Dead End (Terminé)

Chapitre 84

Point de vue : Louis

Il y avait une tempête dehors. Il pleuvait des cordes depuis une bonne heure et je n'étais même pas sûr qu'avant demain, la pluie s'arrêterait. Je posais ma main sur la vitre froide. Les lumières de la ville s'éteignaient petit à petit laissant place à une ombre nocturne de maisons et d'immeubles. Juin, déjà. Le temps passait vite. Je n'avais même pas remarqué Ethan qui rentrait dans la pièce. Je me tournais vers lui, et il me sourit :

- Tout va bien ? Tu as l'air perdu...

Je lui gratifiais un sourire, puis retournais à mon activité principale : la ville et ses lumières.

- Non, tout va bien.

Une boule me coinçait la gorge. Je n'en revenais pas que dans à peine un mois, nous allions passer nos examens de fin d'année. J'entrerai alors dans la vie adulte à proprement parlé. Tout cela me semblait tellement irréaliste.

- Je vais prendre une douche, Ethan enroula ses bras autour de ma taille nue. Tu m'accompagnes ?

Il dépose ses lèvres contre ma peau, et je contracte la mâchoire.

- Oui, j'arrive. Laisse-moi juste une minute.

Il me regarda puis m'embrasse la joue avant de vagabonder jusqu'à la salle de bain. Je le fixais une dernière fois avant qu'il ne disparaisse complètement.

J'avais horreur de me dire ça mais je me sentais complètement vide. Comment sa disparition avait-t-elle pu m'affecter à ce point ? J'en savais rien, punaise, et ça me rendait encore plus en colère. Je chassais les mauvaises pensées de mon esprit avant de passer prendre des affaires dans le dressing. Il était plein, prêt à exploser et il y a bien longtemps que je n'avais pas fait le tri. Je soufflais en passant ma main sur les différents tissus. Plus tard dans la soirée, Ethan et moi devions passer chez ses parents pour la soirée. Il y avait un bon moment qu'il ne les a pas revus à cause de ces périodes d'examens et je pensais que cela me fera le plus grand bien à moi aussi de voir du monde.

Je pris finalement un simple pull blanc accompagné d'un slim noir. Des sous-vêtements atterrissaient eux aussi le long de mon bras, et je me préparais à rejoindre mon petit-ami dans la salle de bains quand un bruit m'interpella. Mon téléphone vibra sur la table basse du salon de l'appartement d'Ethan. Je fronçais les sourcils. Qui était-ce ?

Je posais mes affaires sur le dossier du canapé et m'asseyais en trombe dessus pour pianoter mon téléphone. Dès l'instant où je vis son nom s'afficher sur l'écran, tout devient noir. Comme si le temps s'était figé autour de moi, et que la pluie avait cessé sa descente. Mon cœur battait tellement fort sur ma cage thoracique que j'avais peur qu'il en sorte pour s'échapper. Presque quatre mois sans nouvelle. Quatre mois à espérer qu'il était encore en vie. Des larmes dévalaient mes joues. Je ne pouvais pas m'arrêter. L'écran en face de mes yeux humides devint rouge. Je fondis en larmes. Puis, le téléphone vibra une nouvelle fois entre mes doigts. J'étais tellement terrorisé. Au bout de la dernière sonnerie du deuxième appel, j'appuyais enfin sur le bouton vert. Son contact s'afficha, et le minuteur commençait son décompte. Je restai silencieux, reniflant le plus doucement possible pour qu'il ne m'entende pas.

- Louis ?

Sa voix était grave, et j'entendais la pluie en fond. Il était dehors.

- Harry.

Je ne pouvais empêcher les dernières larmes de couler sur mes joues rosies par la douleur. Je ne savais pas si j'étais triste qu'il m'ait enfin donné de ses nouvelles ou bien totalement satisfait car il avait détruit toutes mes pensées les plus noires que je n'ai jamais eu. En à peine quatre mois, il avait réussi avec un seul mot, un seul appel à me faire retrouver la surface que j'avais quitté depuis déjà des jours et des jours. Je me sentais libre, comme si Harry m'avait détaché.