Chapitre 30

299 34 1
                                    

Point de vue : Louis

Je voyais mon père sourire du bout de la table depuis tout à l'heure. Il me posait sans arrêt mille questions sur Zayn, et je m'empressais d'y répondre tout en mangeant l'aile de poulet soigneusement déposée dans l'assiette, entourée de purée à la pomme de terre.

Pourtant, je me disais encore que je ne connaissais pas encore Zayn mais cela m'importait peu à l'instant même. Tout ce que je voulais c'était continuer ma relation avec lui. Ce qui m'amusait le plus, c'était de me dire qu'en même temps que je faisais distraction de cela, la personne qui me faisait participer à ce mystérieux jeu devrait se mordre les doigts à l'instant même où j'y pensais. Cela me fit sourire un instant, après avoir bu le fond de mon verre.

Ma fourchette se piquait alors dans le dernier morceau de viande présent dans mon assiette. Je sentais le regard de mon père me fixer une nouvelle fois. Cela me mettait affreusement mal à l'aise. Je n'avais pas l'habitude d'être fixé ainsi et de plus par mon père. Je me disais alors que nous avions en fait des jours et des jours perdus à rattraper lui et moi. Nous avions perdu bien assez de temps.

— J'espère que tu l'invitera à la maison. J'ai très envie de le rencontrer !

Ses lèvres s'élargissaient  de nouveau en un large sourire et il débarrassa son assiette ainsi que la mienne. Je le remercia en me levant de ma chaise. L'eau coulait dans l'évier, je devinais qu'il est en train de faire la vaisselle. Je m'approcha de mon père.

— Il y a déjà de l'eau ?

— Oui, j'avais juste à payer la facture.

Il pose mon assiette humide sur le torchon et s'affaire à laver la sienne dans un second temps. Au moins, nous n'aurons pas de problèmes pour ça.

Je le regardais un instant de plus avant de me retourner pour aller dans le salon. La maison était très grande et spacieuse. Je ne pouvais m'empêcher de m'imaginer quel genre de famille vivait ici.
Quand ma main passa sur les murs, je remarquais rapidement que tous les murs avaient été repeints bien avant que j'arrive. La maison doit dater d'il y a au moins un siècle. Il n'est pas difficile de voir les poutres qui soutiennent le plafont. Elles sont apparentes et je trouve ça joli. Ça change des plafonts plats de chez maman. 

Malgré ça, quelques petites toiles d'araignées restent à nettoyer, et je n'ose même pas calculer le temps que tout ça nous prendra. D'après ce que j'ai entendu, il y a un même étage.

Une main se posa subitement sur mon épaule et je vis les pupilles noires de mon père posées sur moi. Ses cheveux gris lui tombaient sur les yeux mais cela n'avait pas l'air de le déranger plus que ça.

— Je te montre ta chambre ? Elle est à l'étage.

Je répondis d'un mouvement du visage de haut en bas et le suivis dans les grands escaliers qui ornent le salon. Cette maison était vraiment immense.

Ma chambre était quant à elle au bout d'un long couloir, occupé de plusieurs petites lampes qui permettaient de voir où l'on posait les pieds. La porte de bois qui menait à l'endroit où j'allais dormir s'ouvrit alors sur une pièce de taille moyenne. Je remarquais que mon lit était de suite plus épais que chez ma mère.

Sans laisser le temps à mon père d'en placer une, je me jeta sur le matelas tel un enfant de cinq ans et jouais avec les coussins. J'étais si content.

— Je suppose qu'elle te plait, il sourit.

— Oui, beaucoup.

Je sentis mon cœur battre un peu plus fort dans ma poitrine tandis que j'enroulais mes bras autour du buste de mon père. Nous restions collés pendant plusieurs minutes dans un silence que personne n'osait briser.

Un instant plus tard, je le vis déjà repartir de ma chambre en m'indiquant que sa chambre se situait, elle, au rez-de-chaussée. Je souris intérieurement, ouvrant la fenêtre. Quelques instants plus tard, je fus étonné de la vue que j'avais sur la ville.

Le soleil était déjà couché depuis quelques heures, et les lampadaires s'allumaient autour de la maison. Le temps que la fatigue me gagne, j'étais déjà sous ma couette, prêt à m'endormir.

Dead End (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant