Chapitre 105

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Point de vue : Louis

Quelques heures plus tard, mes yeux s'ouvraient pour admirer ce qui m'entourait. Une lumière passait régulièrement au-dessus de moi, et quelque chose de bruyant attisait mon attention. J'y voyais encore trouble, et mes membres se contractaient au fur et à mesure que le temps passait. Est-ce que ce qui s'était passé hier soir s'était vraiment produit ? Est-ce que Leigh m'avait réellement..? Je ne savais pas, je n'arrivais pas à réfléchir. Pas en ce moment. J'avais presque les yeux qui pleuraient tout seuls, alors que je n'arrivai même pas à lever le petit doigt. Comment cela s'était-il finit ? Et surtout, que se serait-il passé si en rentrant à la maison, mon père m'attendait tranquillement assit sur le canapé en train de lire le journal ? Je n'osais même pas imaginer. Que lui aurais-je dit ? Que son fils a - peut-être - bu une bonne dizaine de bière, et qu'en plus de cela il s'était tapé le premier type venu ? Je me sentais vraiment mal pour mon père de ne se douter de rien, et vraiment mal pour moi de m'être conduit en adolescent aussi naïf. Qu'aurais-je fais d'autre si nous avions tranquillement couchés ensemble ? Il m'aurait emmené chez lui et nous aurions remis ça ? La question ne se posait même plus, parce que tout ça ne s'était pas produit. Il m'avait violé. Il m'avait baisé comme si je n'étais qu'un objet, il m'avait soumis à lui jusqu'à ce que je le supplie d'arrêter. Tout ça parce que je voulais passer à autre chose. Et ce fils de pute en avait lâchement profité pour m'humilier, me détruire. Je me détestais pour avoir été aussi stupide. Quelles en seront les conséquences à présent ? Est-ce qu'il allait être arrêté ou allait-il continuer ses galipettes à gauche et à droite ? Rien qu'en pensant à lui, j'avais les nerfs qui lâchaient. Qui pouvait être aussi cruel, et aussi mal intentionné ? Un seul nom me vient en tête dans le moment : Leigh.

— Je reviens demain, Gemma.

Ma vision s'améliora, et peu à peu j'arrivais enfin à discerner quelque chose. Nous étions dans une voiture, et une odeur de fumée envahit instantanément mes narines. Où étais-je ? J'avais perdu toute notion du temps depuis cette soirée mais l'éclairage extérieur me permet de dire que nous étions soit le matin, soit le soir. Je pencherais plutôt vers la première solution, il était impossible que j'ai sombré dans le sommeil aussi longtemps. J'étais attaché, probablement la ceinture. Elle me collait au torse, si peu que je n'arrivais presque pas à respirer. Qui aurait pu donc m'aider ? Scott et ses amis n'étaient au courant de rien, et je n'étais même pas sûr que l'être auquel je pense ai pu intervenir. Quoique...

— Non, je te l'ai dis, une voix masculine soupira bruyamment à mes côtés. Gemma cesse de dire ça, s'il te plait.

Cette fois j'en étais certain. Harry est là, dans la même voiture que moi. Il était actuellement au téléphone avec Gemma, et il roulait à une lenteur incalculable, tout en fumant une minuscule cigarette. Où étions-nous ? Et que me voulait-il ?

— Je te laisse, je dois y aller. Salut.

Il raccrocha alors que j'arrivais enfin à voir son visage. Il était éclairé à intervalle régulier au fur et à mesure que nous passions à côté de lampadaires. Il remit ses cheveux en arrière comme il avait l'habitude de faire, puis tourna ses yeux sombres vers moi.

— Je pensais que tu allais dormir plus longtemps, disait-il simplement.

Après cela, il ne disait plus rien pendant quelques minutes puis se concentra silencieusement sur la route. Je m'enfouissais dans mon siège et regardais les voitures défiler les unes après les autres. Harry et moi, c'était comme un cycle. Par tous les moyens possibles et inimaginables, j'arrivais toujours à me retrouver avec lui. Encore une chose que je détestais malgré moi. Je soupirais, puis croisais mes bras devant moi. J'imaginais bien qu'il n'allait pas me lâcher en pleine nature avec la nuit noire qu'il faisait. Et de toute façon, je le connaissais suffisamment pour pouvoir affirmer qu'il ne m'adressera pas un mot tant que nous ne serons pas arrivés à destination. En espérant quand même qu'il y en avait une. Je ne supporterai pas de rester dans cette voiture une journée de plus avec cet homme dont je n'ai plus envie d'énoncer le prénom.

Dead End (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant