C'est la fin, n'est-ce pas ? L.
Son arrivé ne se fit pas sans bruits. Il y eut un tapage énorme qui me réveilla. Après m'être nourrie, lavée et changée en des vêtements que Jeff m'avait apportés dans la matinée, j'avais décidé d'aller dormir dans l'une des chambres à l'étage en fermant la porte à double-tour. Je ne m'étais endormie qu'après une heure de retournements incessants sur le lit. Et en ayant mes pensées tournées vers Liam, je m'étais assoupie...Pour me réveiller avec ce boucan. Des paroles graves se mélangeaient entre elles, quelqu'un monta les escaliers à une vitesse déconcertante et lorsque je m'étais glissée au bord du lit pour rejoindre la porte, j'entendis dans le couloir une voix qui m'était familière et qui fit bondir mon cœur dans ma poitrine. Est-ce que c'était lui ?
En ouvrant la porte, tournant la clé dans la serrure, je vis deux silhouettes se suivre dans les escaliers, redescendant pour aller au rez-de-chaussée. Après avoir hésité durant de longues secondes, je m'étais jetée dans le long couloir pour rejoindre les escaliers et les descendre rapidement. Il était là...Il était enfin là...Tout était terminé n'est-ce pas ? Au pied des escaliers, j'aperçus Jeff qui me sourit mais son visage ne me rassurait pas. Je l'ignorais royalement, traversant les mètres qui me séparaient du salon.
En déboulant dans la pièce, je criai brusquement son nom, mon cœur battant à tout rompre et soulagée de le voir à présent. J'avais l'impression d'avoir été séparé de lui pendant dix longues années...Il était de dos. Et lorsqu'il se retourna avec lenteur, mon souffle se coupa.
Il me fixait avec un air impassible. Je n'arrivais d'ailleurs pas à déchiffrer une once d'émotion en plongeant mon regard dans le sien. J'avais l'impression de faire face à un autre homme en face de moi. Non, en fait, c'était celui que j'avais tant redouté autrefois. Celui qui cachait ses secrets, qui me mentait, qui omettait le fait que son passé pourrait me frapper de plein fouet. En se tenant debout, devant la table basse et juste à côté du fauteuil sur lequel se tenait son grand-père, je remarquai la tension palpable qui se jouait dans la pièce. Il n'y avait que nous trois, Jeff nous avait laissé seul après m'avoir suivi jusqu'ici, pourtant une fois son arrivée, il ne réagit pas à ma vue.
Soudainement, Ivankov prit la parole. Il parlait Russe et visiblement, ce début de conversation eut l'air de déplaire à Liam qui le fusilla du regard après lui avoir répondu dans la même langue que lui. Leurs regards se posèrent ensuite sur moi. Et là, j'avais l'impression d'être un bout de viande qu'ils s'arrachaient tous les deux. D'être spectatrice de ma propre sentence. De n'avoir aucuns rôles à jouer dans cette histoire alors que bien au contraire...J'avais été celle qui les avait réunis tous les deux. J'étais celle qui avait amené Liam jusqu'ici, j'étais l'objet qu'avait utilisé son grand-père pour pouvoir finalement lui parler en face à face.
« Je lui ai dis qu'elle ferait son choix devant toi, reprit son grand-père en tirant de la petite boite qu'il tenait entre ses mains, un cigare. »
Il se mit à tousser par la suite et ne s'arrêta qu'après une ou deux minutes. Puis le vieil homme m'invita à prendre place sur le canapé face à eux. Ce que je fis docilement. Liam me suivit du regard. D'une intensité déconcertante. Il s'assit sur le fauteuil à côté de celui du vieillard aigri sans détacher ses yeux de moi.
Après m'être assise, je m'étais raclée la gorge et avais détourné mes yeux de lui. Abaissant mon regard, je finis par glisser mes mains sur le bloc de papier devant moi, posé sur la table. En me saisissant du stylo, je restai planter devant la page de garde et sentis mon cœur battre à une allure folle. Le choix me revenait entièrement. Je pouvais décider de rester avec lui, de partager ma vie avec lui, ou bien de finir par laisser ce passé derrière moi. Pourtant cette seconde option semblait déjà loin alors qu'il était maintenant là...Alors que des jours avant, je m'étais promise de ne plus avoir à faire à lui et à tout ces problèmes-là. En y repensant, mon petit sourire s'effaça rapidement et la réalité jaillit brutalement.
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Sous Contrat - ( Français )
RomanceQuand la douceur laisse place à la violence. Que la vérité n'est qu'un ramassis de conneries à ses yeux. Que le vrai du faux n'est plus dissemblable. Rebecca se fige et regarde Cupidon. Il se dandine avec son carquois vide de ses flèches sur so...