L'Amour en Sourdine.

Chapitre XI.

(Avant de lire ceci, allez relire le chapitre 10, c'est une erreur de notre part, nous venons de changer le chapitre car ce n'était pas le bon ! (31.05.2017) )

Bill regarda Tom, tétanisé par la peur, et la honte de s'être fait découvert. Le dreadeux le regardait sans comprendre, sans chercher à comprendre. Il se demandait juste ce que Bill foutait dans sa salle de bain torse nu et le froc baissé. Honteux, le brun plaqua ses mains, qui tenaient son tee-shirt, sur son torse, et se retourna, avec le désir brûlant de se cacher, ou de disparaître. Il avait lu la question du blond sur ses lèvres, se sentant toutefois incapable d'y répondre. Bien sûr que ça n'allait pas. Il était en train de succomber au jeu qu'il avait commencé, tout ça pour rendre jaloux un Tom qui se fichait totalement de savoir où il mettait son cul - d'après lui. Ces messages incessants, lui demandant toujours plus, des choses que même lui n'avait jamais envisagées, tout ça le faisait se consumer à vitesse grand V, sans qu'il ne contrôle plus rien de ce qu'il avait enclenché. Tom n'avait pas bougé, et Bill avait juste tenté de prendre la couleur du mur pour se faire oublier. Il aurait dû se douter qu'ici, il se ferait choper. Mais cette espèce de pervers sexuel lui faisait peur.

Il savait tout de lui, alors que Bill n'avait jamais rien fait d'autre que lui envoyer ces maudites photos. À croire que c'était suffisant. Il était complètement perdu et paniqué, et avait simplement l'impression que sa vie était un fantastique enchaînement de conneries, un éternel recommencement, comme un cercle vicieux. Il n'en avait parlé à personne, et s'était enfermé une fois de plus dans un secret qui était en train de le détruire à petit feu, ou même à grand brasier. Quelques larmes perlèrent au coin de ses yeux, lorsqu'il sentit une main sur son épaule nue. Tom était devant lui, réitérant sa question en langue des signes, cette fois.

"Bill, ça va ?"

Il paraissait inquiet, et très peu sûr de lui. Mais surtout inquiet pour son brun. Ce dernier, lorsqu'il vit que Tom insistait gentiment, n'eut pas la force de faire quoi que ce soit d'autre que laisser couler les larmes qui se rassemblaient devant ses pupilles, en secouant la tête de gauche à droite, pour certifier que non, ça n'allait pas.

Tom lui intima doucement de venir se loger entre des bras, et le brun vint se coller contre lui, en reniflant. Le dreadeux caressait le dos de son protégé d'un geste tendre, qui se voulait rassurant. Cette chaleureuse assurance offerte par les grands bras du blond donnait l'impression à Bill que tout était fini, que tout irait mieux très bientôt. De ce fait, il fut pris de gros sanglots, reniflant de plus belle tandis que son petit corps convulsait. Tom continuait à câliner son brun, à lui offrir des gestes tendres, qui, de l'extérieur, laissaient à penser que les deux garçons étaient bien plus que de simples amis.

"Oh Bill..." soupira le blond à voix haute pour lui-même, sachant que son vis-à-vis ne pourrait pas l'entendre.

Le jeune androgyne sentit néanmoins les cordes vocales de son dreadeux vibrer, alors que sa tête était nichée dans le creux de son épaule, et qu'il tentait de se calmer. Il releva alors la tête, dévoilant ses yeux rouges d'avoir pleuré, et ses joues rosées et rebondies, recouvertes d'un ruisseau de mascara, mêlé à de l'eyeliner. Tom passa ses mains du dos du brun au haut de son cou, et essuya tant bien que mal les coulures de maquillage à l'aide de ses pouces. Les yeux du malentendant se plantèrent alors presque automatiquement dans ceux de son blond, lui révélant une intense douleur, une tristesse sans précédent, et par-dessus tout, une peur effroyable. Le dreadeux replaça une mèche rebelle des cheveux de son prince derrière son oreille, et le fixa, tout en articulant quelques mots que le jeune sourd put lire aisément.

"Bill. On va nettoyer tout ça, tu vas te rhabiller, on va aller dans ma chambre et tu vas m'expliquer. D'accord ?"

Le concerné hocha la tête, hochement ponctué par un énième reniflement désespéré, et Tom lui attrapa son tee-shirt, pour le lui remettre. Bill reboutonna tout seul son jean, 1) parce qu'il était suffisamment grand pour le faire, et 2) parce qu'il aimerait éviter à une érection digne de la tour de Pise de surgir comme une fourbe. Il avait beau être complètement à bout par rapport à ce Ruan, il en gardait tout de même sa lucidité. Tom tenta de rafistoler son beau visage d'ange en enlevant les dernières traces de ses larmes avec de l'eau du robinet, ce qui fit sourire le brun, parce que cela ne s'enlevait pas si facilement. Après cinq bonnes minutes de travail acharné, Bill n'était plus couvert de noir, mais rouge, à force de frotter. Les deux garçons retournèrent ensuite dans la chambre du dreadeux, ce dernier tenant la main de l'androgyne, qui avait attrapé son portable en vitesse pour le fourrer dans sa poche. Ils s'installèrent sur le lit, l'un à côté de l'autre, réduisant l'espace entre eux très rapidement.