Sang de loup

Chapitre 22

[Un chapitre méga long rien que pour vous ! ❤︎ Bonne lecture.

Pour ceux qui n'ont pas encore vu, un prologue a été ajouté à l'histoire]

                         C'était indescriptible. Impressionnant sans conteste, mais surtout indescriptible. J'avais suivi une partie des membres de la meute avec méfiance jusque dans la forêt. Elle commençait au bout du jardin et nous n'avions pas eu à marcher beaucoup avant de trouver une immense clairière. Là, nombre d'entre eux avait commencés à se déshabiller. J'avais bien compris qu'ils le faisaient en vue de se transformer et étaient, de ce fait, dépourvus de pudeur. Mais ce n'était pas mon cas, ce que le bêta avait rapidement remarqué. Il s'était d'ailleurs bien moqué et m'avait fait rougir avant de finalement me laisser en paix. Ils se transformèrent alors sous mes yeux ébahis. Mes yeux de pauvre humaine qui n'arrivaient pas à suivre leur changement. Je les voyais à peine s'étirer avant de devenir des quadrupèdes.

Je m'étais assise contre un arbre et Nathan s'était posé à mes côtés. Il n'avait pas envie de me quitter pour l'instant et, bien qu'il ne veuille pas l'admettre, avait besoin de contact. Les loups-garous étaient beaucoup plus tactiles que le reste des créatures surnaturelles. Ils échangeaient les contacts physiques avec aisance et en ressentaient le besoin en cas de stress, de colère ou autre émotions fortes. C'était un moyen de s'apaiser et je sentais que l'adolescent avait mal vécu mon kidnapping. Il ressentait souvent le besoin de me toucher, de s'assurer que j'étais là, en bonne santé.

Raison pour laquelle il était assis à côté de moi, la tête appuyée contre mon épaule. Avec cette proximité il était capable de sentir mon odeur qu'il m'avait avouée trouver reposante. J'avais appris que pour les loups les odeurs étaient aussi importantes que la vue, voire même plus.

Sybil et Evan étaient venus avec nous et dormaient, Evan sur mes genoux, Sybil contre mes jambes. Je leur caressais les cheveux à tour de rôle tout en observant les loups jouer. Cela avait quelque chose d'apaisant.

J'étouffai un bâillement qui n'échappa pas à Nathan. Il se redressa légèrement mais resta contre moi tandis que je passai mes doigts dans les mèches cuivrées d'Evan.

-Tu es fatiguée. C'est parce que tu as guéri Mike.

J'acquiesçai et le petit gigota. Je repris mes mouvements ce qui sembla l'apaiser.

-Ne t'inquiète pas, ça va déjà mieux et ça ira encore mieux après une bonne nuit de sommeil.

-Tu devrais dormir un peu.

Je levai les yeux au ciel, ce qu'il ne pouvait pas voir.

-J'ai déjà trop dormi aujourd'hui. Je dormirai plus cette nuit et ça ira. C'est le déroulement normal des choses tu sais. C'est toujours comme ça. Quand je t'ai guéri c'était pareil.

Je le sentis se crisper à ce souvenir et sa voix trahit une légère fragilité, presque imperceptible.

-Je veux seulement que tu ailles bien ...

Je retins un soupir et lui embrassai les cheveux dans un geste maternel, qu'il accepta sans rechigner. J'avais parfois du mal à comprendre notre relation. Frère d'arme, petit frère, fils même ... Je savais seulement que je ressentais le besoin de le protéger. Il avait peut-être juré de me garder en sécurité, mais je savais que l'inverse était nécessaire.

Lui-même semblait perdu puisqu'il lui arrivait de me repousser pour me faire comprendre qu'il était grand et n'avait pas besoin de moi ou, dans des moments comme celui-ci, il semblait s'accrocher à moi de toutes ses forces.