34. PRIORITÉ N°5 : LA CÉRÉMONIE DU PARTAGE

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Brandissez avec fierté – et d'une seule main – tel Charlie Chaplin ayant dompté la machine, la cafetière remplie de la liqueur ambrosiaque.

Première victoire du matin.

Pas sûr qu'il y en ait d'autres...

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Entreprenez alors la tournée de distribution en en proposant à tout le monde :

« Du café Jacqueline ?...

« Jean-Louis, du jus ?...

« Jackie, j'te remplis ta tasse à ras bord comme d'hab' ? »

Et poursuivez votre expédition :

« Judith, Joachim, Josepha, Julie-Marie, Joëlle, Jeanne-Charlotte, Josanne, Juliette, Jezabelle, Jeanice, Josette, Jeannelle, Joséphine, Jacinta, Jésus, Josée, Jennyfer, Julie-Anne, Jeanne-Françoise, Josie, Jannice, Jordanne, Junon, Joannie, Jiliane, Jeanne-Hélène, Johana, Juliaantje (vous avez toujours un doute sur la prononciation exacte de son prénom à celle-là !), Juliana, Josiane, Jelyssa, Jezabel, Judicaele, Joscelyne,...

Et vous en oubliez...

Triple zut ! Comment s'appellent-t-elles déjà ?

Soudain, ça vous revient :

« ... Jacquemine, Joffrette, Jesula, Jeanne-Antide, Jihade*, Jasmonde**, vous prendrez bien un peu de café ? »

* Ce prénom existe bel et bien ! Aucun rapport avec ce qui vous vient en tête.

** Où diable les parents vont-ils piocher ces horreurs ?!

Première constatation : vous travaillez parmi une majorité écrasante de femmes...

Deuxième constatation : elles ne sont pas de toute première fraîcheur.

Dernier – et triste ! – constat : vous allez raquer – et devoir craquer votre P.E.L. – dans l'enveloppe commune lors des futurs départs en retraite. Ça va vous coûter un os c't'affaire !!!

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Au cours de votre périple de bureau en bureau, vous côtoyez vos collègues affublés de leurs différents tempéraments : la nerveuse / l'indolente / la dépressive / la sanguine / l'affable / l'insoumise / la bavarde / l'exigeante / la râleuse / la lymphatique / la critiqueuse / la frimeuse / la stressée super-méga angoissée / la paranoïaque / l'hypocrite / la caractérielle / la taciturne / la mythomane / la lunatique / l'amorphe / l'imperturbable concentrée sur son travail*.

* Je vous certifie qu'il existe de rares exemplaires de cette espèce.

Dans des cas exceptionnels, vous résumerez la description de vos collègues à un critère physique particulier ou à un élément caractéristique du personnage : la vioque qui glande plus rien car elle attend sa retraite / le chauve super baraqué / le pédé avec son t-shirt rose de pédé / la poulette bien sapée / la malade chronique qui est toujours enrhumée ou allergique ou en rendez-vous chez son médecin / la bizarre-frappa-dingue bourrée de tocs / la blonde un peu nunuche / la gothique avec ses platform shoes (cette mode est terminée depuis Loana !) / celle avec la cicatrice sur le menton / la boiteuse avec sa canne / la grosse qui transpire / la marie-couche-toi-là / la portugaise avec son accent à la con / le mec beau, intelligent et classe* / l'aut'e connasse qui branle jamais rien / l'alcoolique qui se croit anonyme / le barbu tout maigre / celle avec un anneau dans le nez comme la vache qu'elle est / la borgne binoclarde / la vieille toupie sourde comme un pot / le rapporteur qui écoute aux portes / la raciste grande gueule / l'arabe dont le mari est friqué / le nain dont on a oublié le prénom / l'extra-terrestre qui débarque toujours / la salope qui s'est tapée tout le service / la misanthrope avec son balai dans le cul / celle qui change de lunettes et de sacs à main tous les jours / le roux avec ses rouflaquettes / la moche avec sa choucroute et son air chafouin et fouineur / la fouteuse de merde / le beau parleur qui embobine son monde / la prometteuse de bonjour / la mytho-déglingo qui réinvente sa vie chaque matin / la fainéante incompétente** et complètement demeurée / celle qui a encore obtenu un avancement on-ne-sait-pas-comment / la fumeuse invétérée qui parle comme Jeanne Moreau / la bimbo trop sexy avec ses jupes à ras la moule – encore surnommée : Sabrina bouche-à-pipe...

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