Chapitre 36 - Le trouble

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Arrivée en bas de chez elle, elle tourna la clé dans la serrure, puis monta les escaliers en se trainant. A la moitié de ceux ci, elle repensa subitement à la malle qui se trouvait dans la pièce extérieure. Si Oli ne l'avait pas récupérée, elle reviendrait forcément, au moins pour celle ci. Après tout, elle contenait son salut si l'on en croyait ce que la jeune femme lui en avait dit. Elle eut l'envie d'enfin découvrir son contenu. Alors, arrivée sur le palier, elle décida d'aller dans la pièce, pour tenter de trouver une nouvelle solution d'ouvrir celle ci. Chaque fois qu'elle avait tenté, cela avait fait revenir Oli, presque systématiquement. Dans tous les cas, elle découvrirait soit ce que le coffre renfermait, soit elle verrait la traîtresse refaire surface. Elle qui pensait avoir tiré un trait sur son invitée, se rendit compte que c'était loin d'être le cas. Elle tenta d'ouvrir, à l'aide de sa clé, la porte de la pièce extérieure, mais celle ci semblait bloquée. Comme impénétrable. Cela lui rappela la première fois qu'elle avait voulu l'ouvrir, quand elle ne disposait pas encore du sésame pour le faire.

Pendant qu'elle s'acharnait, à l'instant même où la porte semblait enfin céder, elle entendit, au derrière d'elle, le bruit de quelqu'un en train de sortir de son appartement. En se retournant, elle découvrit Oli, fraîchement sortie d'un bain, les cheveux mouillés, la peau humide, avec pour seul vêtement une serviette de bain.

- Que fais tu ? Demanda Oli.

Lemie se retourna et observa la jeune femme comme si elle venait de voir un fantôme.

- Tu es revenue ! S'exclama Lemie.

- C'est plutôt toi qui est revenue.

- Moi ? Mais cela fait plusieurs jours que tu es partie. Je t'ai cherchée. Après cette soirée dans la salle de bain, celle où j'ai voulu me voir dans le miroir, comme tu me voyais, tu as disparue.

- Je ne suis pas partie. Si ce n'est pour prendre l'air.

- C'est impossible ! Assura Lemie.

- C'est pourtant le cas. Je suis allée à l'hôpital toute la journée, après que tu te sois allongée.

- Je ne comprends pas.

- Et bien, tu t'es blessée, tu t'es mise au lit, et je suis partie. Ce n'est pas plus compliqué que ça. Répondit Oli.

- Alors, c'était bien un cauchemar. Marmonna Lemie.

- Un cauchemar ? De quoi parles tu ?

- Dans ta voiture, j'ai eu... Enfin, nous avons eu... Un accident.

- (Oli se mit à sourire). En effet, je te confirme, c'était un cauchemar. Regarde, je suis entière !

- Laisse tomber. Conclua Lemie.

La jeune femme aurait voulu passer à autre chose. Qu'Oli n'insiste pas pour comprendre ce qu'elle ne voulait pas lui dire, mais cette dernière était bien décidée à ne pas en rester là. Elle voulut comprendre.

- Ecoute Lemie, je m'inquiète pour toi. On devrait discuter de tout ça à l'intérieur. Tu veux bien ?

La jeune femme sentit que son invitée ne lâcherait rien. Elle accepta donc la proposition, faute de mieux. Elles entrèrent dans l'appartement, plongé dans l'obscurité de la nuit. Lemie appuya sur l'interrupteur, mais l'ampoule du couloir avait semble t il rendu l'âme. Elles se dirigèrent vers le salon, à tâtons, puis allumèrent et s'installèrent l'une à côté de l'autre, sur le canapé.

- Alors, tu as été à l'hôpital ? Lança Lemie, afin d'éloigner la discussion de cette affaire de cauchemar. Ton amie se porte mieux ?

- J'y ai cru, mais je n'ai toujours pas pu la voir. Le médecin m'avait appelé pour me parler d'une légère amélioration dans son état, mais quand je suis arrivée, on m'a refusé l'accès à sa chambre, pretextant un état se dégradant. Répondit Oli, avant d'ajouter. Et toi alors ? Qu'est ce que c'est que cette histoire de cauchemar et d'accident ?

L'AppartementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant