Sous Contrat - ( Français )

Liam

J'ai peur de moi. R.

Je ne l'avais jamais forcé. J'ai toujours été franc. Je le serais toujours. Je ne mentirais jamais, je ne le pouvais pas. Mais je ne continuerai pas à me mentir à moi-même. Je ne pourrais pas le faire.

Seulement, Rebecca Johnson n'envisagerait jamais de se laisser attraper dans mes filets. Même après cette nuit, après qu'elle m'ait accueillie si chaudement, j'avais la certitude qu'elle m'éviterait.

Durant ce court trajet dans la voiture, puisque sans le savoir j'avais fais un excès de vitesse, je m'étais rendu compte que son odeur me raidissait, que j'enregistrai chacune de ses paroles, je les anticipais, je les sentais. Mais ces paroles résonnaient encore en moi. Il avait eu son cœur. Je ne l'aurais jamais. Il avait possédé une chose qu'elle avait décidé d'enterrer.

Prends une pelle mon coco.

Mais je ne saurais de toute manière pas où creuser malgré les outils en mains. Car Rebecca ne voulait pas d'un homme comme moi. Peut-être que son corps me désirait, mais aujourd'hui, elle me méprisait. J'avais choisi de tromper ma fiancée, une femme qui m'aimait profondément pour ce que je lui montre de moi. Mais si elle connaissait cet homme, elle en serait effrayée. Je ne voulais pas l'effrayer. Je ne voulais pas vivre ainsi. Surtout pas en ayant quelqu'un à protéger.

J'ai été inconscient autrefois, idiot aussi, si j'avais fais plus attention à mon avenir, je ne me serais jamais engagé dans cette voie-là. Si grand-père ne voulait pas que Jonathan et papa dirigent l'entreprise familiale, c'était uniquement parce qu'il n'était pas comme lui. Pas comme moi. J'avais été élevé depuis ma tendre jeunesse en Autriche. Dans sa maison de campagne, là où les gens ne vous voient pas, ne savent pas ce que vous faites, ne sait pas qui vous êtes réellement.

Rebecca était dangereuse. Plus je la laissais s'immiscer dans ma vie, plus elle faisait ressortir ma véritable personnalité.

Mon côté répugnant.

En m'apercevant du gigantesque bâtiment devant moi, je ne m'étais pas arrêté. Je savais au son des talons de Becca qu'elle me suivait et qu'elle était sur mes talons. Mais je marchai rapidement, elle n'arriverait à me rattraper que lorsque je serais à l'accueil. Quoique la secrétaire m'ayant reconnu m'avait fait signe de monter directement. Je voulais déguerpir d'ici. New York ne me plaisait guère. Bien sur, mon père c'était autre chose.

On ne choisit pas sa famille.

C'est vrai, mais on peut faire en sorte de ne pas devenir comme eux ou de ne pas se retrouver dans les mêmes situations qu'eux. Si je me suis établi à Los Angeles c'est justement pour m'éloigner de cette entreprise familiale. Pas pour m'en rapprocher. Pourtant tout porte à croire que ma famille tente de faire en sorte que je me sente obligé de leur accorder plus d'importance que je ne leur devrais. Si cette affaire prenait encore plus d'ampleur, Jessica me tordra le cou. Je ne pouvais pas la continuer après mon mariage.

Après mon mariage, je serais un nouvel homme.

Je lui avais promis que je deviendrais un homme meilleur, que je serais plus présent pour elle, un époux aimant, que je ferais en sorte qu'elle soit plus heureuse. A dire vrai, je commençais à douter de notre futur ensemble.

« Pourquoi sommes-nous venus voir votre père ? me demanda Rebecca après que nous étions rentrés dans l'ascenseur.

Un stagiaire, j'en déduisis grâce au nombre de photocopies qu'il avait sur lui et son jeune âge, était avec nous alors elle me l'avait chuchoté.