Dead End (Terminé)

Chapitre 106

NDA : Les phrases notées en gras seront la narration d'Harry pour Louis, les phrases en italiques ses pensées et le texte écrit normalement (ni gras, ni italique) sera le récit raconté par H au moment des faits.

Leigh en multimédia

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Point de vue : D.E

4 ans plus tôt...

Durant mon année de troisième, j'étais arrivé dans un nouveau collège. L'endroit où nous avions déménagé ne figurait même pas sur la carte, et mon père ne m'avait absolument rien dit au sujet de cette installation à l'autre bout du pays. Au début, je ne m'y étais pas fait du tout. Le changement d'environnement ne m'avait pas plu, et j'étais tout le temps enfermé dans ma chambre pour passer le temps.

Je marchais dans les couloirs, le sac vide sur les épaules et le visage baissé vers le bas. Le principal tapait lourdement ses talons sur le sol et j'avais remarqué que c'était l'une des choses que je détestais le plus ici. Je me tus, avalant nerveusement ma salive alors que l'homme barbu s'arrêtait brusquement.

— C'est ici, disait-il d'un ton neutre.

Je relevais les yeux pour lire la pancarte qui trônait juste au-dessus de nous : 3A. Je remontais mes brettelles puis baissais une nouvelle fois la tête. Je détestais la manière dont les autres me regardaient donc je n'élevais le bout de mon museau que très rarement. Ce genre de choses me rendaient mal à l'aise, et je le faisais facilement savoir. Inutile de dire que j'étais extrêmement timide et que les remarques des autres ne faisaient qu'accentuer la peur que je ressentais.

Le vieil homme tapa à la porte, puis l'ouvrit sans attendre de réponse. Je le suivais sans décrocher le moindre mot.

— Madame, je vous amène le nouvel élève.

Je sentais tous les regards se braquer sur moi, et je me figeais. Mes pieds ne voulaient plus bouger, et j'étais certain que les autres élèves remarquaient que j'étais en train de trembler de partout.

— Harry, c'est ça ?

La femme que je présumais être le professeur s'avança d'un pas rapide vers moi pour ensuite se placer à mes côtés, portant sa main à mon épaule. Je ne cillais pas, même si ce contact me rappelait des choses bien plus horribles qu'une entrée en classe. Je voyais encore ses yeux sombres sur moi et son genoux s'abattre contre mon estomac. Une boule remonta le long de mon œsophage. Un peu plus et je failli vomir devant tous mes camarades. Je mis ma main devant ma bouche, et ferma les yeux. Ravale, ravale. Je fis le vide dans ma tête puis fis redescendre le contenu de mon estomac. Comme première apparition devant une classe de collège j'aurai pu faire beaucoup mieux qu'un type qui ravale son vomi devant une trentaine de personnes.

— Oui, c'est ça.

Je répondis en ramenant mes mains devant moi, fixant des yeux mes doigts engourdis. Je vis que le professeur relevait son visage vers la classe, sans doute à la recherche d'une place à m'attribuer.

— Tiens, disait-elle en me tapotant l'épaule. Va te mettre au fond.

Je sautais intérieurement de joie. Je n'avais jamais supporté d'être devant, comme la plupart des élèves d'ailleurs. Je ramenais la bretelle de mon sac sur mon épaule, puis me dirigeais silencieusement vers le fond de la salle. Les autres élèves me désignaient du regard, et chuchotaient dans mon dos. À peine une heure que j'étais là et les gens parlaient déjà dans mon dos. Une chose était sûre, j'étais cuit.