Une nouvelle semaine s'était écoulée, un nouveau week-end était passé, et les vacances approchaient à grands pas. Un nouveau lundi était arrivé, et Bill et Tom passaient actuellement leur énième heure ensemble, pour travailler sur leur thèse, bien que ce ne soit pas forcément le sujet principal de leur discussion. Mademoiselle Lin, à force, avait cessé de les réprimander parce qu'ils parlaient de tout sauf de cette thèse. Le jeune couple passait leurs heures communes à parler de tout et de rien, à rire des conneries de Tom, et à être attendri par celles de Bill. Ils se cherchaient sous la table, leurs mains se faisant indécemment baladeuses. Si personne n'avait encore découvert leur petit jeu de séduction, à part bien sûr Matt, Georg et Lucie, qui étaient au courant du couple formé par le dreadeux et l'androgyne, ils jouaient un jeu dangereux. Jeu qui, par ses dangers, les précipitait directement dans les précipices et les abîmes de l'amour. Tom ne pensait qu'à Bill, et inversement. Ils ne pouvaient décemment plus se passer de l'autre, et rentrer chez eux le soir après les cours constituait presque un déchirement. Ainsi, ils essayaient de passer un maximum de temps ensemble avant de regagner leur vie de famille. De plus, les parents du dreadeux avaient été très fermes avec le blond, ils ne voulaient plus de Bill à la maison, allez savoir pourquoi. Le jeune homme s'était dit, sur le coup, qu'ils n'étaient que deux cons. Et il se confortait dans cette idée. Bill, lui, ne se sentait pas encore vraiment prêt à inviter son petit ami chez lui.
Par rapport à tout ce luxe, toute cette richesse dans laquelle Tom vivait constamment, le quotidien du brun paraissait bien moins acceptable, démuni de toute forme de richesse. Les parents de Bill avaient tous deux fait des études qui valorisaient parfaitement l'emploi qu'ils exerçaient, et ils gagnaient bien leur vie, certes. L'agent immobilier et l'hôtelière joignaient totalement les deux bouts, et n'avaient vraiment pas à se plaindre. Bill a toujours eu à manger, et a toujours pu se laver à l'eau chaude. Mais comparé à la vie que menait le blond, avec son père, génie de la pomme de terre et sa mère, secrétaire au service de son mari, l'androgyne avait une vie bien trop banale. Il était clair qu'il n'avait ni lit à baldaquin, ni voitures luxueuses à foison, et surtout, il n'avait pas ce fameux privilège de bénéficier d'un stock de pommes de terres qui durerait à vie. Sans ironie, la vie de Bill n'était peut-être pas la plus riche qui puisse exister, mais elle lui convenait largement. Il n'avait pas besoin de tous ces artifices, de toutes ces paillettes pour vivre heureux.
La sonnerie retentit, sans que les malentendants ne puisse l'entendre, mais rapidement alertés par leurs camarades entendants qui se levaient déjà pour partir. Tom se leva, et attendit que Bill range lentement ses affaires dans son sac. Georg vint rapidement lui glisser qu'il sortait sans l'attendre, rencard avec Lucie obligeant. Le blond rit avant de lui souhaiter bonne chance, agrémenté d'une petite tape sur l'épaule et d'un sourire coquin. Le brun lissé lui fit un clin d'œil et fila, son Eastpack gris clair sur son dos. Après cinq bonnes minutes passées à attendre que Bill daigne se lever, mettre sa veste et sortir, ils essayèrent de trouver ensemble un moyen de se voir, de rester ensemble encore un peu.
"Tu voudrais pas venir chez moi ?" signa le blond à l'attention de son petit ami.
"Tom, si ta mère me vois chez elle, je vais me faire démonter. J'veux pas prendre le risque de me faire tuer à coup de patates." répondit le brun en souriant de manière espiègle.
"Arrête, ce n'est pas drôle." se vexa faussement Tom, "Qu'est-ce qu'on fait alors ? Je n'ai pas envie qu'on se quitte maintenant..." répliqua-t-il, en volant un baiser à son brun.
"On pourrait peut-être aller un peu au CDI ? Il est ouvert jusque tard le soir, et en plus, on pourrait en profiter pour bosser, en compensation de toutes les fois où on a rien foutu...?"
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L'Amour en Sourdine.
FanfictionBill est handicapé. Il est sourd, sourd car il a pris peur, sourd car il a vécu le pire, sourd car depuis qu'il a entendu les sons les plus monstrueux ses tympans refusent de fonctionner. A deux rues de là, Tom est seul, seul et enfermé dans une cag...