Avant mon intégration au sein du B.C.D. (Bureau de la Culture Décadente), je me fanais au cœur d'un service impersonnel dénommé la D.S.G.S., la Direction de la Solidarité aux Gâteux et Séniles. Faner au sens premier du terme, une véritable déliquescence de mes neurones qui m'entraînait un peu plus chaque jour vers le fond.
Pour faire court, je détestais ma fonction d'agent (pseudo-)comptable : des colonnes de chiffres sempiternellement identiques, à additionner ou à soustraire : des courriers d'indus adressés à des personnes... pour la plupart décédées ; la recherche des héritiers suivie des insultes téléphoniques lorsqu'ils découvraient le montant à quatre ou cinq chiffres...
Bref, un travail à la chaîne très peu stimulant au cœur d'un système interne qui s'emmêlait tout seul les pinceaux. (Mais ceci est une autre histoire.) L'aujourd'hui était strictement identique à l'hier qui serait l'exacte copie du lendemain.
Je ne m'épanouissais guère au milieu d'une équipe composée à 95% de femelles à crocs, hargneuses, et accros aux commérages.
« Tu crois qu'il en est ?
« Il ne parle jamais de sa copine.
« Il est un peu efféminé, vous ne trouvez pas ?
« Je l'ai déjà vu porter un polo avec une bande rose.
« En plus, il ne boit pas de café... mais du thé.
« Moi j'chuis sûre qu'il est bi.
« Tu veux dire bi... sextile ?
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CHRONIQUES DE BUREAU
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