Chapitre XVI.

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Bill était rentré chez lui, le cœur prêt à exploser dans sa poitrine, un sourire béat sur les lèvres, se repassant le film en continu pour être bien sûr de tout ce qu'il venait de vivre à l'instant. Il s'empressa de taper un sms à Lucie pour la tenir au courant et atterrit chez lui en moins de deux, à temps pour le repas. Il arriva, le sourire au rendez-vous, ses yeux en amande joliment plissés et surtout, l'image de son Tom et du baiser qu'ils avaient échangé qui lui revenait sans cesse en tête comme une douce litanie de bonheur. Il claqua deux bises sonores sur les joues de ses parents en arrivant, tournant sur lui-même avant de balancer son sac de cours dans l'entrée. Lisa rit face à l'attitude de son fils qui était d'ordinaire si mélancolique mais qui aujourd'hui avait apparemment décidé de se comporter comme un enfant de 8 ans et demi et demanda tout en mettant la table consciencieusement.

« T'as l'air bien heureux toi, que ce qu'il s'est encore passé ? »

Le brun rougit avant de lancer un regard espiègle et lancer, euphorique.

« Papa, maman, j'ai un truc super à vous dire ! »

Monsieur Trümper avait relevé les yeux de son journal pour regarder son fils qui s'agitait comme un gamin depuis 10 bonnes minutes - ce qui ne manquait pas de le fatiguer - et haussa un sourcil.

« Je suis amoureux »

Déclara le jeune sourd en faisant un immense sourire naïf. C'était plus fort que lui, première fois depuis l'accident qu'il arrivait à être aussi heureux. Non, qu'il arrivait à ressentir en fait. Il garda le silence sur l'identité de cette personne si chère à ses yeux et vit ses parents sourire en lui lançant un « félicitations » pour retourner à leurs activités initiales. Bon, au moins, ils ne cherchaient pas plus loin. C'était l'une des qualités principale des géniteurs du brun, ils ne cherchaient pas les noises là où il n'y en avait pas et s'intéressaient à sa vie privée tout en restant modérément impliqués. Mais il ne vit pas l'anxiété de sa mère qui remuait sa purée avec énergie tout en cachant au maximum ses doutes. Amoureux ? C'était bien la première fois que Bill lui disait ça comme ça, avec une mine de débile pareil. Puis en plus elle se demandait bien à qui son fils pouvait s'intéresser comme ça, parce qu'à part Lucie et ce Tom il n'y avait pas grand monde dans son entourage. Kaulitz. Elle ferma les yeux et manqua de se brûler avant de servir, inquiétée de toute cette histoire.

Le repas se passa en silence, les parents n'ayant rien à se dire et Bill rien à raconter de plus, et l'androgyne monta dans sa chambre en moins de deux. Il passa devant sa salle de bain et y entra en baillant, se déshabillant en moins de deux. Il fixa son reflet dans le miroir et passa une main distraite le long de son torse pour qu'elle finisse sur son bas ventre, se tournant dans tous les sens pour se reluquer. Il inspecta ses fesses, ses courbes, son ventre, son V, ses formes, jusqu'à ses tétons, et se mit une pression pas possible. Putain, il ne serait jamais assez bien pour Tom. Le brun soupira en repensant à ce simple contact intime qu'ils avaient eu et en devint rouge comme une pivoine, enfilant rapidement un boxer avant de s'imaginer des choses plus osées. Il regarda son visage fin dans le reflet et ne put s'empêcher de le trouver fade, trop maigre, trop fragile, trop enfantin, trop fille, trop étiré. Bref, le brun se créait mille et un complexes, et n'avait besoin que de la parole de son dreadeux en ce moment même. Il reçut au même moment un sms qui le fit sursauter dans sa contemplation active de son corps de cadavre.

« C'était génial. T'es foutrement génial. Tes lèvres me manquent. Je t'aime »

Son cœur sauta dans sa poitrine et il relut les lignes une dizaine de fois, pendant qu'un autre timide était littéralement en overdose de stress dans son lit à baldaquin choisi spécialement par sa mère.

L'Amour en Sourdine.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant