et moi je lui fais ça ? Je le chauffe en bonne et due forme, alors que j'aurais pu simplement ignorer sa première remarque et demander un couteau à la serveuse qui attendait en cuisine. Je me sens monstrueux, et surtout très très con.

— Ça ne fait rien. C'est moi qui ai commencé. Je voulais tester nos limites et...

— Et moi j'ai continué en ne pensant pas à toi. Je suis désolé. Vraiment désolé.

— Est-ce que tu peux m'aider, s'il te plaît ? J'ai déjà essayé de... m'imaginer un chat mort. Ça ne marche pas.

Je baisse les yeux vers ses jambes et je les remonte à toute vitesse. Je me sens gêné tout d'un coup, alors que c'est moi qui l'aie chauffé tout à l'heure.

— Samuel...

— Si tu ne veux pas, ça ne fait rien. Je le ferais tout seul.

Je pourrais presque entendre les sanglots dans sa voix. Ce n'est pas pour me culpabiliser ou me faire accepter — de toute manière, j'allais déjà lui donner mon accord. Je pense qu'il est simplement honteux de cette situation, alors que c'est naturel.

— Je vais t'aider. Dis-moi ce qu'il faut que je fasse.

Il se relève de sa position contre moi, et me fixe. J'avais raison. Il a les larmes aux yeux. Je me sens vraiment très très con. Je glisse une main sur sa peau, et je les efface d'un coup. J'aurais l'impression de le forcer, alors que ce n'est absolument pas ce que je désire.

Ciel d'hiver [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant