A peine rentrée chez elle, malgré son estomac contracté par la faim, Lemie décida d'aller dormir un peu. Elle prit soin de mettre son réveil, afin de ne pas sombrer trop longtemps. A quatre jours de la reprise du travail, il fallait absolument que la jeune femme se recadre un minimum, et reprenne une hygiène de vie convenable. Elle s'autorisa deux heures de sommeil, et ne mit pas longtemps avant de s'endormir. Soudain, alors que son corps s'agitait à cause de ses cauchemars, elle ouvrit les yeux. Dehors, il faisait nuit noire, et Lemie ne put compter que sur le léger éclairage provenant de l'extérieur, qui s'infiltrait au travers des trous de ses volets, pour deviner les formes qui l'entouraient. Peu rassurée, elle sentit une présence. Elle aurait pu allumer sa lampe de chevet, si seulement elle avait prit soin de l'installer. Elle se redressa légèrement et vit, au coin de la chambre, une silhouette assise sur une chaise destiné à ses vêtements, en temps normal. Elle vit l'ombre de la personne lever le bras, et appuyer sur l'interrupteur. L'éclairage soudain fut violent, mais Lemie fut un soupçon rassurée de découvrir Oli devant elle, même si la situation pouvait s'avérer troublante, malgré tout.
- Que fais tu là ? Interrogea Lemie.
- Je n'ai plus eu de nouvelles depuis hier matin, je m'inquiétais.
La jeune femme fut surprise en découvrant avoir dormi depuis la veille au matin. Que s'était il passé pour qu'elle ai besoin de tant récupérer ? Elle cru sur parole Oli, la nuit étant témoin des longues heures de sommeil qu'elle venait de s'offrir.
- Pourquoi as tu accroché des toiles blanches sur tes murs ? Demanda Oli.
- Je te l'ai déjà dit, ça ne te regarde pas.
Oli n'avait pas l'intention de se contenter de si peu, et insista, encore et encore, pour obtenir une réponse. Mais Lemie, quant à elle, était bien décidée à ne rien divulguer de son projet.
- Et toi, que contient ta malle ? Lâcha t elle, dans l'unique but de changer de sujet au plus vite.
- Ma malle ? C'est donc ça que tu faisais dans la pièce hier ?
Lemie se sentit soudainement gênée. Victime de n'avoir pas suffisamment réfléchit à ses mots, s'étant elle même mise dans une situation délicate, où elle n'eut plus le choix que d'avouer ses ambitions de la veille.
- Pourquoi voulais tu ouvrir ma malle ? Je croyais que pour toi, c'était important de préserver ses secrets.
- Je n'ai jamais dit une telle chose ! Assura Lemie.
- Tu n'as pas eu besoin de le faire. Tu ne cesses de me dire que ce que tu fais chez toi ne me regarde pas. Ce qui se trouve dans la malle ne te regarde pas plus par conséquent.
- Sauf que cette malle se trouve chez moi. Répondit Lemie.
Oli ne pouvait le nier, mais argumenta son droit à l'intimité par le fait que c'était son hôte qui avait accepté sa présence.
- Peux tu quitter ma chambre maintenant ? Demanda la jeune femme.
- Comme tu veux. Mais un jour, tu me diras ce que tu prépares, et ce jour là, tu comprendras que tu auras perdu beaucoup de temps.
Oli se leva, ne laissant pas la possibilité à Lemie de répondre quoi que ce soit, et quitta la chambre, avant de sortir de l'appartement. Lemie fut troublée, elle ne sut plus très bien si vivre ici était réellement ce qu'il lui fallait. Mais elle ne pouvait pas en partir pour autant. C'était déjà trop tard, et Lemie n'avait plus les moyens de faire un nouveau changement, aussi rapidement. Elle allait devoir prendre son mal en patience, et surtout, trouver une solution pour éloigner Oli de son sanctuaire. Et pour se faire, la jeune femme en était sûre, elle venait de trouver la parade parfaite. Au petit matin, elle appellerait son agence, et expliquerait la situation telle qu'elle s'était présentée à elle.
A 9 heures tapantes, Lemie décrocha son téléphone, et composa le numéro de Dirdre.
- Bonjour Lemie ! Que me vaut l'honneur ? Lui répondit il.
- Bonjour, je rencontre un problème avec mon nouvel appartement, j'aimerais trouver une issue avec vous.
Lemie expliqua alors qu'au jour de son arrivée, elle fit la connaissance d'Oli, et que cette dernière, depuis lors, n'avait plus quitté les lieux.
- Je comprends votre souci, mais l'ancienne locataire ne s'appelait pas Oli. Répondit Dirdre.
La jeune femme fut d'autant plus perturbée par cette nouvelle information. Si Oli n'avait jamais vécu ici, pourquoi le prétendait elle ? Et surtout, qui était elle réellement ? L'agent immobilier sentit la gêne et le doute s'immiscer au creux de Lemie.
- Ecoutez, je vais tenter d'accélérer les choses concernant le serrurier, pour qu'il vienne vous installer une nouvelle serrure plus rapidement. Vous ne serez plus embêtée. Assura Dirdre.
Lemie fut rassurée, autant pour la solution que l'homme allait lui apporter, que pour avoir prévenu quelqu'un de l'étrange présence de son invitée. Ne lui restait plus qu'à faire passer le message clairement à la jeune femme. Ce qui lui semblait être l'étape la plus complexe. Mais, bien décidée à retrouver sa solitude, Lemie sortit de son appartement, et alla frapper à la porte d'Oli, qui lui ouvrit rapidement.
- Qu'est ce qu'il y a ?
Oli se tenait là, mâchant son chewing gum vulgairement, poussant ainsi Lemie à mieux trouver ses mots.
- Il va falloir que tu partes. D'ici quelques jours, la serrure de cette pièce sera changée. Je dois retrouver un peu d'intimité. Je n'ai pas déménagé pour vivre en presque colocation.
- Très bien.
La surprise fut grande pour Lemie, qui s'attendait à devoir parlementer un long moment avec son invitée. Mais Oli ne discuta pas, et accepta la situation dans toute sa normalité. Compréhensive, Oli assura préparer ses affaires, et jura qu'elle quitterait les lieux, dès lors que le serrurier serait passé. Soulagée, Lemie put retourner chez elle, s'installer dans son canapé, et reprendre sa réflexion autour de son projet.
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L'Appartement
Historia Corta"La solitude, autant qu'on peut la vouloir ou l'espérer, sonne comme un abandon quand elle s'éternise un peu trop".