Dead End (Terminé)

Chapitre 94

Point de vue : Louis

Mon deuxième réveil fut plus brutal que le premier. Ma tête avait commencé à me faire mal, et lorsque je voulus allumer la lampe, celle-ci ne s'allumait pas. Je grognai alors. La journée commençait bien... J'avais beau me retourner dans tout les sens, je n'arrivai plus à retrouver le sommeil. Je détestais ce sentiment d'être enfin réveillé pour de bon. Cette fois-ci, c'était contre mon gré et cela m'agaçait encore plus. Je me levais donc, l'esprit complètement embrumé. Mes pieds touchèrent le sol, et avant que je ne m'en aperçoive, Harry n'était déjà plus avec moi. Le lit était vide, et les draps avaient été traînés jusqu'à toucher le parquet. S'était-il réveillé trop brusquement ?

La tête pleine de questions, je me faufilais jusqu'au couloir où j'entendis la voix d'Harry. Il était apparemment en pleine discussion téléphonique, et la personne avec qui il discutait ne m'était pas inconnue.

- J'n'en ai rien à foutre Liam, disait Harry. T'as rien à faire dans cette histoire, c'est entre lui et moi.

Son ton était tranchant. Être à la place de Liam n'était pas forcément la meilleure situation dans laquelle être, vu l'état d'Harry.

- Tu déconnes, j'espère ? hurla t-il, subitement. C'est Jayden qui l'a entraîné là dedans, pas moi ! J'en ai rien à branler de lui, tu m'entends ?

Ma main cacha ma bouche pour m'empêcher de dire quoi que ce soit. De quoi parlait-il ? Les larmes menaçaient de couler, mais je me retins. Il ne fallait pas que je pleure.

- Comment ça 'et lui' ? il passa sa main dans ses cheveux. Tu écoutes ce que je te dis, Liam ? Qu'il crève ne me fera rien. Jayden n'aurait jamais dû l'entraîner dans ses pulsions sexuelles. C'est de sa faute, pas la mienne.

Il éclata son point contre le mur, et grimaça.

- Non. Il a déjà Ethan pour ça.

Il fronça les sourcils, et s'affale dos au mur.

- Non, non Liam ! Je ne suis rien pour lui ! Et je ne serai jamais rien !

Je le vis se mordre la lèvre inférieure. Est-ce qu'il est en train de pleurer ? Des larmes dévalaient mes joues. Comment pouvait-il dire de telles choses ? Comment pouvait-il aussi cruel ? Il jouait avec moi depuis le début ?

- Non, je te l'ai déjà dis. Jayden se chargera de lui dire. Il le fera beaucoup mieux que moi.

Il laissa un blanc, puis s'assoit au sol.

- Je ne peux pas, Liam. Je ne peux pas.

Harry regarda le sol, en se massant d'une main les tempes.

- Non, non je ne ferai pas ça. Je n'arrêterai pas le jeu.

Le jeu ? Encore ça ? Je pensais qu'il avait abandonné depuis longtemps.

- Non, Liam !

Il se releva précipitamment puis se précipita vers ici. Que fait-il ? Au même moment, mon téléphone sonna sur la table de chevet. Quand je m'en approchais, le nom de Liam s'y inscrit. Il m'appelait.

- Louis.

Je me retournais, alors que mon cellulaire sonnait toujours. Harry était dans l'encadrement de la porte, et me fixait, presque effrayé.

- Louis, viens-là.

Son ton était autoritaire, alors que je me contentais de le regarder.

- Alors c'est ça que tu voulais ? disais-je.

Ses yeux s'élargissaient légèrement, pourtant il restait loin de moi.

- De quoi tu parles ?

Il s'approcha de moi, mais je reculai et me penchai pour prendre mon téléphone.

- Louis, me glissa-il. Pose ça... S'il te plait.

Son ton était suppliant. Je ne lui obéissais pas et me contente de le regarder du coin de l'œil.

- Qu'est-ce que tu vas faire si je ne le fais pas ? demandais-je, au bord des larmes.

J'avais l'impression de jouer aux montagnes russes avec lui et je détestais ça. Je me haïssais d'être aussi impuissant.

- Tu vas me baiser, c'est ça ?

Je lui lançais un regard plein de haine. Dire ça, même à haute voix était comme me tirer une balle dans le pied. C'était quoi son but ? Me détruire ? M'anéantir ? Je commence à être perdu dans toutes ces histoires ? L'histoire de la baise, c'était une blague ? Les baisers aussi ?

- Non, Louis... Je te jure que je peux tout t'expli-

- Pourquoi est-ce que tu t'emballes comme ça ? le coupé-je froidement. Avec Liam, tout à l'heure tu n'avais pas l'air si réticent.

Il me fixa et continua d'avancer.

- Stop. (Il continue) Harry, stop !

Je hurlais à travers ma chambre, et il se précipitai vers moi pour presser ses lèvres sur les miennes. Ses mains attrapèrent mon cou et me colla encore plus à lui. Qu'est-ce qu'il faisait ? Je ne comprenais plus rien.

- Harry, arrête-

Il m'embrassa à nouveau, tout en collant mon dos au mur. Ma respiration se faisait lente, et je n'arrivais plus à respirer.

- Louis, s'il te plait. Ne me laisse pas.

Il me lança un regard avant de m'embrasser, encore et encore jusqu'à son dernier souffle. Je posais mes mains sur ses épaules et tentais de le repousser mais il était beaucoup plus massif que moi. Je n'arriverai à rien, si j'étais au bord des larmes comme je le suis actuellement.

- Je ne veux pas que tu partes, disait-il. Je veux que tu restes avec moi, encore.

Je réussis enfin à le pousser, et il restait statique devant moi. Les larmes coulaient les unes après les autres, et je sentais que mon cœur va exploser.
Je suffoquai en me reculant jusqu'au coin opposé de la pièce pour être le plus loin possible de lui.

- Tu te fiches de moi ? hurlai-je. Tu te joues de moi depuis le début, comment crois-tu que je vais te tomber dans les bras alors que tu es en train de me détruire ! Explique-moi !

Je manquais d'air et cesse de crier pour observer sa réaction. Il laissa tomber ses bras le long de son corps et resta là sans rien dire.

- Putain, t'as rien a dire ? demandai-je en rigolant nerveusement. C'est comme ça que tu essayes de me récupérer ?

Il resta muet, fixant le sol. Je grimaçai, puis insistai :

- Tu sais ce que tu es, Harry ? (Je me rapprochai de lui) Hein, tu le sais ?

Je sentais son corps trembler et des larmes coulaient sur ses joues.

- T'es putain de pitoyable.

Il serra les poings, sans rien faire pour autant. Je savais que j'avais touché un point sensible mais je m'en fichais. J'en ai plus rien à faire de lui, maintenant.
C'était fini.

- Et puis, ton jeu tu sais où est-ce que tu peux te le mettre.

Je fis volte-face et quittais la pièce en claquant la porte. J'essuyai mes larmes et descendit au rez-de-chaussée pour boire le fond d'un verre d'eau.
Mon monde était en train de s'écrouler, et je ne savais pas du tout comment faire pour réparer quoi que ce soit.

Parce que je ne valais pas mieux que lui.