10. À CHACUN SON CON.

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CITATION :

« Traiter son prochain de con n'est pas un outrage, mais un diagnostic. »

  (Frédéric Dard)  

La fuite de la D.S.G.S. ne fut guère aisée.

Malgré l'obtention du concours de rédacteur territorial, j'essuyais de nombreux échecs lors des entretiens. Il faut croire que je ne correspondais à rien, à aucun profil conforme de béni-oui-oui.

Je suis pourtant parvenu à m'échapper à force de persévérance et de ténacité.

Au sein même de la D.S.G.S., j'ai rencontré deux merveilleuses et formidables collègues qui ne manquaient ni de recul sur notre profession ni d'humour... forcément noir.

Avec Raffaella et Soraya, nous sommes très vite devenus inséparables.

Bien que je ne travaille plus au même étage qu'elles, nous conservons le contact via la messagerie interne – sorte de Skype en moins perfectionné – ce qui permet de nous raconter nos petits tracas du quotidien.

Mes chères amies ne sont guère épargnées. A chacune son con, si je puis m'exprimer ainsi.

Raffaella, une brunette italienne, la trentaine, subsiste tant bien que mal dans un vaste bureau au 7ème étage qu'elle partage avec trois autres filles de la même catégorie d'âge.

Seule l'une d'entre elles retiendra toute notre attention : Mademoiselle GUDU.

Je vous l'accorde, c'est très moche comme nom de famille ! Tellement moche qu'on l'a conservé tel quel en lieu et place de prénom.

Il vous suffit de traverser le couloir central et vous rencontrerez Soraya.

Marocaine au tempérament fougueux, elle vit recluse, dans un bureau exigu dans lequel elle se meurt à petit feu. Elles y vivent à trois. Sauf qu'elle a décroché le gros lot : deux connes pour elle toute seule.

La palme d'or est détenue par Animaux Morts (dont vous avez déjà lu un premier exploit littéraire).

Ce surnom a – bien évidemment – sa raison d'exister.

Mais ceci est une autre histoire...

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