Chapitre 7

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                         La douche me fit un bien fou. Après les trente-six heures les plus folles de mon existence, un peu de normalité était agréable. J'aurais aimé rester sous l'eau, j'hésitais même à m'y noyer d'ailleurs, mais je ne voulais pas abuser de l'hospitalité de ces gens. Je n'étais pas chez moi après tout.

Le terme hospitalité me donna envie de rire : on ne pouvait pas dire que c'était la politesse qui les avait étouffé. Surtout leur chef, l'alpha de mes deux. Blake. Comme quoi, un joli minois ne voulait rien dire. Tout en lui respirait le danger, l'autorité et un orgueil démesuré. Ce mec était le cliché même de l'alpha. Et il me donnait envie de lui tordre le cou à chaque instant. Je n'avais jamais été particulièrement violente, mais pour lui j'aurais pu renoncer à mes principes.

Je fermai à peine le jet d'eau qu'on frappa à la porte.

-Olivia, c'est Lexi. Je t'apporte des vêtements.

-J'arrive.

J'enroulai mon corps d'une serviette et lui ouvris, acceptant avec un grand sourire ce qu'elle me donnait. Je n'aurais pas été ravie d'enfiler mes vêtements de la veille. Ça aurait fait bien trop plaisir à l'autre imbécile de pouvoir se moquer à nouveau.

Je m'habillai rapidement pendant que Lexi retournait de l'autre côté de la porte, me laissant mon intimité. Cela ne l'empêcha pourtant pas de parler.

-Dis Oli, tu viens d'où ? Louis dit que tu n'as pas de coven.

Je soupirai et passai les vêtements. Est-ce que je devais être mortifiée de constater que la gamine et moi faisions la même taille de soutien-gorge ?

-Il a raison. Je n'ai pas de coven.

-C'est possible ?!

-A ton avis ? J'existe, non ?

Après un dernier regard dans le miroir j'ouvris la porte. La jeune fille semblait perplexe.

-C'est juste que ... c'est étrange. J'ai toujours entendu dire que les sorcière vivaient en coven. Comme la plupart des créatures surnaturelles d'ailleurs. Et vu le lien qui me lie à la meute, j'ai du mal à imaginer vivre seule. Il n'y a que les vampires qui vivent seuls ou les bannis ...

Elle posa aussitôt sa main sur sa bouche, les yeux exorbités. Elle devait penser m'avoir froissée. Ce n'était pas le cas mais je ne fis rien pour la rassurer cependant. Elle pouvait penser ce qu'elle voulait, et cette version pouvait m'arranger. On ne bannissait quelqu'un que pour des choses vraiment graves. S'ils pensaient que j'étais bannie, peut-être seraient-ils plus motivés à me laisser partir. En vie j'espère.

-Je suis désolée, je ne voulais pas dire ça.

Je fixai Lexi, stupéfaite. Elle avait l'air réellement inquiète de m'avoir blessée. Elle devait sérieusement être en manque d'affection pour s'attacher à moi aussi vite. Ou alors c'était une sacrée bonne menteuse, chargée de me soutirer des informations ? Je sondai ses yeux quelques instants puis secouai la tête.

-Tu ne m'as pas blessée, ne t'en fais pas.

Elle ne paraissait pas convaincue mais se garda bien d'insister, ce qui semblait être un exploit vu ce que j'avais pu apercevoir de sa personnalité. Elle me conduisit alors jusqu'au salon, en babillant à propos de shopping ou je ne sais quoi. A vrai dire j'avais perdu le fil rapidement. Nous arrivâmes enfin à la pièce de vie où je vis non sans surprise les mêmes loups-garous que ce matin, à l'exception de Nathan. Je ne savais pas si c'était dû au lien ou à autre chose, mais je m'inquiétais un peu pour lui. J'avais un étrange pressentiment et ressentais le besoin de le voir pour m'assurer que tout allait bien. 

Sang de loupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant