26. COURRIER D'HOSPITALISATION

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Au cours de ces années au sein de la Collectivité, moult parapheurs ont défilé entre mes mains de gratte-papier. Des parapheurs farcis de correspondances rédigées par mes soins – mais corrigées moult fois par la Haute et Suprême Hiérarchie pour des raisons obscures et tout à fait discutables*.

* Je vous avais déjà évoqué cet épineux sujet et je m'attarderais bientôt dessus.

De temps à autre, j'avoue avoir photocopié – et conservé ! – certaines corrections tant elles me paraissaient burlesques et/ou farfelues. En même temps, je couvrais mes arrières avec d'éventuelles preuves... juste au cas où ! (On n'est jamais trop prudent.) Jusqu'à aujourd'hui, je n'y ai jamais eu recours.

Ces correspondances étaient le fruit de courriers extérieurs à la Collectivité. Parmi la pile mensuelle, certaines missives incendiaires valaient leur pesant de cacahuètes en or massif. Ainsi, en parallèle j'ai entrepris de constituer un classeur qui regrouperait mes perles de l'Administration.

Après l'avoir feuilleté, je suis (re)-tombé sur un courrier épatant daté du 30 septembre 2003 et traité le... 5 mai 2004* !

* Sept mois de délai ! Qui a dit que les fonctionnaires étaient lents ?


Retour express dans le temps, en l'an de grâce 2003, trois mois après mon arrivée au sein de la Collectivité. Plus exactement à la D.S.G.S., le premier service qui m'a employé. J'y assurais le suivi des dossiers des personnes âgées : le bon fonctionnement du versement mensuel de leurs allocations, le suivi des hospitalisations, des entrées en maison de retraite... Bref, toutes ces choses qui rythment la vie au-delà de soixante-dix ans. J'y découvrais alors avec de grands yeux naïfs les joies et les affres de l'univers "magique*" de la Fonction Publique Territoriale.

* Pourquoi "magique" ? Parce qu'arriver presque tous les jours entre neuf et dix heures, disparaître de son bureau entre dix heures et midi, revenir après deux heures de l'après-midi et à nouveau disparaître jusque 17 heures, et faire semblant d'être présent et paraître débordé par le travail, si ça ne s'appelle pas de la magie ?! 


En l'an de grâce 2003, j'ai donc photocopié mon premier must :

ZE courrier, celui qui constituerait le premier d'une longue pile.

Plus fort que Miss Gudu et Animaux Morts réunies !

Aficionados de l'orthographe, amoureux de la syntaxe, férus de règles grammaticales ou fervent défenseur de la conjugaison, fuyez dans l'instant à grandes enjambées...

Ou savourez ce moment "cultissime".


M et Mme Melle

Ayant téléphoner le 29/09/2003 au

N°= 01-xx-xx-xx-xx et sans réponse De

votre Part. je vous envoye un courrier Pour

vous Prevenir que Mme XXX est rentré

A l'hopital 27-09-2003 dans l'après

Midi sa jambe droite. je vous previendrez

le jour quel va revenir

et Mme YYY quelle a un Bulletin

salaire que faud t il fair.

Veuillez Monsieur et Mme resevoir mes sentiment

Distinguer


Édifiant non !

Bien sûr, je précise que je n'ai absolument rien inventé ni rien modifié.

Gros coup de cœur pour "sa jambe droite", propulsé en plein milieu de la phrase.




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