Partie 22 : « Disparition. »

5.6K 513 8
                                    

*Dans la peau de Fanny*

  (Retour quelques heures en arrière, à l'annonce de ma grossesse à ma mère)

  Elle : (tenant son cœur) JESUS MARIE JOSEPH !!!!
  Moi : (en pleurs) maman, je suis désolé !

  Ma mère ne disait plus rien et me regardait étonné, un regard perçant et lointain que je ne pouvais même pas déchiffrer, elle avait l'air vraiment très déçue, mais comment ai-je fait pour en arriver là ? Dans quoi suis-je entré comme ça ?

  Moi : Ma dis quelque chose s'il te plait ! Tu me fais peur.
  Elle: (pleurant) noma meuneu défé lou melni ? (comment as-tu pu me faire une chose pareille ?), lolou noko meuné (comment as-tu pu faire ça ?) tu veux me tuer, TU VEUX QUE JE MEURS DE HONTE FANNY ? Tu ne sais même pas ce que tu as fait !
  Moi : (en pleurs) det det yaay, boul wakh lolou (non non maman, ne dis pas ça)
  Elle : NOPIL ! ioe amo sakh diomm (TAIS TOI ! tu n'as même pas de pudeur)
  Je n'arrêtais plus de pleurer, je ne pouvais plus m'arrêter ! Et ma mère a commencé à me poser plusieurs questions !
  Elle : kouy baayom (c'est qui le père ?)
  Moi : il s'appelle Moustapha Ndiaye, un vieux que j'ai rencontré lors de ma sortie à Saly!
  Elle : il est au courant ?
  Moi : non maman, et même je n'ai pas l'intention de lui dire !
  Elle : et pourquoi ?
  Moi : Mais Ma je ne veux pas de cet enfant, je ne veux pas le garder !
  Elle : tu as fait ton erreur, tu vas assumer ! D'avoir une fille libertine c'est une chose, mais un assassin c'en est une autre ! Tu as fait ta bêtise, maintenant assumes les conséquences de tes actes !
  Moi : QUOI ? Mais maman comment peux tu me dire ça, tu n'as pas le droit, c'est moi qui sera sur le lit d'hôpital, c'est moi qui souffrira, c'est moi qui ne dormira pas les nuits. Oui c'est vrai que j'ai fait une erreur, mais aussi je suis la seule à avoir un pouvoir de décision ici et je ne veux pas de cet enfant, je vais avorter !
  Elle : si tu fais un tel acte, je ne suis plus ta mère ! Tu partiras où tu voudras mais tu ne resteras pas dans cette maison !
  Moi : MAMAN tu vas m'abandonner ? Moi qui pensais que tu me soutiendrais !
  Elle : je t'ai déjà dit ce que je pensais de ça ! Je veux que tu assumes tes actes, d'abord je voudrais que tu le dises à ce Moustapha, et je veux que tu l'amènes ici que je puisse parler avec lui ! Si tu fais ça alors moi de mon coté j'essayerai d'en parler à ton père, et de diminuer les potentiels dégâts. Et je pense que tu sais qu'à partir de maintenant ton père et moi on ne sera plus là pour te cajoler comme si tu étais toujours une petite fille, tu voulais grandir, voilà tu l'es! Tu es une femme maintenant, grande et mure. Et tu sais, ceci fait vraiment l'occasion il est temps pour toi de penser au mariage !
  Moi : (hurlant) MAMAN tu ne peux pas me faire ça, tu n'as pas le droit maman, tu ne peux pas m'obliger à faire ça !! Je ne veux pas de cet enfant, je ne veux pas de mariage ! Si tu m'oblige à ça je me tuerais et on verra ce que tu feras en ayant la mort de ta fille sur la conscience !
  **BAAAF**
  Ma mère m'avait giflé !
  Elle : d'abord tu as tort, et ensuite tu te permets de me parler sur ce ton Fanny ! Tu perds la tète ou quoi ? Je te préviens, si jamais je soupçonne que tu as mis fin à ta grossesse, je n'hésiterai pas à appeler la police ! Là j'aurais ma conscience tranquille ! En plus tu oses me parler de conscience tranquille, et toi est ce que tu seras tranquille tout en sachant que tu as tué volontairement un innocent ? Hein ? Connasse!

  Là, je ne voulais plus parler ! Je partis dans ma chambre et rangea quelques habits à moi dans une petite valise, je ne vais pas rester une minute de plus dans cette maison, il faut que je parte et réfléchisse à tout ça ! Je pris mon portable et appela une de mes amies qui vivait à ouest foire, Sandrine. C'est une française que j'ai rencontré à mon lieu de travail, on est devenue amies. Je pense qu'elle acceptera de m'héberger, elle est super gentille, et en plus elle vit seule dans son appartement, elle aura de l'espace pour moi j'espère !

  Moi : Allo Sandrine ?
  Elle : oui Fanny, comment tu vas ?
  Moi : (en pleurs) mal, très mal !
  Elle : ah bon ? Qu'est ce qui ne va pas ?
  Moi : écoutes c'est une longue histoire, je t'expliquerai après mais pour l'instant je voulais savoir si tu pouvais m'héberger quelques temps chez toi stp, j'ai vraiment besoin de ton aide !
  Elle : eh bah écoute il n'y a pas de soucis ! Tu n'as qu'à venir devant la fédération de foot qui est en face de la foire, et tu m'appelles, je viendrai te prendre ! Il faut que tu me dises ce qui t'arrive, je ne t'ai jamais entendu pleurer comme ça !
  Moi : oui oui, ne t'inquiètes pas, j'arrive alors, à plus !
  Elle : ok à plus !

Chronique D'une Jeune Fille Senegalaise Au Destin SingulierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant