Stop ! R.
Mon regard fixait un point droit devant moi, dans le vide. Les bras croisés devant mon torse, je me tenais assis sur mon siège essayant d'écouter les paroles qu'elle me disait. J'étais ailleurs. Complètement dans un autre monde. En fait, j'étais dans ces draps. Avec elle. J'avais encore la sensation de tenir ses jambes entre mes mains. Et, mordillant ma lèvre inférieure, c'était comme si j'avalais encore et encore sa saveur. Que je la dégustais encore. Que je l'entendais encore gémir et que sa voix se répercutait toujours en écho dans la pièce...
Me levant brusquement, laissant mes bras s'allonger le long de mon corps, je finis par me tenir devant mon canapé et regarda Jessica. Elle se voilait la face, ou m'avait déjà pardonnée pour mon acte. Après que nous nous soyons quittés à l'aéroport, puisque Rebecca n'avait pas voulu que je la raccompagne jusque chez elle, je n'avais pas cessé de penser à elle. Et ce depuis qu'elle avait entrepris d'elle-même de m'embrasser dans l'avion. Après qu'elle ait pris conscience de ce qu'il s'était passé, je lui avais ordonné d'aller prendre ma place en classe affaire. En toute franchise, ma véritable place était ici et non en classe affaire. Je n'aurais pas osé lui donner cette place même si, je l'avouais, elle me rendait dingue. Avec toute la docilité qu'elle avait pu me faire preuve, Rebecca s'y était même précipitée et je doutais que ce soit à cause du luxe que je lui avais offert, mais plutôt, de l'envie de me fuir qui l'avait poussé à ne rien rétorquer et partir après un remerciement. Malheureusement, le week-end nous séparait et qui avais-je vu débarquer chez moi, ce matin même ? Jessica.
Elle évitait de parler de mon séjour là-bas. Elle savait ce qu'il s'était passé. Je m'étais tranquillement assis sur mon canapé et l'avais regardé feindre une totale indifférence, ou peut-être qu'elle essayait de rester dans l'ignorance. Même si elle avait conscience de ce que j'avais pu faire.
« Jessica. »
Celle-ci se tenait près du comptoir de la cuisine, carnet et stylo en mains, puis je vis que plusieurs photos étaient étalées dessus. Des photos de lieux et de bouquets. Vous voulez que je vous dise une chose ? J'étais peut-être un beau connard qui avait couché avec une autre femme que ma fiancée, mais je n'étais pas un salopard.
« Jessica, il faut que je te parle.
--Hum, oui, après...Choisis avec moi le lieu et on parlera après. »
Elle tourna son visage vers moi et esquissa un sourire rayonnant. Tapotant le bout de son stylo sur le comptoir, elle détourna son regard de moi en sachant que j'affichais un air sérieux.
Cela faisait bien des minutes qu'elle parlait des préparatifs, de ce qu'elle avait pu faire ses trois derniers jours durant ma brève absence concernant notre mariage.
Mais tout avait changé.
Elle fourra son stylo dans son chignon remontée, puis se gratta l'arrière du crâne et enfin posa son derrière sur l'un des tabourets du comptoir.
« J'ai couché avec une femme.
Je la vis s'immobiliser sur place, je comptais cinq secondes avant qu'elle ne se concentre sur ce qu'elle faisait depuis tout à l'heure.
--Je t'ai déjà pardonné pour cet...écart.
Fronçant des sourcils, je m'approchais petit à petit d'elle.
--Jess, il faut vraiment qu'on parle. »
Elle secoua négativement de la tête, tout en mordillant ses lèvres afin de ne pas pleurer, mais je ne pouvais pas la laisser dans cet état. Lorsqu'elle sortirait de mon appartement, elle éclaterait en sanglots, je la connaissais. Elle me montrait qu'elle pouvait être forte, qu'elle était digne de moi, car elle me l'avait toujours dis...Qu'elle ne se sentait pas assez digne. C'était un manque de confiance en elle qui m'avait toujours ébranlé la concernant. Bien que belle et intelligente, cela ne voulait pas dire qu'elle s'assumait pleinement avec ses qualités et ses défauts. Dans son cas, c'était inimaginable...Elle avait tout pour plaire.
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Sous Contrat - ( Français )
Storie d'amoreQuand la douceur laisse place à la violence. Que la vérité n'est qu'un ramassis de conneries à ses yeux. Que le vrai du faux n'est plus dissemblable. Rebecca se fige et regarde Cupidon. Il se dandine avec son carquois vide de ses flèches sur so...