Dead End (Terminé)

Chapitre 60

Point de vue : D.E

Ça y est. Ses yeux s'étaient enfin posés sur moi. Le moment entre ce contact et sa réaction dépassait l'imaginaire, je n'aurai jamais cru qu'il serai aussi long. Malheureusement, leur bleu ne s'intensifiaient pas : ils devenaient de plus en plus sombres, comme s'il venait de se retrouver en plein cauchemar. Et c'était cette sensation que je détestais.

- Tu...

Il n'arrivait même pas à parler distinctement et ça me metait encore plus hors de moi. Cette douleur dans ma poitrine se propageait dans tout mon corps et, dans un élan effréné, mon poing partit directement dans sa figure. Et le pire dans tout ce merdier, était que frapper Louis ne m'avait pas fait mal, ça m'avait détendu.

Son corps bascula en arrière et je cru qu'entre-temps, il avait déjà perdu connaissance. Quand je relevais des yeux brûlants vers ma sœur, celle-ci se précipita vers le garçon à mes pieds.

- Louis, elle chagrinait tout son minuscule amour pour lui en pleurant quelques larmes.

C'était futile. Elle ne le connaissait même pas depuis vingt-quatre heure et elle chialait comme si c'était son meilleur pote. Et il fallait avouer que parfois, il m'était difficile de comprendre ma sœur.

- Ramène-le chez lui Gemma, ordonnais-je sèchement. Il n'a plus rien a faire ici.

Sur ce, je fis volte-face et quitta la cuisine mais les cris de ma sœur me firent me retourner vers elle plus vite que prévu.

- Qu'est-ce qui va pas chez toi, putain ? elle hurla. Pourquoi t'es comme ça ? T'as quelque chose à lui dire, et tout ce que tu trouves à faire c'est-

Je me tourna sèchement vers elle, et la regarde en lui ordonnant de la fermer. Ce qu'elle fit.

- C'est bon, Gemma. Laisse-moi tranquille, disais-je froidement.

Ses yeux grisés par les larmes se relevaient vers moi, après avoir fixé pendant un moment Louis. Je ne disais rien, laissant un dernier regard à Gemma avant de quitter la pièce, le cœur lourd. Louis ne devait pas rester ici. Il avait déjà vu suffisamment de choses horribles pour au moins ces cinq années à venir et... moi aussi d'ailleurs.

*    *    *

- Putain !

Je frappais contre la porte en face de moi. La douleur se propagea le long de mes phalanges mais rien ne ressortait. Même me couper la peau n'avait pas été aussi douloureux que ce que je ressentais actuellement. C'était une sensation horrible. La voix de ma sœur résonnait encore une fois, dans ce qui je l'espère est ma tête. Elle appellait Louis.

- Attends !

J'entendis des bruits précipités de chaussures qui se dirigent vers moi. Mon pouls s'accélèra rapidement sans que je ne puisse même pas contrôler mon stress, et quand je me retournais vivement, presque trop vite, je fis face au mécheux. Ses iris bleues me fixaient à la recherche de réponse.

- Qu'est-ce que tu veux ? je demandais sèchement.

Ses jambes tremblaient et j'avais l'impression qu'il va tomber d'une minute à l'autre. En le regardant bien, j'aimerai bien que ça arrive. Tout ce que je voulais c'était qu'il se barre d'ici, même si cela me faisait du mal d'admettre une telle chose.

- Je ne veux pas partir.

Il avait l'air sérieux, et je tentais de rester impassible. Une petite partie de moi savait qu'il allait réagir comme ça. Car Louis était différent, même si j'étais bien trop con pour m'en persuader.