Dead End (Terminé)

Chapitre 26

Point de vue : Louis

Nous arrivons Zayn et moi dans l'enceinte du lycée seulement quelques minutes avant le début des cours. L'attention se reporte rapidement sur nous, et surtout sur nos mains liées. Certains nous lancent quelques regards haineux mais honnêtement j'ai l'habitude. Depuis la seconde on me charrie souvent sur ce genre de choses, et j'ai enfin réussi à m'y habituer. Des homophobes il y en aura toujours, ce n'est pas la peine de se gâcher la vie avec des imbéciles pareils.

— Louis ?

La voix de Zayn m'interpela un instant, puis sa main se détacha de la mienne. Je le fixe un instant, cherchant pourquoi il venait de briser notre lien. Il sourit simplement, puis m'indiqua de me diriger vers les toilettes. En y entrant, une des règles tourbillonnait dans mon esprit. Ne pas aller dans la 3ème cabine en partant de la gauche... Ne pas aller dans la 3ème cabine en partant de la gauche... Je m'exécutais, en restant à l'écart. J'appuyais alors mon dos contre le carrelage froid tout en fermant les yeux. Qu'est-ce qui me prenait d'être aussi proche de Zayn ? J'aimais sa présence, ça, c'était une chose que je ne pouvais nier. Mais le point le plus important dans tout ça est, pourquoi moi ? Il aurait très bien pu accoster quelqu'un d'autre, et c'est ça qui me fait douter. A-t-il de bonnes intentions envers moi ou bien est-ce autre chose qui l'a conduit ici ?

Je l'entendis sortir des toilettes, ce qui attisa mon attention. De plus en plus souvent, je me voyais divaguer comme je venais de le faire, à réfléchir sur tout et n'importe quoi. Je devenais complètement fou. Zayn passa ses mains sous l'eau puis, après les avoir séchées il s'approcha de moi.

— On y va ?

Sa voix rauque arrivait jusqu'à mes oreilles, et il attrapa ma main pour sortir. Je le suivis sans rien dire. Nous étions déjà si proche tout les deux que tout ça ne semblait pas réel. Nous avancions dans le même couloir, et je ne pouvais m'empêcher de regarder le sol. Je me sentais honteux en quelques sortes, je ne savais pas trop pourquoi.

Tout d'un coup, les doigts du métisse attrapèrent fermement mon poignet et il me tira vers lui. Je me retrouva alors collé à son torse, ma tête contre son épaule. Je sentais ainsi son souffle chaud sur ma nuque. Je peinais à respirer en étant aussi proche de lui. C'était la première fois que nous avions un contact comme celui-ci. Après tout, je me disais que j'étais peut-être tombé dans le panneau, mais Zayn... Il me faisait sentir différemment. D'une manière que j'aimais, que je n'aurai jamais su trouver seul.

— Excuse-moi de t'avoir tiré comme ça mais il y avait une foule pas possible qui déboulait sur nous. Tu n'aurais pas pu passer.

Effectivement lorsque je me retourne, je fais immédiatement face à une horde d'élèves, tous exclusivement réunis devant la bibliothèque. C'est dingue, je n'ai jamais vu autant de monde au même endroit devant le lycée. Immédiatement après, je sentis les doigts de Zayn se resserrer sur mon poignet. Je relevais alors le visage vers lui.

— Même en passant un par un, je te parie que nous ne pourrons pas passer.

Je me fixais encore un moment la foule, puis Zayn me tira à lui.

— Passons par l'extérieur, ce sera plus simple.

Il planta un baiser sur ma joue, et je baissa instantanément les yeux. Ce qu'il me faisait avait le don de me faire à la fois hésiter et chavirer. C'était une sensation assez étrange, pour ne pas dire malsaine. Je sentais mon cœur battre un peu plus vite lorsqu'il s'éloigna de moi et qu'il me sourit. Je l'imita et nous nous dirigions vers la sortie.

— Zayn, je...

Il s'arrêta presque net, suite à l'entente de ma voix. J'hésitais vraiment à lui dire ce que je pensais de notre relation, de peur que cela le repousse. Je ne savais vraiment pas quoi faire. Déjà que je n'avais pas d'amis dans ma classe à part Niall, je doutais réellement à l'idée de le chasser.

Le métisse se rapprocha de moi, faisant glisser ses doigts le long de mon épaule. Ce geste me rassurait un peu.

— Je sais ce que tu penses, sourit-il.

— Qu'est-ce...

Sans dire un mot de plus, il me laissa encore pendre à sa main jusqu'à ce que nous arrivions dehors. Il marchait vite, bien plus rapidement que tout à l'heure et c'est ce qui me perturba. Il était sûrement fâché contre moi. Je ne savais absolument pas comment il avait réussi à deviner ma pensée -si c'est vraiment celle à laquelle il pense- mais pour une raison qui m'échappait, je m'en voulait intérieurement. Ce n'était pas mal d'avoir un avis différent, non ?

Je le supplia de marcher plus doucement alors que je courais presque pour essayer de le rattraper. Malgré tous mes appels, Zayn resta bouche fermée, et continua de faire le tour du bâtiment. L'avais-je vraiment blessé à ce point-là ? Je commençais à culpabiliser alors que je bousculais de nombreuses personnes qui étaient dehors. Tout le monde n'était pas encore rentré, et certaines personnes dans tous les bahuts, attendaient toujours le dernier moment d'aller en classe.

J'enchaînais malgré moi les excuses aux différentes personnes que je basculais, alors que je sentais mon téléphone vibrer dans ma poche. Plus loin, alors que nous avions traversé la horde d'élèves extérieure, Zayn me devança pour se précipiter dans le bâtiment. Quant à moi, je m'arrêtais pour souffler un instant. J'en profitais ainsi pour regarder mes messages. L'Inconnu.

D.E : Dis à ton imbécile de copain que la prochaine fois qu'il me touche, je le tue. Est-ce que c'est clair ?

Louis : C'était toi... dans la foule ?

Juste par curiosité je me retourne vers la horde d'élève que je viens de traverser. Est-ce que c'était vraiment lui ? Est-ce que je l'ai bousculé ? Ai-je réussi à par hasard croiser sont regard ? Les questions se bousculent dans mon esprit alors que j'aperçois quelqu'un quitter précipitamment la foule. Juste quelques secondes plus tard, mon cœur s'emballe quand je reçois encore un message de D.E.

D.E : Tu sembles assez stupide pour que le deuxième jour tu aies déjà enfreint une règle, Louis. Je te pensais beaucoup plus intelligent que ça pour ne pas te retourner.

Il me fallut alors plusieurs relectures de ce message pour enfin en comprendre la signification. Je venais tout juste d'utiliser une de mes chances sans m'en apercevoir du tout. Sur le coup, je me sentais complètement idiot.

Louis : Comment as-tu pu me voir alors que tu quittais la foule ?

D.E : J'ai des yeux pour ça. Il ne suffit pas d'être enfermé pour ne rien voir.