Pitié, Cupidon...Range ton carquois et ne tire pas. R.
La sueur s'écoulait le long de mon corps. Mon souffle devenait plus court à chaque fois que je tapais. Et retapais, encore et encore. Dans un son rythmé. La seule lumière du projecteur de la vieille salle de sport m'éclairait, cette lumière m'aveuglait parfois.
J'avais l'impression de me retrouver sous les regards des paparazzis qui en attendaient beaucoup plus de moi que je ne pourrais leur en offrir. Je n'étais pas une bête de foire. Pas même celle dompté venant d'un cirque. J'étais une bête assoiffée. Jamais rassasiée. Je voulais. Je prenais. Mon père m'avait toujours enseigné d'user d'une manière assez brutale ou même corruptible pour obtenir ce que je voulais. C'était de famille, m'avait-il dit. Non. C'était dangereux. Illégal parfois. Et si je comptais fonder une famille, je ne voulais pas me jeter dans la gueule de ses requins affamés. Moins dangereux que le monde dans lequel ma famille était confrontée, mais j'étais certain qu'aucun ne s'aviserait à porter un seul doigt sur chacun de nous.
Prenant appui sur les pointes de mes pieds, je m'avançais en sautillant tout en portant un coup au sac suspendu. Gauche, gauche, puis droite. High-kick, et enfin, coup droit. Je vis le sac se détacher de la chainette pour venir retomber dans un bruit sourd, sur le sol du ring. Penchant ma tête sur le côté droit pour craquer ma nuque, je fis ensuite rouler les rouages de mes muscles d'avant en arrière tout en continuant de sautiller sur place. Dans un mouvement de rotation, je me tournai et commençai à frapper dans le vide.
Ce besoin de se défouler. Ce besoin de me vider. Je ne l'avais jamais ressenti autrefois. Tout avait commencé lorsque je m'étais interrogé sur cette femme. Depuis que ma curiosité fut attisée à ces seules paroles.
« Dans l'histoire, je suis Sherlock et vous, Watson huh ?
--J'aurais plutôt inversé les rôles.
--Pourtant, je fais le plus gros du boulot. »
Sacrée répartie. Je le répéterais toujours. Car elle avait été la seule à me répondre avec cette franchise et ce sarcasme que la plupart détestait. Parce qu'elle ne s'était pas mise en beauté pour voir son PDG, avait même avoué n'avoir rien d'autre qu'une relation professionnelle avec moi. Parce que Rebecca Johnson était différente des autres. Et que si elle n'était véritablement pas liée à cette histoire, elle était liée à la mienne. Celle de ma relation avec Jessica en tout cas. Je n'osais plus parler du mariage. Ni même de ce que je ressentais encore pour elle. Même lorsque nous faisions l'amour, elle le disait elle-même : j'étais ailleurs.
Qui était Rebecca Johnson ? Qui était-elle pour se mettre en travers de ma route ? Qui était-elle pour que je me mette à penser à elle ? A vouloir même épier ses moindres faits et gestes...
Je savais que Jaden respectait toujours mes décisions. Si en ce moment il se permettait de m'en poser quelques-unes, c'était bien que quelque chose clochait chez moi. Je ne donne jamais d'importance aux autres. Jamais. Mais avec elle, ce n'était pas pareil. Son sourire malicieux, que je ne voyais que très rarement, son tempérament changeant et intéressant. Elle était le calme avant la tempête. Ce contrôle de soi effrayant la rendait autoritaire, et son regard pétillant, lui donnait un air farouche.
Me stoppant brusquement, je rejoignis mon pied droit à mon pied gauche avec une lenteur calculée tout en inspirant puis expirant, je gardai pourtant ma position de défense. Mes poings gantés étaient dressés devant moi, mon adversaire, s'il y en avait eu un, n'aurait vu que mes yeux noirs de sa place. Mes paupières se fermèrent durant de longues secondes, prenant une grande inspiration par mes narines. Me détendant petit à petit, je poussai une longue expiration en rouvrant alors mes yeux.
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Sous Contrat - ( Français )
RomanceQuand la douceur laisse place à la violence. Que la vérité n'est qu'un ramassis de conneries à ses yeux. Que le vrai du faux n'est plus dissemblable. Rebecca se fige et regarde Cupidon. Il se dandine avec son carquois vide de ses flèches sur so...