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Allongée dans l'herbe, fixant le ciel bleu où quelques nuages se déplaçaient dans la plus grandes des grâces, je fermais les yeux quelques secondes avant de souffler. Je calais ma respiration à la sienne, sa respiration si calme et si sereine que pour moi c'était plus que compliqué d'être aussi douce que lui. Comment pouvait-il être calme alors que le danger est présent partout autour de nous dans ce parc si calme et paisible. La mort, tapis dans l'ombre attendant le meilleur moment pour nous emmener avec elle bien loin des gens que nous aimons tant. Je fixais ce ciel bleu, comme si j'essayais, comme une enfant, à voir le paradis de là où je me trouvais.

-Tu pense que notre jeux va durer longtemps?

Je soufflais à nouveau, essayant d'oublier mes pensées macabre, et je tournais la tête vers lui en détaillant sa peau hâlé et ses yeux noisettes m'interrogeant.

-J'en sais rien, ken, j'en sais absolument rien.

Un silence s'installa à nouveau entre nous deux, laissant paraître les cris dès enfant jouant non loin de nous sous les yeux de leurs mères amusées.

-Tu sais c'est quoi notre problème a nous?

Je l'observais même si je n'attendais aucunement sa réponse.

-Notre problème c'est que l'on as tout les deux vécues deux histoires totalement défectueuse qui nous ont dégoûté de ce sentiment qu'est l'amour. Maintenant nous sommes prêt à tout pour nous dégoûter d'avantage quitte à jouer avec nos sentiments l'un envers l'autre, quitte à faire souffrir l'autre sans s'en rendre compte. C'est bête hein? Jouer de cette manière. Jouer jusqu'à perdre bêtement, submergé par ce sentiment totalement dévastateur, totalement effrayant. Car nous savons jusqu'où il peut nous mener, nous connaissons ses limites, ses limites que nous avons franchi sans réellement s'en rendre compte. A présent nous avons en quelques sorte le vertige de l'amour, nous n'arrivons plus à nous hisser tout en haut de ce mats qui représente ce sentiment si enviant et si apeurant que cela puisse être. Nous avons peur de nous hisser avec une telle facilité pour au final retomber dans le vide aussi bêtement que notre premier chagrin d'amour. C'est bête, c'est effrayant, c'est totalement enfantin, mais c'est nous, nous sommes deux êtres pourvu de sentiments qui ont déjà testé leurs limites. Et tu sais quoi? J'ai peur, je suis totalement effrayée par ce jeux mais j'ai envie de voir où il nous mènera tous les deux, je veut voir la chute de ce jeux totalement débile, quitte à perdre.

Il me regardait incrédule. Je laissais une vague de frisons traverser mon corps tout entier quand je le vis sourire.

-Moi aussi je veut voir la chute de ce jeux.

Pour ken et moi, ce jeux, c'était la seule choses qui nous rapprochait, nous étions si différents. Il représentait le feu, je représentais la glace, deux éléments si différents et à la fois complémentaires. Son caractère au tempérament de feu qui contrarié mon caractère au tempérament de glace. Nous avions pris ce jeux à cœur, nous jouions bêtement avec les sentiments de l'autre car notre seul but c'était de savoir qui serait le premier a craquer et à laisser ses sentiments le submerger. On se voyait très souvent, pendant des soirées ou pour sortir marcher le soir. Je ne m'étais jamais posé la question de ce que pourrait être ou à quoi pourrait ressembler notre couple, mais j'étais certaine que cela ne pourrais jamais marcher. Nous passons notre temps à se chamailler à s'insulter ou même à se frapper comme le ferait deux enfants.

-Comment tu vois l'avenir?
-Cette question est débile ken.
-Pourquoi ça?
-La vie ne dure pas éternellement, tu sais la mort peut surgir à tous moments, elle peut nous chercher Demain, après Demain, dans une semaine, dans trois mois ou même dans vingt ans, on en sait rien, alors pourquoi vouloir se projeter dans un avenir si flou? Tu sais la mort arrive muette comme une tombe, bruyante comme une arme.
-Pourquoi tu vie avec cette peur?
-Quelle peur?
-La mort.

Ce mot dur me hantait depuis quelques années déjà mais jamais je n'en avait réellement parlé à quelqu'un.

-J'ai peur de la mort, ça pourrais paraître normale mais moi je trouve ça débile. On ne devrait pas en avoir peur mais c'est plus fort que nous, nous devrions même être impatient d'y goûter quand le besoin y est. Combien de personnes attendent de partir loin de ce monde cruel, allongé sur leurs lits, à attendre que ce moment arrive, ce moment, cette libération. J'y pense très souvent, car ma grand mère l'as attendu quatre long mois sur son lit de mort, je l'ai soutenue jusqu'à son dernier souffle. Je souriais difficilement face à mon aveu avant de continuer. Elle a attendu chaque jours, chaque heures, chaque minutes, chaque secondes que la mort vienne la soignée, pour elle, quitter ce monde était là meilleure des solutions pour échapper à ce cancer qui la rongeait de l'intérieur, elle n'attendait que ça, et puis elle m'a souvent répété quelques mots quand je venais lui rendre visite. "La vie ca peut paraître la plus belle chose qui nous soit donné, mais tant que tu n'as pas trouvé les personnes qui te la feront apprécié tu ne peut que dire le contraire" citais-je. J'ai longuement réfléchi à cette phrase, et quand je me suis retrouvée seule, face à mon pire cauchemar, loin de mes amis et ma famille, j'ai enfin trouvé le sens de cette phrase. Tu sais on ne se rend compte des choses que quand on nous les arrache.

Il me fixait toujours, avec son petit sourire en coin qui me rendait folle, je n'avais qu'une envie, le frapper, ou même l'embrasser, mais je ne le fis pas pour autant.

-Ta grand mère devait être quelqu'un d'extraordinaire.
-Si tu l'avais connu tu l'aurais tout autant adoré que moi je l'adorais. Elle était tout pour moi, ma famille, ma deuxième maman, ma source d'inspiration, c'est d'elle que je tiens mon caractère.
-Alors je comprend pourquoi tu l'adorais tant.
-Que veut tu dire par la?
-Parce que toi, Léonie Rossi, tu es l'une des personnes les plus extraordinaires que je connaisse.

Jeux d'échecs - Nekfeu x Léonie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant