Chapitre 9

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                         -Qu'est-ce que tu fais ?

Je levai les yeux au ciel, excédée. Depuis le début de la journée Dean s'appliquait à suivre les ordres, mais avec un peu trop de zèle à mon goût. Dès que j'esquissais un mouvement, même pour décroiser les jambes, il se hérissait.

-Comme tu le vois, je compte remettre ce livre dans la bibliothèque, livre qui soit dit en passant n'est pas une arme, même si ça m'arrive de me couper avec du papier je l'admets. Et je vais me rasseoir sur ce canapé.

Il fronça les sourcils et acquiesça.

-Dépêche-toi.

Mon dieu, la compagnie de Mike me manquait ! Cet imbécile allait me rendre folle. Je m'exécutai et me rassis, plongeant ensuite mes yeux dans les siens. Quelques minutes passèrent en silence avant que je n'ose un petit sourire narquois.

-Alors, on fait quoi maintenant ? On va se regarder longtemps en chien de faïence ?

Le brun gronda et montra les crocs, ce qui me vola un sourire ravi.

La plupart du temps il essayait de m'ignorer, mais je sentais que je mettais son sang-froid à rude épreuve. Un de mes plaisirs était de chercher de nouvelles expression sur les chiens, que j'intégrais comme si de rien n'était à la conversation, rien que pour le mettre en rage. A en voir son expression à cet instant, cela fonctionnait.

-Je vais lever les mains pour me recoiffer, n'en déduit pas que je vais incanter pour obtenir des shuriken et te les lancer mon petit loup. Ton manque de confiance en moi m'attriste.

Il me lança un regard assassin tandis que je m'exécutai, tout en prenant bien mon temps.

-Bon, finis-je par dire, je vais monter faire une petite sieste. Ne soit pas surpris si je me lève de ce canapé. Oh et ne t'inquiètes pas, je ne jette pas de sort en dormant.

J'eus le plaisir de l'entendre m'insulter copieusement tandis que je rejoignais ma chambre, un sourire aux lèvres. On verrait bien qui rendrait les armes le premier.

***

          Le reste de la journée passa lentement, sans que je ne réussisse à voir personne d'autre que Dean, ce qui n'améliora pas mon humeur. Nous étions en train d'échanger d'aimables paroles quand Nathan arriva. Je ne lui prêtai pas attention, certaine qu'il s'enfuirait dès qu'il m'aurait vue, comme à son habitude.

-Sac à puce !

-Gorgone !

-Sale clébard !

-Sale sorcière !

-Oh Médor, fais moi au moins l'honneur de trouver de nouvelles insultes. Si on peut dire que me traiter de sorcière est une insulte. Moi, tu vois, je fais des efforts pour être originale. C'est pour ça que je vais te dire de la fermer et d'aller faire coucouche panier !

Dean gronda violemment et se mit à trembler. Je l'observai, surprise. Il semblait que j'avais finalement atteint mon objectif.

-Dean !

Nous nous retournâmes vers Nathan, surpris. Le gamin avait les yeux qui luisaient légèrement, et je m'aperçus que ceux de Dean était bien plus lumineux. J'ignorais ce qui se passait, mais à vrai dire je m'en doutais un peu. Je sentis à travers notre lien que le loup de Nathan était à deux doigts de sortir et de montrer les crocs pour me protéger. C'était étrange : c'était la première fois que je sentais la présence de l'animal qui paraissait vraiment en colère. Et s'il était dans cet état-là, Dean devait être en train de retenir son loup du mieux qu'il pouvait. 

Sang de loupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant