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Je relevais les yeux et je croisais son regard, son regard qui n'était pas le même que d'habitude...

Son regard était fermé, inexpressif, il me fixait d'un tout autre regard, un regard noyé de reproches. Je me sentais extrêmement mal à l'aise face à ce regard, face à cette expression, j'étais perdu, je me noyais dans cette vaste étendue que m'offrait ses yeux noisettes. . Je repensais soudainement a la phrase que Mo' m'avait dit cet après-midi, je ne comprenais vraiment pas où il voulait en venir mais j'y réfléchissais. Je me décidais enfin à agir et je sortais sur le balcon avec l'espoir qu'il me rejoigne aussi. J'étais dehors, accoudé à la rembarre rouillé, j'étais totalement perdu et puis je me perdais ainsi dans l'horizon qui s'offrait à moi.

Mon téléphone se mit a vibrer dans le fond de ma poche, je le sortais et je décrochais aussitôt.

_ Allô ?
_ Chérie t'es où?
_ A une soirée chez des amis.
_ Joy ou Victor ne font pas de soirées ce soir à ce que je sache.
_ Nan mes amis, les miens.
_ Y'a des mecs?
_ Bien sûre, pourquoi?
_ Rentre à la maison.
_ Non Alexis, ca fait longtemps que je ne les ai plus vue.
_ Tu te fou de ma gueule? Rentre à la maison, tout de suite.
_ Ferme la alex, laisse moi maintenant.

Je raccrochais énervée, j'avais envie de jeter mon portable par-dessus la rambarde mais je me retenais et je l'enfuis dans le fond de ma poche.

-Des problèmes avec ton copain?

Je me retournais et je souriais face à ken, appuyé sur le mur à côté de la porte fenêtre et bizarrement je me mis à sourire.

-Ouais, il n'a pas confiance en moi.
-Il a tord, je pense qu'il ne remarque pas que ce n'es pas de cet façon que tu dois être traité.
-Que veut tu dire par la?
-Il te traite comme une vulgaire meuf fragile, il te donne des ordres alors que tu est le genre de personnes à qui on ne peut leur imposer des choses.

Je souriais à nouveau, il avait totalement raison.

-Tu me connais trop bien.
-On s'intéresse toujours aux choses les plus fascinantes.

Je ne répondais pas, je ne faisais que le fixer, essayant de briser sa carapace qu'il s'était forgé il y a quelques semaines. Son regard avait toujours eu la capacité de me transperçait l'âme, il savait toujours quand rien allait chez moi, il était toujours l'un des premiers à agir.

-Mais je ne comprend pas ken, pourquoi tu ne veut pas que je sois heureuse, Alexis c'est mon copain...
-Et tu l'aime?
-Oui, je l'aime.
-Tu le sais aussi bien que moi, Léonie, tu ne l'aime pas, et quand tu le dit,ça sonne extrêmement faux. Tu te dis juste ça parce que tu as peur de l'amour, tu est terrorisé par ce sentiment. Tu fais peut être ça pour fuir ce sentiment que tu ressens envers quelqu'un d'autre.

C'est vrai que ça sonnait extrêmement faux quand je le disais, peut-être que ce n'étais pas vrai et que c'était juste mon envie d'oublier tout sentiments à l'égard de ken. Je ne pouvais pas le cacher mais je refusais de voir la vérité en face, alors je remplaçais tout ça par une utopie totalement fausse en me servant de Alexis. Je soufflais et je fuyais son regard, j'étais dans l'incapacité de le regarder dans les yeux a présent, j'avais peur de faire une connerie.

-Pourquoi tu me fuis Léonie?
-Je ne peut pas.
-Regarde moi.

Je secouais la tête négativement en fixant le sol, il était le seul à me rendre aussi vulnérable dans ce genre de situations.

-Je ne peut pas, je suis désolée.

Je sentis ses deux doigts soulever lentement mon menton tout en encrant ses yeux dans les miens.

