Dead End (Terminé)

Chapitre 80

Point de vue : D.E

Que s'était-il passé ?

Je ne me souvenais de rien, et cette sensation  horrible dans ma poitrine me faisait mal. J'essayais de faire disparaître ce sentiment de mal-être à l'intérieur de moi, mais je n'y arrivais pas. C'était comme si l'on m'avait arraché le cœur. Sans lui, j'étais vide. Ma vie ne menait à rien si je ne l'avais pas à mes côtés.

- Ça lui arrive souvent ce genre de choses ?

Je me sentais flotter. Mon corps ne pesait plus que le poids d'une plume et la douleur m'avait quittée.

- Oui. Plusieurs fois par nuit.

Ces voix qui résonnaient dans ma tête ne faisaient qu'aller et venir sans arrêt. C'était insupportable, et malheureusement pour moi, je ne savais pas comment les faire disparaître. C'était comme si elles étaient emprisonnées dans mon esprit.

- Et vous lui donnez quelque chose ? Enfin... Je veux dire vous n'avez jamais cherché à le soigner ?

 - Si, si bien sûr. Mais rien. Il continue toujours.

J'essayai d'ouvrir les yeux. Ma tête me faisait mal, et j'avais cette stupide impression d'avoir fait un saut dans le temps. Que s'était-il passé ? 

- Vous pouvez sortir. Je vous préviendrai quand il sera réveillé.

- Merci.

J'entendis une porte qui claquait. Où est-ce que j'étais? J'avais, d'un coup, une insuportable envie de bouger mes bras dans tous les sens mais mes muscles ne réagissaient pas. Qu'est-ce qui m'arrivait ?

- Harry ? Est-ce que vous m'entendez ?

Cette fois, la voix était plus distincte et plus claire. Une voix d'homme, assez grave en elle-même et toujours ce bip infernal qui résonnait.

- Oui.

Je ne savais pas s'il m'avait entendu puisque je n'entendais plus rien. Il était parti ou quoi ?

- Très bien. Vous pouvez ouvrir les yeux ?

- Je-

- Ne dites rien. Juste... agissez. Je verais bien si vous ne le pouvez pas.

J'ouvris les yeux petit à petit. Et puis, tout s'éclairait. La chambre dans laquelle j'étais, le docteur, et ce fameux bip qui résonnait n'est d'autre que le moniteur cardiaque. Pourquoi étais-je ici ?

L'homme en face de moi aux épis blancs plus clairs que la neige me fixa en serrant ses lèvres. Ses traits fins et ses petites rides le rendaient sans doute plus vieux qu'il n'en avait l'air. Le docteur me sourit.

- Vous êtes à l'hôpital. Votre sœur nous a expliqué pour votre problème d'asthme. Vous en souffrez depuis longtemps ?

De quoi parle-t-il ? Moi, je souffre d'asthme ?

- Je... J'en sais rien. À vrai dire, je ne savais même pas que j'en souffrais, avouais-je doucement.

Il remonta ses lunettes sur son nez, puis laissa retomber ses lèvres en regardant mon dossier. Je savais pas pourquoi, mais je savais que j'en ai déjà marre d'être ici, dans ce lit où le matelas n'était même pas confortable et où les gens te prenaient pour un demeuré. Depuis quand je souffrais d'asthme d'abord ?

- Je veux voir ma sœur.. J'ai autre chose à faire que d'être ici.

- Je vais la chercher, elle est juste dehors. (Il me lance un regard, puis pose mon dossier sur la table.) On devrait vous apporter de quoi vous nourrir d'ici peu, M. Styles.