-Alors Magic Mike ? Tu es content de sortir ?
Il ne releva pas, se contentant de regarder la route. Ce qui, après tout, était sans doute mieux pour notre sécurité à tous les deux.
-Moi en tous cas, je suis ultra-contente ! Ça fait un bien fou de respirer un peu d'air frais ! Non pas que l'air ne soit pas frais chez vous. C'était une image. Et l'air de la ville est assez dégueulasse. Trop de pollution et de je-ne-sais quoi. Il n'empêche, ça fait un bien fou de sortir, de ne plus se sentir prisonnière.
Il haussa un sourcil sans quitter la route des yeux. Quel homme consciencieux ! Notez l'ironie.
-On ne va pas se mentir, j'étais prisonnière avant. Genre enfermée dans une chambre, au pain sec et à l'eau ... Bon, d'accord. Pas de pain sec. Je n'ai pas été sous-nourrie. N'empêche, ça fait un bien fou de ne plus être enfermée, de changer d'air. Les murs de ma chambre commençaient à me sortir par les yeux. Et toute cette routine ... Un peu plus et je mourrais d'ennui !
Il leva les yeux au ciel devant mon côté mélodramatique. Il ne ressortait pas souvent -ce qui était sans doute mieux- mais pour le coup, je me sentais très théâtrale. Un peu trop même.
-Je vais pouvoir retourner dans mon appartement et avoir de vraies affaires. Porter mes vêtements !
Je baissai les yeux sur le tee-shirt avec la photo d'un boys band. A défaut d'avoir les mêmes goûts -traduction : nos styles n'avaient rien en commun- Lexi et moi faisions la même taille. J'avais hâte de retrouver mes vêtements où aucun chanteur à minettes n'avait de risque de se balader sur mes seins. Et mes chaussettes en pilou, décorées de ratons laveurs. Un grand classique.
-Je suis heureuse ! Personne ne va me kidnapper, m'attacher, me frapper ou prendre mon nez pour un punching-ball. Rien ne pourra altérer ma bonne humeur aujourd'hui !
Le géant fit semblant de me lancer un regard noir, mais je voyais bien qu'il n'était pas sérieux. Je me mis à rire sous son regard amusé. Il n'y avait pas à dire, c'était loin d'être le plus bavard, et pour cause, mais Mike était celui avec lequel je communiquais le mieux. Certes, je m'entendais bien avec Louis et Dean qui me faisaient rire. J'étais très proche de Nathan que je considérais comme un petit frère. Mindy, Lexi et Beth étaient très gentilles avec moi. Et ma relation avec Blake était ... inexistante. Voire dans le négatif.
Très trèèèès bas dans le négatif même.
Mais Mike était celui avec qui j'aimais passer le plus de temps et qui me faisait me sentir à ma place. Avec lui je parlais sans me soucier des conséquences. J'étais donc ravie qu'il m'accompagne lors de ma sortie.
Allons bon, voilà que je parle comme une détenue qui a passé dix ans en prison !
J'avais plus que jamais eu l'impression d'être tour à tour une prisonnière et une infirme. Lui ne me considérait ni comme l'ennemie numéro un -comme un certain alpha-, ni comme le dernier bébé d'une espèce en voie d'extinction. Genre un bébé phoque. Ou un bébé panda.
Passer un moment avec lui était donc des plus agréables.
Il se gara devant mon immeuble et j'y rentrai en chantonnant « Un jour mon prince viendra ». Il n'y avait pas à dire, j'étais de bonne humeur. Un peu trop même. L'ascenseur marchait -ce qui était plutôt rare- et semblait confirmer que ce jour était parfait. Mon corps encore endolori en était reconnaissant. Je n'avais rien de très grave finalement mais je souffrais toujours un peu. Mon visage portait encore les marques qu'Erik y avait laissé. Mon nez était un peu enflé, ma lèvre légèrement fendue par endroit et un magnifique bleu ornait ma joue. Sinon la bosse sur ma tête s'était résorbée. Seuls mon ventre et mes côtes portaient d'autres marques. Plus de peur que de mal, donc.
L'ascenseur s'arrêta à notre étage. Je faillis pleurer de soulagement en retrouvant mon appartement. Certes, il n'avait pas le charme de la maison des loups.
Nous n'avions pas les même valeurs.
Et certes, il était un peu défraîchi. Une fois encore, notez l'ironie.
Mais il m'offrait un semblant de normalité dans cette histoire de fou. Je trouvais réconfortant de constater que chaque chose était restée à sa place. Les murs blancs et café au lait du salon étaient toujours décorés des mêmes cadres, le canapé-lit toujours aussi inconfortable. Je refis un petit tour des lieux, émue. Je gravai l'ensemble dans ma tête, ne sachant pas quand j'allais revenir.
Si j'y revenais un jour, bien sûr.
Je laissai Mike s'installer dans un fauteuil pendant que je récupérai l'essentiel de mes affaires. C'est-à-dire des vêtements, herbes et autres schmilblick. J'avais bien conscience de ne pas pouvoir tout emporter, aussi je ne rajoutai que deux ou trois livres et ma peluche de Broussaille, un des loups mascotte d'une série phare du moment. C'était assez ironique, vu la situation.
Cela décrocha un sourire à Mike qui se précipita pour me décharger de la valise que j'avais remplie. Je ne m'en plaignis pas : là où mes pauvres muscles peinaient à la faire avancer, l'armoire à glace qui me servait de garde du corps la portait avec aisance. A une main. Heureusement que je ne me vexais pas pour un rien.
Je fermai la porte après un dernier regard et descendis derrière Mike. Celui-ci ouvrit la voiture et plaça la valise à l'intérieur. Je refermai à peine la grande porte quand des coups de feu retentirent. Je vis Mike se jeter devant moi pour me protéger.
La scène semblait se dérouler au ralenti. Mes neurones n'arrivaient pas à suivre. Ils niaient la réalité de la situation. Un second coup de feu retentit et je le vis tressaillir. Cela agit comme un électrochoc : mon sang ne fit qu'un tour.
-Mike !
Vite !
Je rouvris la portière et voulus le faire rentrer à l'intérieur. Une balle frôla ma tête de justesse, me forçant à me baisser. Je laissais échapper un cri. Je me relevai prudemment en jurant.
Bon sang de bon sang de bon sang de bonsoir !
Un troisième impact se fit entendre. A son gémissement, je compris que le géant avait été touché. Encore une fois, en voulant me protéger. Tout loup-garou qu'il était, il n'était pas immortel. C'était à moi de le sauver.
Je le fis rentrer à l'arrière et claquai la portière. Je rejoignis le siège conducteur aussi vite que possible. Les balles pleuvaient sur nous. Mes mains tremblaient en mettant le contact.
Bon dieu Ivy, bouge-toi un peu !
Une balle atteignit le rétroviseur gauche. Je poussai un cri. Enfin je fis démarrer la voiture. Mon pied pressa la pédale de l'accélérateur avec force. Il fallait que je nous sorte de là et que je m'occupe de Mike. Le géant geignait à l'arrière, m'indiquant qu'il était sévèrement atteint.
-Tiens bon, Mike !
Belle journée tu parles ! Comment la situation avait pu dégénérer à ce point ?
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Le chapitre promis est là ! :D Bon, il n'est pas hyper long. Et la situation n'est pas brillante à la fin.
Que va-t-il arriver à Mike ? Pour le savoir, il faudra attendre vendredi ! (je sais, c'est pas très très gentil) Mais vous aurez droit à un chapitre en deux parties ce week-end.
J'espère qu'il n'y a pas trop de problèmes sur la version mobile, n'hésitez pas à me le dire, que je voie si je peux y faire quelque chose.
Merci encore pour vos votes et commentaires ! N'hésitez pas à laisser un avis, vos réactions ... ❤︎ En espérant que ce chapitre vous plaise
(Notez la petite référence à GOT, avec la peluche haha)
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Sang de loup
WerewolfEN REECRITURE ! Ivy Gomez, sorcière solitaire de 23 ans, joue les justicières au grand coeur en sauvant un gamin agressé. Mais ce n'est pas sans conséquences. Et voilà qu'elle se retrouve au milieu d'une guerre entre deux meutes, avec un alpha clai...