Trop tard. C'est fait, c'est foutu. L.
Fixant un point vide, allongée sur mon lit, je mordillais le bout de mon pouce totalement dans l'obscurité de ma chambre. Je n'aimais pas ça. Je n'aimais pas ça du tout...Je ne l'aimais pas. Il me sortait par les yeux. J'avais envie de l'étriper jusqu'à ce qu'il soit de toutes les couleurs. Jaune, vert, violet...
Eh oh, ça va tes pulsions meurtrières ?!
Me tournant de l'autre côté de mon lit, fixant à présent le paysage extérieur depuis la fenêtre de ma chambre, je me redressais sur un coude et finis par mordiller l'autre pouce de ma main. Pourquoi est-ce que je m'étais sentie plus en danger dans ses bras qu'à deux mille kilomètres de lui ? Pourquoi est-ce que lorsque je l'avais entendu parler de l'annulation de son mariage, j'avais été si terrorisé par le fait qu'il soit à présent célibataire ? Et merde, il était une heure et demie du matin et je n'arrivais toujours pas à gagner le sommeil.
A cause de qui ?
Du Boss sexy pour qui je travaille et qui m'a tellement bien baisée que même après des jours, je ressentais encore ses caresses. Me redressant avec lenteur, m'adossant contre le dossier de mon lit tout en fermant mes yeux, je finis par taper mon crâne contre le mur derrière moi en me demandant ce qui n'allait pas chez moi. C'est vrai, ce n'était pas moi le problème, c'était lui. Devrais-je démissionner ?
Putain Becca si tu le fais, dis adios pour trouver un autre travail aussi bien que lui. Et puis tu diras quoi pendant les entretiens quand ils te poseront la question ?
« Bonjour, et bien j'ai démissionné parce que mon Boss et moi on a baisé. »
Non, ils ne me poseront jamais une telle question. Mais ce sera difficile de trouver un travail qui ne me discriminerait pas à cause de mon sexe. Surtout dans les entreprises où la concurrence faisait rage. Ici, j'avais montré mes capacités et j'avais grimpé les échelons seule. Sans aucune aides et l'on avait jugé que j'étais expérimentée. Cela faisait six ans que je travaillais pour cette boite alors oui, ce sera difficile de m'imposer dans une autre en sachant combien l'inégalité persistait.
Dis ça parce que t'as envie de rester à ses côtés oui !
Je crois.
M'arrêtant, je rouvris mes paupières et regardai le plafond tout en me rappelant de ses paroles concernant Kyle. Il n'avait même pas eu l'amabilité de s'excuser.
Connard.
Un connard auquel je n'arrêtais pas de penser jour et nuit et qui me bouffait mes heures de sommeil. Je n'allais surement pas ramper pour aller au boulot de toute manière. Et sa fiancée...Et sa fiancée, bordel, il avait rompu avec sa fiancée.
C'est elle qui a rompu, nuance.
A cause de moi. C'était de ma faute. Il avait du lui dire la vérité. Ou elle avait du deviner. Je ne savais pas si c'était bien de la culpabilité que je ressentais, ou bien de la frayeur, ou même de la colère qui m'empêchait de roupiller correctement, mais je savais que ces trois sentiments étaient mélangés et qu'il fallait que je fasse quelque chose pour me détendre. Ce mec me bouffait de l'intérieur. Un jour j'arrivais à le comprendre, un autre...
C'est un casse-tête chinois.
Et c'était quoi ce "Empêches-moi de m'approcher de toi, Rebecca Johnson."? Comment devais-je le prendre ? Qu'aurais-je du dire ? Comment aurai-je du réagir ? Ce type n'était pas net. Fallait juste se noyer dans une baignoire de luxe pour savoir que tout ce qui l'entourait ne l'était pas. D'ailleurs, je trouvais ça étrange que je ne sois pas aussi effrayée. On avait failli me tuer, pourtant je ne me sentais pas en danger. Peut-être que je ne prenais pas encore conscience des faits ? Ou peut-être que j'avais juste une case en moins...Non, sinon on me l'aurait dit, ou on m'aurait déjà fui depuis belles lurettes.
VOUS LISEZ
Sous Contrat - ( Français )
عاطفيةQuand la douceur laisse place à la violence. Que la vérité n'est qu'un ramassis de conneries à ses yeux. Que le vrai du faux n'est plus dissemblable. Rebecca se fige et regarde Cupidon. Il se dandine avec son carquois vide de ses flèches sur so...