Dead End (Terminé)

Chapitre 99

Point de vue : Louis

Deux semaines plus tard ...

Je pianotais mon téléphone pour répondre au message de mon père. Il disait qu'il arrivait dans dix minutes. Rien qu'à cette idée, un idiot sourire prit place sur mon visage. Une vague de chaleur vint s'installer dans mon ventre et je me sentis aussitôt aussi excité qu'une puce. Il y avait une semaine, j'avais commencé mes études dans une grande université de Doncaster. Elle était réputée pour son confort et la qualité de ses élèves et j'avais été tout aussi surpris d'y être accepté après mes bulletins de terminale. Autant dire que je ne m'étais impliqué en rien et que les résultats s'en était suivis. Une pointe de tristesse me traverse suite aux douloureux souvenirs de cette année. De ce fait, durant le reste des vacances et de cette histoire avec Zayn et Ethan, j'ai préféré les rayer de ma vie. Et je m'étais de suite rendu compte à quel point cela faisait du bien de se vider de toute cette sombre partie de ma vie. Je me sentais enfin vivre et rempli de bonheur. Et c'était vraiment agréable.

Je reposais mon cellulaire sur le coin de la table, et mangeais un morceau de croissant encore chaud. L'horloge affichait neuf heures, et j'avais seulement cours qu'en début d'après-midi. Cette marge de temps me permettait de profiter de l'air qui se rafraîchissait au fur et à mesure que nous nous rapprochions de l'automne. Je me pinçai l'arrête du nez, et regardais autour de moi. Un garçon jouait au ballon, accompagné de son jeune frère. Les regarder ainsi me faisait sourire et je me rendis compte à quel point il était plaisant de sourire pour des choses aussi futiles.

- Excuse-moi, j'ai un peu de retard.

Mon père s'installa en face de moi et commanda un café au serveur qui passait juste à côté de nous. Il m'adressa ensuite un ravissant sourire, et je l'excusai aussitôt.

- Comment ça se fait que tu aies une pause à cette heure-là ?

Ma voix s'éleva calmement entre nous deux, tout en buvant enfin une gorgée de mon café. Il était tiède, mais je préférais me taire et le laisser parler. Cela faisait si longtemps que nous n'avions pas eut de moments aussi intimes que j'avais envie d'en profiter au maximum.
Mon géniteur me regarda tranquillement, puis sourit.

- Tu sais, avec tous les efforts que je fournis pour que cette entreprise fonctionne il faut bien que le chef prenne des pauses des fois !

Le serveur de tout à l'heure lui déposa un café et mon père lui glissa un remerciement avant d'en boire une petite gorgée. Il se retourna vers moi, jouant avant sa cuillère en plastique.

- Et toi, les cours ? Ça avance bien ?

Je lui lançai un sourire bienfaisant, pour le rassurer. Je m'apercevais  que mon père avait le don de s'inquiéter de plus en plus pour moi. C'est vrai, je prenais doucement mon indépendance et il savait que je devenais progressivement un adulte.

- Oui, ça va.

Il buvait une nouvelle gorgée et me fixa inlassablement.

- Et tes camarades ?

Je sentais de la douleur dans son regard. Je savais qu'il tenait encore à ce qu'il s'était passé l'an dernier et que cette histoire avec Harry ne le quitterai pas de sitôt.

- Tout va bien, répondis-je.

Je lui souris gracieusement comme si j'avais quelque chose à me pardonner et il m'accorda un léger sourire en coin. Il semblait plus que réjouit à l'idée que j'ai rejoins cette grande école de dessin, et j'en suis peu fier aussi. Je me sentais changer, mieux que je ne l'aurais espéré et c'était bien mieux comme ça.