-Tu ne peut pas éternellement nier la vérité. On a tous le droit à une chance.

Je lui laissais un simple baiser sur ses lèvres avant de le laisser planté, là, sur ce balcon dans le froid du mois de mars. En rentrant je m'installais aux côtés de fram et Théo.

-Léonie?

Je sursautais et je fixais fram qui me regardais les sourcils froncés.

-Ça va? Tu étais ailleurs.
-Oh pardon.
-C'est pas grave. Je disais juste qu'on partait une semaine dans le sud en juin et ca serrait cool que tu vienne avec nous, tu veux?
-Ah ouais pourquoi pas?
-Par contre c'est chaud pour les chambres, on doit déjà être a plusieurs dans la même chambre, mais ça va on a le temps de voir.
-J'ai déjà hâte d'y être!
-Et ton anniversaire c'est bientôt non? Demanda par la suite Théo.
-Dans 3 semaines ouais.

***

Il commençait vraiment à se faire tard, et Alexis m'harcelait en message pour savoir si j'étais rentrée mais j'avais décidée de l'oublier ce soir, je finis par m'éloigner du groupe pour me poser sur le balcon. La porte fenêtre s'ouvrit et Mohammed s'installa à mes côtés.

-Vous devriez arrêtez ce jeux débile Léonie... finissait-il par lâcher dans un souffle d'exaspération. Vous vous faites du mal, et entre vous, c'est pas clair, ça se voit.

Je soufflais avant de m'enfoncer un peu plus dans le vieux fauteuils en cuir.

-Mo' c'est compliqué....
-Vous vous aimez n'est-ce pas?
-Nan.... enfin..... c'est.... compliqué...

Il fixait ensuite la lune blanche tout en soufflant encore une fois, cette conversation n'était pas pour autant fini.

-Ca va vous consumer longtemps, tant que vous stoppez pas cette partie vous allez en souffrir. Soit vous vous comportez comme un couple, soit vous restez amis.
-On ne sera jamais amis, Mo', rentre toi ca dans le crâne, c'est pas possible, c'est impossible, on ne s'aime pas, on se déteste, mais.... il y a une part de nous qui a besoin de l'autre, c'est purement physique et on ne peut contrôler cette partie. Je ne peut pas l'aimer c'est tout bonnement et psychologiquement impossible, du moins, pour moi.

Il posa sa main sur la mienne avant de me fixer de ses deux perles foncé.

-Vous devez peut-être vous laissez aller, essayez, rien ne sera perdu.

Je soufflais longuement avant de me redresser dans la chaise.

-J'en sais rien.

Je quittais aussitôt le balcon et j'entrais à nouveau dans l'appartement, mes yeux parcoururent la pièce et les différents personnes présentes avant de s'arrêter sur fram qui relevait les yeux vers moi, un grand sourire sur les lèvres. J'avançais vers lui avant de m'assoir à ses côtés et de poser ma tête sur son épaule.

-Ça ne va pas leni ? Demandait-il en passant un de ses bras autour de mes épaules.

Je secouais la tête de gauche à droite doucement avant de fermer les paupières.

-T'es fatiguée?

Cette fois-ci je hochai la tête de haut en bas. Il se redressa et se leva avant de me tendre sa main pour que je le suive.

-Tu veut te coucher? Questionna-t-il
-Nan ça va, ne t'inquiète pas fram. Je lui répondais en le tirant pour qu'il se réinstalle à mes côtés. Reste juste assis ici pour que je puisse reposer ma tête.

Il réinstalla à sa place initiale avant d'entourer mes épaules  à nouveau de son bras, je reposais ma tête sur son épaule tout en fixant Théo avec qui il discutait. Au bout d'un petit moment ken s'installa à la droite de Théo sans me prêter attention et j'en fis de même, j'écoutais les garçons discuter. Je fermais les paupières, bercée par leurs voix.

Jeux d'échecs - Nekfeu x Léonie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant