Chapitre 88

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Point de vue : Louis

Il était tout juste vingt heures. La soirée venait à l'instant seulement de commencer et les entrées qu'avait confectionnées mon père plus tôt dans l'après-midi semblaient plaire à tout le monde. Nela était assise à côté de moi. À notre droite Charles, Gemma et Liam avaient prit le long sofa en face du feu. La température extérieure ainsi que la pluie qui tombait dehors avait dû les congeler sur place.

Mon père avait préféré s'installer sur le fauteuil en face de moi, car il estimait que c'était plus pratique pour lui d'aller et venir jusqu'à la cuisine. Je lui ai jeté quelques petits regards tout au long de la soirée pour savoir s'il avait besoin de mon aide. La plupart du temps il murmurait un simple "ça ira", et je m'affalais alors encore et toujours sur le canapé en attendant désespérément quelque chose à faire pour me dégourdir les jambes.

— Alors, c'est comment ?

Mon père déboulait une énième fois dans le salon, accompagné de verrines saumons aux couleurs légèrement rosâtres. Il en distribua une à chacun, et s'en suivait ensuite deux autres verrines qui entamaient le repas. Aucun de nous ne fat de commentaire, à croire que ce qu'avait confectionné mon père est infect.

Au bout de plusieurs minutes, Liam s'interposa :

— Excusez-moi, où sont les toilettes ?

Je ne pus m'empêcher de sourire, et même de rire. Liam me lança un regard en biais, et je lui fis les gros yeux. Il ne se rend pas compte de la bizarrerie de sa phrase, en plein milieu du salon. Il aurait au moins pu être plus discret.

Mais en même temps, je ne pouvais pas trop lui en vouloir d'avoir une envie pressante, ça arrivait à tout le monde. Je souris, posais ma verrine sur la table basse et me levais d'un trait. Enfin une occasion de me dégourdir les jambes ! L'impression de rester figé à vie sur ce foutu sofa me hantait depuis le début de la soirée. Et puis, c'était aussi une occasion pour moi de passer au toilettes si jamais l'envie me chantait, sans être obligé d'attirer l'attention.

— Viens, je chuchotais à l'intention de Liam. Je t'accompagne.

Nous nous rejoignions dans le couloir, et le brun se tourna vers moi.

— Pourquoi tu as rigolé ? J'ai fait quelque chose de mal ?

Il me lança un regard étrange et je me raclais nerveusement la gorge.

— Non, non t'inquiète pas.

Je lui laissais un dernier regard, et il arqua un sourcil avant de se diriger à l'étage. Je le suivais de près, en secouant mes jambes de droite à gauche à chaque marche pour empêcher ces foutues fourmis de m'attaquer. Comme si je pouvais en avoir peur, au contraire. Je trouvais juste cette sensation pire que désagréable, voire même insupportable. Arrivés à l'étage, Liam entra dans la salle de bains alors que tranquillement, je me calais le dos contre le mur. Le silence revint dans le couloir, et j'entendais simplement de légers rires au rez-de-chaussée. À croire qu'étrangement, ma présence installait une sorte de malaise entre eux. J'avais plutôt du mal à croire que c'était moi, Louis Tomlinson, du haut de mon mètre soixante-quinze qui allait effrayer quelqu'un. Je restais stoïque un instant, et s'ils parlaient de moi ? Tout ce qu'ils pourraient dire c'est que j'ai d'assez bonnes notes et que... Merde. Ils pourraient parler de ma relation avec Harry. Je n'y avais pas pensé mais toutes les personnes présentes dans ce petit comité sont au courant pour lui et moi.

Je soupirais en passant la main dans mes cheveux. À quoi cela les amèneraient-ils de toute manière ? Il ne me parlait plus, je ne le faisais plus non plus donc problème réglé je devrais dire. Une boule au ventre resta quand même dans le fond de mon estomac. Une seule chose, j'espérais vraiment que c'était seulement le saumon qui était mal passé. Je détesterai avouer que j'avais raison et qu'ils soient effectivement en train de parler de moi.

Dead End (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant