Chapitre XXXXV.

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- Au nom de la loi, je déclare Monsieur Bill Trümper et Monsieur Tom Charles Henri Michel Kaulitz unis par le mariage.

Des applaudissements, des sifflements. De la joie, beaucoup de joie, et au beau milieu de tout ça, Bill et Tom qui échangeaient un baiser amoureux et passionné, leur premier baiser en tant que mariés. Enfin.

Ils vivaient ensemble depuis plus de deux ans, et, avec le passage de la loi envers le mariage pour tous, ils avaient décidé de se marier, d'officialiser cet amour qui dormait au plus profond d'eux, qu'ils partageaient à 1000 à l'heure dans leur couple. Bien qu'ils aient eu du mal à se refaire confiance pour se remettre ensemble, ils avaient tous deux, en quelques sortes, réappris à se connaître. Ils s'étaient en fait toujours aimés, comme s'ils ne s'étaient jamais quittés. Ce mariage représentait d'ailleurs encore bien plus pour eux que l'union de leur amour. Ce mariage, c'était aussi le trophée de leur victoire, celle qu'ils avaient gagné contre leurs parents, leurs "amis", contre toutes les personnes, les choses, les évènements qui les avaient empêchés de vivre normalement. Aujourd'hui, ils avaient tout gagné.

Les deux jeunes hommes quittèrent la mairie, précédés des invités, et furent accueillis par une pluie de pétales de fleurs et de petites bulles, symbole de l'enfance, la jeunesse, l'ignorance. L'ignorance n'est pas forcément toujours une mauvaise chose. Sous cette pluie rosée, Tom regardait Bill intensément, et happa ses lèvres une nouvelle fois. Dieu qu'il était heureux.

Il avait douté, pendant la minute qui avait précédé les consentements. Il avait foutrement douté. De lui-même, mais aussi de Bill. Est-ce qu'il aimait vraiment le brun ? Est-ce-que Bill allait dire oui, lui aussi ? Ou est-ce qu'il allait simplement dire non et tout laisser tomber comme ça ? Oui, Tom avait douté fort, à ce moment-là. Néanmoins ce doute s'était vite dissipé. On doute toujours, à un moment ou un autre, mais c'est pour mieux dire Oui ensuite.

[...]

La bonne humeur était au rendez-vous, les convives présents à la mairie étaient presque tous présents pour la réception et le vin d'honneur. Bill et Tom, jeunes mariés, zigzaguaient entre les invités et les petits groupes d'invités pour les remercier de leur présence, chose que l'on fait dans n'importe quel mariage. Les garçons venaient d'ailleurs juste de quitter la petite famille de Georg et Lucie, qui depuis tout ce temps s'était agrandie avec deux adorables bouts de choux, fruit de leur amour. C'est là que le regard de Tom croisa celui de Marie-Cécile. Il s'empêcha de grimacer, ayant toujours moyennement digéré les coups dans le dos qu'elle lui avait fait subir, mais s'approcha tout de même d'elle, un sourire presque vrai sur le visage.

Tom avait été dans l'obligation de l'inviter, et de toute façon, ça aurait fait vraiment très impoli.

- Félicitations Tom. Commença-t-elle en lui claquant une bise sur la joue.

- Merci Marie.

Tom se retourna pour chercher la main de Bill, qu'il ne trouva pas. En revanche, il était resté coincé avec Georg, Lucie et leurs deux enfants.

- Au fait Tom...Je, j'suis désolée.

- Hum...Désolée ?

Tom semblait quelque peu surpris, d'une part parce que Marie était en train de s'excuser, mais de l'autre surtout parce que c'était Marie. Il posa un instant les yeux sur le fils de son "ex", qui lui souriait. Il en aurait presque été attendri.

- Oui, désolée. Je me voilais la face, moi aussi. Je ne t'aimais pas vraiment. Peut-être un peu, au début, mais comme j'ai compris que tu ne me sentais pas, je me suis juste contentée de faire semblant. C'est bien qu'ils aient finalement annulé ce stupide mariage. Je pense qu'on est mieux chacun de notre côté.

L'Amour en Sourdine.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant