Célibataire ? Plus pour longtemps...L.
"20h, chez mes parents, "
Je poussai un soupir qui fit voler les quelques mèches retombant devant mon front dans les airs. Levant mes yeux au ciel, je me mis à répéter les mêmes paroles que ma mère mais en gardant le silence. Seules mes lèvres bougeaient selon les mots que je disais.
Merde.
Pris en flagrant délit, je la vis me fusiller du regard tandis que j'avais eu dans l'intention d'enfoncer ma fourchette dans ma bouche.
« Clark, dis quelque chose bon sang ! Dans trois ans, ta fille atteindra la trentaine bon sang !
--Et alors, ta mère s'est bien mariée à cet âge-là...avait-il répondu, en marmonnant dans sa barbe.
--CLARK !
--Pourquoi est-ce que papa devrait avoir un avis là-dessus ? Ce n'est pas lui le concerné, intervins-je en débarrassant mon assiette de la table.
Elle était ovale, placée en plein milieu de la cuisine, et trop grande pour les trois personnes qui formaient cette famille.
--Il m'a aidée à te concevoir ma grande, alors oui, qu'il l'est ! »
Une fois de plus, je ne pus retenir ce soupir d'entre mes lèvres. Qu'est-ce que je vous avais dis ? Depuis un peu plus de deux ans, j'entendais cette même rengaine. Oui, elle avait peur que sa fille ne rencontre pas quelqu'un. Oui, elle ne voulait pas que je reste vieille fille. Mais non, je refusais d'aller à des rendez-vous arrangés, et même quand elle était à deux doigts de verser des larmes...Je préférais lui tendre un paquet de Kleenex que de me soumettre à sa décision.
« Ingrate ! Ma seule fille et elle ne veut pas faire le bonheur de sa propre mère...Quand je serais plus là, comment feras-tu ?
--Je vis déjà loin de toi, maman.
--Je ne te parle pas de cela !
Débarrassant les autres assiettes de la table, je me mis à faire la vaisselle à la main. Ma mère n'investissait pas dans un lave-vaisselle. J'étais sure que cela l'arrangeait pour, un tant soi peu, remplir ses journées.
--Je pleurerais, sans doute. Ferais mon deuil, difficilement je pense...et recommencerais ma petite routine. Tu sais, c'est ce que font les êtres humains après la mort d'un être cher. Je ne sais pas si tu es au courant.
--Rebecca Johnson !
--Ouch ! »
Me tournant vers elle, je me massai l'arrière de mon crâne avant de baisser mon regard sur le sol, m'apercevant qu'une bouteille en plastique vide m'avait été lancée. Cela lui avait servi de projectile. Au moins, ce n'était pas la boite de petit gâteau. Le relevant sur la vieille femme de cinquante ans qui n'avait seulement que quelques traits de ressemblances avec moi. Pourtant, lorsque nous sortions, tout le monde pensait qu'elle était ma grande sœur. Elle avait seulement des cheveux bruns très longs et des yeux bleus que je ne possédais pas. A la place, mon père m'avait offert ses yeux ambrés. Mais j'avais au moins obtenu de ma mère son nez concave et sa couleur de cheveux.
« Tu ne veux pas que nous ayons de petits-enfants, c'est cela ? Tu attends notre mort pour te marier, tu ne veux pas qu'ils viennent chez nous, c'est cela ? Tu as peur de ne pas pouvoir les élever toute seule hein, je ne vais pas remplacer ton rôle de mère tu le sais au moins ?! Allez dis-le... »
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Sous Contrat - ( Français )
Roman d'amourQuand la douceur laisse place à la violence. Que la vérité n'est qu'un ramassis de conneries à ses yeux. Que le vrai du faux n'est plus dissemblable. Rebecca se fige et regarde Cupidon. Il se dandine avec son carquois vide de ses flèches sur so...