Chapitre 25

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Point de vue : Louis

Quand je me suis réveillé une troisième fois, il était aux alentours de 6 heures du matin. Je n'avais pratiquement pas réussi à dormir par rapport à ce qu'il s'était passé hier, et cette image de ma mère et de cet homme me hantait toujours comme un affreux cauchemar. Je passais mes mains sur mes yeux, et ouvrais les volets. Le ciel était clair, mais l'air frais du matin vint me frapper le visage. Je soupirais, puis me levait pour passer prendre ma douche. Sous l'eau, je réussi à penser à autre chose. A laisser mon esprit divaguer comme je le fais si souvent, à me créer un monde où tout serait plus facile. Celui où on n'aurait pas à affronter la vie comme on y est si souvent confronté.

En sortant de la salle de bain, j'entendais des bruits dans la cuisine. Ma mère devait déjà être aux fourneaux comme à son habitude. Je marchais d'un pas lent jusqu'à ma chambre. La douche ne m'avait pas du tout aidé à me réveiller comme je l'aurai espéré et je suis encore un peu dans les vapes. En m'approchant de mon lit, je vois mon téléphone vibrer sur le rebord de la fenêtre. Je m'en approche et y remarque deux nouveaux messages. Un de Niall, et l'autre de l'Inconnu. Celui de mon meilleur ami me demande si je pourrais lui prêter mon manuel de géo.

D.E : Je suppose que tu ne comptes pas t'éloigner de lui.

Rien qu'en lisant son message, je sais déjà à qui il fait référence. Alors, il ne va pas abandonner ? Tient-il autant à moi autant qu'il ne le laisse paraître ? Que suis-je à ses yeux ? Je laisse glisser mes doigts sur le clavier de mon téléphone pour lui répondre.

Louis : Tant que tu n'accepteras pas de m'expliquer ce qu'il se passe avec lui.

J'ai décidé de reprendre l'avantage avec lui. Ce petit échange devrait me permettre de dévoiler la partie de lui qui reste dans l'ombre. Et quelque chose me dit que ce type a beaucoup trop de chose à cacher.

D.E : Tu risques alors de te coltiner Zayn pendant encore un moment parce que je ne compte rien te dévoiler du tout.

Louis : Comme tu voudras.

Je coupe mon téléphone en soufflant. Cette situation ne se terminera donc jamais ? Pourquoi ne veut-il rien m'avouer ? Est-ce si compliqué que ça pour qu'il se rétracte à chaque fois ? Je m'assois un moment sur mon lit en fixant ma porte. Le problème c'est que je ne sais absolument pas quoi faire concernant Zayn. Et puis, c'est lui qui est venu me parler la première fois. Hier, il avait même insisté pour que nous fassions connaissance. D'où savait-il mon prénom, et pourquoi moi ? Quel lien particulier avait-il avec D.E ? Que me cachaient-ils tous les deux ?

Je fus interrompu par l'appel de ma mère au rez-de-chaussée. Je posais mon téléphone à l'endroit où je l'avais trouvé pour dévaler rapidement les escaliers. Une fois en bas, ma mère m'accueillit d'un petit sourire.

— Ah te voilà, se hâta-t-elle de dire pour rompre le silence entre nous. Qu'est-ce que tu fais, tu vas être en-

— Maman, la coupais-je. J'ai appelé papa hier soir.

Elle arrêta tout de suite ce qu'elle était en train de faire, et son visage se figea. Je restais à l'entrée, et elle se tournait vers moi.

— Qu'est-ce... Pourquoi ?

Je sentais la crainte dans sa voix, et sans vraiment le vouloir je me sentis mal pour elle. Elle déposa mon assiette sur la table, et baissa les yeux. Elle savait sans doute ce que cela déclencherait. Elle allait me perdre.

— Il devait savoir.

Son regard s'assombrit un moment, le temps qu'elle assimile ce qu'il était en train de se passer. Ma mère savait très bien qu'elle me laissait petit à petit partir.

— J'aurai très bien pu le faire seule, déclara-t-elle froidement au bout de quelques secondes.

Je m'empressai de répondre.

— Tu sais très bien que tu ne l'aurais pas fait.

Elle releva des yeux suppliants vers moi mais je restai de marbre. Elle restait tout de même ma mère et la voir dans cet état-là me faisait plus de peine que je n'osais l'avouer. A contrecœur, je fis volte-face pour lui tourner le dos. Je ne supportai plus de la voir ainsi. Sa voix interrompit le blanc entre nous :

— Comment lui as-tu dis ? ... Je veux dire, il t'a appelé ?

J'expirais doucement.

— Non, je n'en n'ai pas eu besoin. Il l'a fait pour moi.

Ma mère enchaîna rapidement :

— Et..?

— Et j'ai décidé que quand il reviendrait des États-Unis, j'irai vivre avec lui.

Ma déclaration laissa ma mère sur les fesses. Elle n'osa même pas insister une dernière fois à propos de ça, et me laissa terminer mon petit déjeuner sans qu'elle n'ouvre une seule fois la bouche. Une fois fini, et l'assiette déposée dans le lave-vaisselle, je filais rapidement à l'étage pour prendre mon sac et pour enfiler une veste.

Sur le chemin du lycée, les yeux rivés sur mon téléphone pour répondre à un message de mon meilleur ami, je ne vis pas la personne devant moi et la percuta assez brutalement. Je relevais de suite mon visage vers mon interlocuteur, et il s'avisa que c'était justement Zayn.

— Hey.

Il me salua rapidement, et je remarquais presque immédiatement qu'il était accompagné de son groupe d'amis. L'un d'eux se tourna vers moi et me lança un regard mauvais. Je n'y fis pas attention.

— Zayn, c'est qui lui ?

Une voix s'éleva au dessus de toutes les autres, et le nommé se contenta juste de partir avec moi sans leur laisser une explication. Je me demande qui c'était ces types. J'étais presque sûr de ne jamais les avoir croisé au lycée.

— Excuse-les, rit-il. Ils ne sont pas forcément tendres avec les inconnus.

— C'est rien.

Il me sourit puis sans vraiment nous en rendre compte, nous étions sur le chemin de l'école, presque collés l'un à l'autre. Mon téléphone vibra à l'intérieur de ma poche mais je le laissa faire. Je me doutais bien de qui c'était mais justement, c'était une des raisons qui me poussait à ne pas lui répondre.

Plus loin, les grilles apparurent rapidement sous mes yeux, et les doigts de Zayn s'entremêlèrent au mien sans que cela ne me gène.

Dead End (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant