Dead End (Terminé)

Chapitre 70

Point de vue : Louis

La dernière fois que j'avais croisé son regard sur moi, j'étais comme paralysé. Mes jambes restaient ancrées dans le sol, et mes pupilles étaient perdues dans le vide.

Niall arriva soudain à mes côtés et leva un sourcil :

- Louis ? il posa sa main sur mon épaule. Tout va bien ?

D'un coup, je me tournai sans vraiment savoir pourquoi. Niall semblait perplexe, et m'attrapa par le bras.

- Hey. Qu'est-ce que t'as ?

- Rien.

Je me dégageai de sa main sur moi, puis me dirigeai d'un pas ferme jusqu'aux grilles du lycée. Je l'entendais me suivre.

- Tu ne veux pas m'en parler ?

Niall insistai mais je ne fis rien, l'ignorant complètement. Sur le coup je savais que c'est vraiment égoïste, mais j'avais clairement envie de rester seul. Je pensais sérieusement que c'était l'unique moyen que je pouvais adopter pour pouvoir faire ce point fatidique et incomplet sur mes sentiments.

Je marchai dans les couloirs, l'esprit ailleurs. À cette heure-ci, ce passage était complètement bondé de monde et c'était insupportable. J'avais mon cours de sciences dans quelques minutes, alors je pressai le pas.

Quand j'arrivai devant la porte, Niall était déjà là. Il était sur son téléphone et ne me calculait même pas. Ce geste faisait mal mais je savais qu'il avait complètement raison. J'avais vraiment été ignoble avec lui ces derniers temps, et la seule chose qu'il essayait de faire c'était tout simplement de me renvoyer la pareille.

Je passai à côté de lui, vers le fond du rang. Je glissai une main dans mes cheveux pour les remettre en place, puis croisai le regard sombre de Zayn sur moi. Il humidifia ses lèvres, et me céda un sourire qui me laissa perplexe.

Comment étais-je censé réagir ? Ce type était le pire connard que j'avais pu rencontrer dans ma vie. Zayn ne semblait pas prêt à lâcher l'affaire avec moi, et c'était ça qui m'inquiétais le plus.

Quelques minutes plus tard, le professeur arriva pour nous ouvrir la porte de la salle. Les yeux de Zayn se détachèrent alors des miens pour entrer dans la pièce. Je lui emboîtai le pas.

- Aujourd'hui, nous allons travailler sur les cellules, annonça calmement le professeur. Sortez les microscopes des placards et passez chercher les lames sur le bureau. En vitesse, s'il vous plaît.

Tous les élèves s'exécutèrent rapidement, je passai chercher un microscope, ainsi qu'une lame et partis m'installer au fond. Évidemment, comme j'avais été l'un des derniers à rentrer, toutes les places de devant étaient déjà prises. Du coup, je me retrouvai seul. Génial...

Le professeur nous distribuait ensuite des documents annexes, ainsi que la copie où devaient être minutieusement notés les résultats. Je commençai mon travail, un peu avant tout le monde étant donné que les autres se plaignaient, et discutaient entre eux.

Une demi-heure plus tard, j'entamai le deuxième travail, mais les choses se compliquaient. Je ne compris aucune des questions et comme j'étais seul, je n'avais personne à qui demander.

- Besoin d'aide ?

Zayn surgit derrière moi, et s'approcha.

- Non ça ira, je répondis sèchement.

Apparemment, cela ne sembla pas le perturber plus que ça, puisqu'il entoura mes hanches de ses bras, ses deux mains posées de part et d'autre de la table.

- Tu es sûr ? il demandait, insistant.

Son visage se rapprochait de plus en plus de mon cou. Je me doutais bien de ce qu'il veut faire, et putain ça m'énervait.

- Je-

- Tu n'as pas assez réglé l'objectif, il fit remarquer, et le régla à ma place. Voilà, maintenant réessaye.

Je déglutis, et regarda à travers le tube oculaire. Zayn arrangea l'éclairage et bougea légèrement la platine pour me permettre d'y voir encore mieux.

Je me tournai vers lui.

- Merci, je lui souriais légèrement.

Il esquissait lui aussi d'un sourire, et regardait mes documents. Malgré le fait que je le trouvais collant, il m'aidais. Je ne pouvais pas trop lui en vouloir non plus de m'aider, si ? Il devait être passé à autre chose. Du moins, je l'espérai très fortement.

- Tu ne comprends pas ? il me montrait les questions. Tu n'as répondu à rien.

- Hm, je souriai nerveusement. Ouais, j'ai rien compris.

Il s'installa à mes côtés et m'expliquait calmement. Ce Zayn là avait l'air calme presque détendu, comme si rien ne s'était passé d'extraordinaire entre nous. Comme s'il n'avait jamais voulu...

- Louis ?

Sa voix fit interruption dans mes pensées. Merde.

- Oui ?

- Tu m'as écouté ? il rit. Tu avais l'air dans tes pensées.

Je passai la main dans mon cou, mal à l'aise. Je n'avais même pas entendu qu'il m'expliquait.

- Non, excuse-moi.

Zayn me sourit gentiment.

- Je te réexplique, donc.

Il éparpillait les feuilles devant moi, et m'expliquais une nouvelle fois. Je restai attentif aux explications, et lorsque le professeur nous annonça qu'il nous reste un quart d'heure, Zayn me laissa seul devant ma table. Je remontais mes manches, et appliquais tout ce qu'il m'avait montré.

La sonnerie retentie, et heureusement pour moi je venais d'écrire le dernier mot. Je posai ma copie sur le bureau, et quitta la salle en endossant mon sac sur mes épaules. Finalement, cela s'était mieux déroulé que je ne l'aurai cru.

Dans les couloirs, Zayn m'attendait adossé sur le mur. Quand il me vit, ses lèvres s'élargirent en un large sourire.

- Alors, comment ça s'est passé ?

Il s'approchait de moi, et je baissai les yeux.

- Bien. Merci de m'avoir expliqué.

- De rien.

Il y eut un silence pesant entre nous, puis les autres élèves sortaient peu à peu des salles. Le couloir se remplissait de plus en plus et Zayn intervint :

- On a quoi, là ?

- Maths.

Putain. Pourquoi est-ce qu'on avait maths à cette heure-ci ? Pourquoi maintenant ?

Zayn ne semblait pas perturbé de la situation, au contraire.

- Ah, ouais.

Nous avancions tous les deux dans les couloirs jusqu'au bâtiment principal. En chemin, nous croisions Ethan qui m'adressa un léger sourire.

- Salut, il dit timidement.

Je le saluai poliment, et il se tourna vers Zayn. Là, son teint devient blanc, et ses yeux livides. Quoi ?

Zayn le salut :

- Salut.

Ethan baissa les yeux avant de partir. Zayn me regardait.

- Qu'est-ce qu'il a ? il sourit.

- J'en sais rien, je répondis. Tu l'as peut-être intimidé ?

Zayn rit.

- Tu crois ?