*Retour dans la peau de Raïssa*
Lorsque j'ouvris mes yeux, aux premiers abords je voyais flou ; puis lentement, ma vision s'éclaircissait et j'entrevis l'ombre d'une personne assise sur le lit, c'était Francis. Il avait les sourcils froncés et me fixait. Je me souviens vaguement de ce qui c'était passé mais je ne me souvenais pas de comment j'avais pu arriver dans ma chambre, et surtout de ce que Francis y faisait .
Lui : tu es réveillé princesse ?
Princesse ? Je ne sais pas si je dois le prendre normalement, ou si je dois m'en inquiéter, je pense que si un garçon commence à te donner de petits surnoms, c'est qu'il y 'a autre chose qui se passe dans sa tête, c'est mon cousin et mon ami je ne veux pas que les choses aillent loin, et de toute façon il n'y aura pas d'issue pour une relation entre nous deux, d'abord ses sœurs et sa mère me détestent, et ensuite il est mon cousin et chez nous les diolas il est formellement interdit d'avoir une quelconque relation amoureuse avec des parents aussi proches . Mais pour l'instant je préfère ne rien dire car c'est le cadet de mes soucis.
Moi : Francis, qu'est ce que tu fais ici dans ma chambre ?
Lui : toi vraiment, c'est la seule question qui t'intéresse alors ?
Je ne répondis pas
Lui : attends, je t'enlève cette perfusion et on va parler.
Il avait un visage tellement sérieux, je me disais que ça devait être quelque chose d'important.
Moi : si c'est le truc des 50.000, je te le jure sur tout ce que j'ai de plus cher que je ne les ai pas pris.
Lui : de quoi tu parles ? Je voulais juste comprendre ce qui te tracasse et ce qui t'a fait perdre ta joie de vivre et ton sourire, pourquoi tu as changé comme ça et pourquoi tu ne t'alimentes plus jusqu'à faire une crise d'hypoglycémie, qu'est ce que tu as ?Je pensais que sa mère lui avait tout raconté, heureusement sinon ce serait pire parce que je sais qu'elle ne lui aurait pas dit ce qu'il en était vraiment, il est temps que je fasse confiance à Francis et que je lui dise tout ce qui se passe ici en son absence, peut-être que lui, contrairement à son père, me croira et m'aidera.
Alors je pris mon courage à deux mains et je demande à Francis de s'asseoir. Je commence alors à lui expliquer tout ce qui s'était passé dans cette maison depuis mon arrivée jusqu'à aujourd'hui, sans oublier le truc des 50.000, la réaction de mon oncle, je lui avais tout dit jusqu'aux moindres détails. Je le voyais changer de visage à chaque moment de mon récit, il passait de la colère à la tristesse, de l'énervement au neutre. A la fin de mon récit, personne ne parlait, et le pire c'est que je ne pouvais qualifier l'expression du visage de Francis, il avait un poker face, je ne savais pas s'il me croyait ou s'il allait prendre part pour ses parents et ses sœurs. J'étais stressée par ce silence et je me disais que j'avais perdu mon seul allié dans cette maison, j'aurai peut être du ne rien dire.
Moi : je te comprendrai si tu ne me crois pas et que tu prennes part pour ta famille, c'est logique et normal.
Lui : (rire nerveux) tu penses que j'aurai été docteur si je suivais la logique, je ne dis rien parce que je n'aurais jamais pensé que mes propres parents et mes propres sœurs seraient capables de telles bassesses. Là ils me dégoutent tout simplement.
Ouf, j'étais vraiment soulagée que Francis m'eut cru, cela me donne encore un peu d'espoir, je me demande pourquoi je ne lui ai rien dit dés le début.
Moi : je suis vraiment soulagée que tu me crois, au moins je ne suis pas seule.
Et en repensant à ce que mon oncle me disait tout à l'heure qu'il allait appeler ma mère, à ce que ma maman m'avait dit avant de venir et de ce qu'elle allait penser de moi lorsque mon oncle l'appellera, je ne pouvais plus faire la forte tête et retenir mes larmes. Là Francis eut une réaction à laquelle je ne m'attendais pas, il me prit dans ses bras en me caressant les cheveux. En temps normal, je l'aurais repoussé, mais là j'avais juste besoin d'une épaule sur laquelle pleurer et faire sortir tout ce que je gardais dans mon cœur.
Lui : pleures pas princesse, à partir de maintenant je serais toujours là pour toi, tu ne seras plus jamais seule, je te le promets. Je sais que je suis rarement à la maison mais j'essayerais de rentrer plus tôt que d'habitude maintenant.
Je m'étais un peu calmée ; alors je me détache de lui. J'avais honte à ce moment précis parce que tout d'abord je n'aime pas exprimer mes émotions devant les gens, et ensuite j'ai pleuré dans les bras de Francis, mais qu'est ce qui m'a pris ?
Lui : je vais aller t'acheter quelque chose à manger et puis je pense que j'aurai une petite discussion avec mes parents et mes sœurs. Dis-moi, tu veux manger quoi ?
Moi : je ne sais pas, tout ce que tu voudras monsieur !
Lui : d'accord madame, ne bouges pas de là, je reviens.
Moi : ça marche !
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Chronique D'une Jeune Fille Senegalaise Au Destin Singulier
SonstigesLes gens disent toujours que la vie est injuste, ils se plaignent toujours... Mais personne n'a dit que la vie serait juste un jour... on doit juste l'accepter. On veut toujours rendre le monde meilleur mais on sait que rien n'est parfait. Alors si...