Dead End (Terminé)

Chapitre 85

Point de vue : Louis.

Juillet

- Tu veux dire que tu t'en vas ?

En face de moi, Ethan était pétrifié. Ses mains tremblent et ses yeux étaient plantés dans le sol. Ses cheveux bruns lui tombaient sur le visage comme un voile. Comme s'il voulait se cacher. J'étais sûr qu'il aimerait disparaître devant moi vu le regard que je lui portai en ce moment.

Un instant plus tard, une petite partie de moi s'en allait alors loin comme si elle n'était qu'une subtile poignée de poussière. Comment pouvait-il me dire ça ? Pourquoi maintenant ? Je vivais un tel bonheur avec lui, et me dire qu'il allait me quitter... Ugh, je n'osais même pas y penser. Un goût acre s'installa dans ma gorge, et j'avalai ma salive pour tenter de le faire disparaître. Ethan déménageait à l'autre bout de la planète. Ethan déménageait à l'autre bout de la planète. Cette phrase tournzit en boucle dans mon esprit comme si elle y était accrochée. Je n'arrivais pas à encaisser.

- Louis, écoute. Je ne voulais vraiment pas te l'annoncer comme ça, je te le jure.

Cette fois, j'avais réellement l'impression que je n'allais pas tenir le coup. J'avais envie de fuir, de partir le plus loin que je le peux. Mais malheureusement, le regard de mon petit-ami m'incitait à faire l'exact opposé. Il me poussait au contraire à le coller contre moi, à sentir la chaleur de son corps sur ma peau, à même l'embrasser si fort que nos lèvres resteraient collées. Ses yeux d'une couleur semblable à un gris sombre me détaillaient lentement. Pour Ethan, j'avais tout simplement l'impression d'être une œuvre d'art. Un objet que l'on observait sans arrêt, jusqu'à ce que nos pupilles nous brûlent. Et j'adorais ça.
Ses bras s'enroulaient autour de mon cou et il se rapprocha de moi. Ce geste était juste la goutte d'eau.

- Louis, regarde-moi. (Ses yeux étaient brillants comme s'il allait pleurer lui aussi.) On gardera contact, d'accord ? Je passerai te voir le plus souvent possible, et on restera tous les deux.

Me dire qu'Ethan me quittait pour partir en Australie me détruisait moralement. Il y avait à peine une semaine, il m'avait annoncé le grand projet de ses parents de quitter l'Angleterre pour aller à l'autre bout du monde. Mais je n'aurai jamais imaginé qu'Ethan partirait avec eux ! Qu'est-ce que j'ai pu être idiot !

- Oui.

Ma voix était beaucoup trop grave. Le temps passé avec Ethan était passé largement trop vite. J'avais encore envie de lui, de sa joie de vivre, de son sourire. J'avais encore besoin de tout ça mais il m'était retiré comme s'il n'avait rien à faire dans ma vie. Pourquoi ? En ce moment, j'ai impression d'être le seul à qui arrivaient toutes ces choses horribles et malheureuses. C'était une sensation dévastatrice qui m'envahissait en ce moment même. Je me demandais encore comment je faisais pour ne pas pleurer alors qu'Ethan allait me quitter là, dans seulement quelques minutes.

- Ethan, ta mère était là ! son père hurlait depuis l'entrée.

Mon petit-ami se retourna un instant puis me regarda, les yeux mi-clos. En fait, son père et lui n'attendait que la seule femme de la famille, sa mère en l'occurrence, pour pouvoir embarquer. Ses bagages étaient déjà prêts depuis une bonne semaine, et embarqués en voiture depuis une petite heure.

- Louis, je...

La chambre d'Ethan, son appartement. Tout ça allait disparaître. Dire que je lui avais proposé de dormir chez moi ce week-end. Je étais à la fois dégoûté, et affreusement anéanti.

- Ethan, vas-y. Tes parents t'attendent.

J'essayai de me dire qu'il allait revenir, qu'on allait se revoir et que tout allait redevenir comme avant. Seulement, tout ceci était faux. Ethan s'échappait à l'autre bout de la planète et la seule chose qui me reliait à lui était ce foutu portable.
Si cela ne tenait qu'à moi, je partirai avec lui.