Chapitre 98

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Point de vue : D.E

J'étais cloîtré dans cet hôpital depuis au moins trois jours et je n'avais toujours pas décidé quoi faire. Que s'était-il passé pendant mon absence ? Est-ce qu'il était arrivé quelque chose à ma famille ? Comment allait Louis ? Est-ce que j'allais le revoir un jour ?
Je me posais sans arrêt la question et pourtant je n'avais toujours pas réussi à y trouver une réponse et ça me perturbait plus qu'autre chose. Je détestais avoir à rester enfermé ici sans aucune information. Mon cœur se contractait à chaque fois que j'entendais des voix dans le couloir. Parce qu'à chaque fois, mon instinct me disait que c'était lui, qui comme par miracle venait ici pour m'annoncer qu'il m'avait pardonné ou autre connerie du genre. Bien sûr que ce type de choses n'arrivera jamais... J'étais bien trop con pour que Louis me pardonne aussi facilement. Aussitôt, je regrettai alors toutes ces merdes que je lui ai fait et me rendis stupidement compte à quel point elles pouvaient être débile. Que cette idée de couple entre lui et moi pouvait être stupide.

J'avais encore une fois coupé mes cheveux dans la salle de bains de ma chambre. Ils étaient devenus plus sombres qu'avant et les couper m'avait fait le plus grand bien. Avec toutes ces choses qui m'étaient arrivés récemment, je pouvais enfin dire que j'avais changé de cap.
J'avais de nouvelles cicatrices sur le corps, et je me sentais mal. Une nouvelle boule au ventre vint se placer dans mon intestin et je grimaçai. Je souffre de cette manière horrible et répugnante de m'être fait tabassé... Je me demandai sur le coup ce que j'avais fait de mal. La question était débile. Encore plus débile que mes agissements, mes gestes, mes paroles. Ceux que j'avais fais à Louis et à tous les autres, et ce que je leur ai dit pour les blesser.

Plus j'y pense et plus je me convaincs que c'était pour lui. Pour lui que l'on m'a envoyé ici. Parce que je lui ai fait du mal. Je l'ai blessé intérieurement comme jamais personne ne l'avais fait avant moi. Je l'ai détruit au point qu'il ne veuille plus de moi, et peut-être même au point de me tuer, je n'en sais rien. J'étais aussi perdu que si j'étais dans un putain de labyrinthe sans sortie et c'est la première fois que ce genre de chose m'arrivait. C'était vraiment perturbant et désagréable. Comment en étais-je arrivé là ? Le jeu, mes foutus sentiments pour lui... Tout s'illuminait dans ma tête comme si quelqu'un avait subitement allumé la lumière. Plus je pensais à lui, plus je m'enfonçais dans quelque chose de sombre. Quelque chose de malsain. Je respirais encore et c'était ça qui me gênait : qu'après toutes ces merdes que je lui ai faites, je commençais à regretter mon choix de l'avoir entraîné là-dedans. J'aurai dû agir avant tout ça.
Pourquoi avais-je fait ça ? Pourquoi est-ce que je l'avais impliqué dans toute cette histoire ?

- Harry.

Je n'ouvrais pas les yeux. J'avais peur.

- Harry, s'il te plait.

Je voulais partir.

- Putain, je t'en prie.

Des sanglots. Rien d'autre. Des sanglots qui s'intensifiaient.

- Laissez-le, il a besoin de se reposer.

- Ce n'est pas possible ! Ça fait des jours qu'il est comme ça ! Quand va-t-il se réveiller ?

Je voulais que tout cesse.

- Nous ne pouvons pas le savoir, mais dès qu'il y aura quelque chose, nous préviendrons immédiatement.

Du bruit. Un vase qui tombe.

- Non s'il vous plait, je veux rester ici avec lui !

Des larmes, puis une porte qui claquait. Puis plus rien. Le vide. Un agréable silence. Comme si tout avait enfin disparu. Comme si j'avais enfin eu ce que je désirais depuis tout ce temps.

Dead End (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant