Chapitre 48

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Point de vue : Louis

Aujourd'hui, j'ai compris qu'il fallait vivre le moment présent. Dans quelques jours,  au moment des vacances de Noël, j'ai décidé de partir avec mon père dans un camping réputé, proche de la mer. C'était pour moi la meilleure manière qui existait d'oublier tous ses problèmes.

- Louis,  peux-tu me passer l'eau s'il te plait ? 

Dans le silence qui régnait dans la cuisine,  mon père le brisa. D'un sourire, je lui passa la bouteille, et il me servit avant de remplir son verre à lui. 

- Merci, je répondis doucement.

Je le regardais un instant avant de reporter mon attention sur mon assiette vide. Il était vrai que, ces temps-ci, mon père et moi n'avions pas eu de très bonnes relations. D'abord, il m'en voulait parce que je ne bossais pas à l'école. Ensuite, il m'avait dévoilé une partie de moi qu'il n'aimait pas : l'insolence. Et il avait raison. En ce moment, j'avais été très désagréable avec lui, et maintenant je le regrettais.

Je me levais et débarrassais nos deux assiettes. Mon père me rejoint un peu plus tard dans la cuisine.

- Louis, est-ce que... ,mon père m'interpella. Tu voudrais en parler ?

Je me retournais vers lui.

- Parler de quoi ?

- Eh bien, de tout ça, il hausse les épaules.

Et juste avec "ça", je compris ce qu'il voulait dire. Il s'assit en face de moi en croisant les bras devant lui. Je m'appuyais confortablement sur le comptoir, et laissa quelques secondes passer lentement avant de commencer :

- Tu veux parler de quoi en particulier ? je demandais, en me frottant les yeux.

- Niall ?

Rien qu'à l'entente de ce nom, mon sang ne fit qu'un tour.

- J'ai été odieux envers lui, avouais-je. Je pensais qu'il voulait juste qu'on reste ami juste pour son propre intérêt et c'était totalement faux.

- Niall est un brave garçon, Louis. Si tu tiens vraiment à lui aussi fort que tu le prétends, tu iras t'excuser et tout ira comme avant.

La voix de mon père était grave et pleine de conseil. Je l'écoutais attentivement.

- Oui, je souffle.

Je laissais tomber un peu plus fort mes hanches contre le bois derrière moi.

- Tu peux aller te coucher, dit mon père.

Son ton sonnait plus comme un ordre mais je ne dis rien. Je montais dans ma chambre, pris une bonne douche et m'étalai dans mon lit, jusqu'à ce que le sommeil me gagne.

 * * * 

La fin de la semaine était passée tellement vite, qu'en si peu de temps, je me demandai si j'avais vraiment présenté mes excuses à Niall. Le vendredi, quand il était arrivé vers moi avec un sourire jusqu'aux oreilles, j'avais compris que si. Il m'avait ensuite dit que, lui non plus ces temps-ci n'était pas facile à vivre. Entre les disputes avec son frère, et les conflits familiaux, il ne savait plus où se mettre.   

Je venais dès à présent de ranger mes affaires dans mon sac, et j'allais jusqu'à l'arrêt de bus pour rentrer chez moi. Il faisait froid, et mon corps se frigorifiait sur place. Je déteste l'hiver

Normalement, je devais revenir à la maison à pied, mais une soudaine flemme avait envahi mon cerveau. Honnêtement, je ne savais pas quel choix aurait été le plus judicieux entre le fait de rester comme un abruti dans ce froid, ou bien marcher sans but pour au final arriver dix minutes plus tard. 


Le bus arrivait quelques minutes plus tard, et je pénétrais à l'intérieur le plus vite que je le pouvais. Malheureusement pour moi, il était bondé et je ne pouvais me trouver une place assise qu'au bout de plusieurs arrêts. Le trajet passa au final assez vite, malgré quelques turbulences. Je descendis du bus, direction la maison. Mes pas se faisaient lourds et j'étais complètement exténué. La semaine avait été laborieuse et les vacances étaient la bienvenue. 


La musique qui résonnait dans mes oreilles me permettait de penser à autre chose, et tant mieux. Mais, lorsque je me retournais pour voir si je n'étais pas suivi, je l'étais. Mon cœur commençait alors à battre à cent à l'heure. Je ne savais absolument pas qui c'était, ce qui est extrêmement gênant et inconfortable. J'essayais malgré tout de marcher plus vite, mais je sentais sa présence encore plus proche de tout à l'heure, je n'osais pas me retourner.


J'accélèrais le pas mais je fus rapidement apeuré par la main qui attrapa mon épaule. Je fus alors plaqué contre le mur. Je fermais les yeux, par peur. Mais lorsque je les ré-ouvrais, il n'y avait personne. Absolument personne. Et pourtant, j'étais bien dos au mur, alors... 

Je secouais ma tête de gauche à droite. Je pense sérieusement que tout ça va me rendre complètement fou un jour... Je remis correctement mon pull sur mes épaules et m'empressais d'arriver à la maison. 

Je filais dans la cuisine, mon père était là. 


-Salut.


Je lui sourit et il passa la main dans mes cheveux. 

- Tu as passé une bonne journée ? il demandait. 

Il se serra un verre d'eau et m'en posait un sur le comptoir. Je le remerciais. 

- Oui et toi ?

Je lui souris en prenant une grande gorgée, oubliant cette frayeur qui m'avait prise deux minutes auparavant. Il soupira :

- Ces vacances vont me faire le plus grand bien !

Il me sourit. 

- Moi aussi. 

Je lui laissais un bisou sur la joue avant de filer à l'étage. Nous partions après-demain pour une semaine au camping près de la mer, j'espèrais que tout allait bien se passer. 

Je sortis une valise de placard et y mit un peu n'importe quoi dedans. Après avoir fini, je fermais ma valise à clef et la mit dans le couloir. Je vis que celle de mon père s'y trouvait déjà. 

Je vérifiais l'heure sur mon horloge digitale ; vingt-et-une heure. Il faisait nuit noire dehors. Je filais prendre une douche bien chaude, enfila un simple tee-shirt ainsi qu'un boxer et m'enfouis sous la couette. 

Ce week-end allait être un nouveau tournant. 


Pour moi, mais aussi pour lui. 

Dead End (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant