Chronique D'une Jeune Fille Senegalaise Au Destin Singulier

Partie 15: « Seule contre tous ! »

*Dans la peau de Raïssa*

Je n'arrivais plus à penser, tout ce que je voulais à cet instant c'était voir Francis, et m'assurer qu'il n'a rien eu de grave. Mon cœur palpitait très fort qu'on pouvait l'entendre à des mètres, Seigneur je vous en supplie ramenez moi mon Francis, faites que rien ne lui arrive Dieu de bonté. Ma tante avait appelé mon oncle, Fanny et Ethienne pour leur raconter ce qui était arrivé à Francis, d'après ce qu'elle disait c'était un médecin de l'hôpital CTO qui l'avait appelé pour lui dire cette mauvaise nouvelle.

Elle : Inna porte tes chaussures on part ; ton père, Ethienne et Fanny nous retrouverons là bas ! Fais vite.
Inna : oui maman, on y va !
Je portais aussi mes chaussures, il faut que je le vois, Seigneur envoyez vos anges qu'ils veillent sur lui !
Ma tante : hé oh ! Où penses-tu aller ?
Moi : ma tante je viens avec vous, il faut que je vienne !
Ma tante : il faut que tu viennes ? Pour pouvoir achever mon fils c'est ça ! Sorcière ! Ne penses tu pas que tu as assez fait de mal ?
Moi : QUOI ?
Ma tante : tu sais très bien de quoi je parle, avec tes larmes de crocodiles ! C'est ta mère qui t'envoie pour tuer mes enfants ? Réponds, c'est elle ? Diomina (je suis sans voix) cette sorcière sait qu'elle ne peut rien ni contre ma famille et moi, ni contre mon mari, et elle veut passer par sa fille pour nous atteindre !
  Je ne pouvais plus me calmer, comment ose t'elle traiter ma mère de sorcière
Moi : ECOUTEZ MOI BIEN MA TANTE, je peux tout accepter, tout, dites moi tout ce que vous voulez, mais que vous manquez de respect à ma mère en la traitant de sorcière alors que vous ne connaissez rien de sa vie, ça je ne l'accepterais pas !
Inna : quoi, c'est comme ça que tu réponds à ma mère ?
Moi : si vous, vous êtes comme ça et que vous pensez qu'on est pareilles que vous, laissez moi vous dire que ma mère vaut plus que ce que vous imaginez, elle ne s'abaissera jamais à ce niveau, elle n'envie personne malgré le peu qu'elle a. elle a su rester digne et m'a éduqué dans cette bonne voie, c'est une femme humble, simple et pieuse ; vous pensez qu'une telle femme n'a rien d'autres à faire que d'envoyer sa fille pour détruire son propre frère, je me demande dans quel intérêt ? D'ailleurs n'oubliez pas que votre mari est du même sang que ma mère, si elle est une sorcière, lui le sera trois fois plus !

Je reçus une gifle tellement forte de ma tante que je tomba par terre

Inna : niaw (bien fait)
Elle : je n'ai pas encore ton temps, on en reparlera ! Inna allons y !

Elles sont sorties, j'étais tellement fière de moi que sa gifle ne m'avait même pas atteinte, je ne vais plus me lamenter sur mon sort, j'ai assez versé de larmes pour des gens qui n'en valent pas la peine. Elle a dépassé les bornes en parlant comme ça de ma mère. Ma mère c'est mon coté sensible, personne ne lui manque de respect, personne ! J'ai beau être respectueuse mais j'ai des limites. Elles peuvent m'empêcher de ne pas aller voir Francis, mais elles ne pourront pas m'empêcher de prier pour lui, je pars dans ma chambre allumer une bougie pour Francis, Dieu est grand, rien ne t'arrivera mon amour !

  *point de vue de Francis*
  Je me rappelle vaguement de ce qui s'est passé, tout ce dont je me souviens c'est d'être sorti de la maison pour aller à sacré cœur 3 chez mon meilleur ami Hamza, je conduisais tranquillement, jusqu'à hauteur du rond point liberté 6, lorsque je vois une fille traverser la route sans regarder, j'étais presque à son niveau, je voulus l'éviter et là je fis un tonneau et sortit de la route, et ma voiture percuta un ''clando'' garé là bas, je perdus connaissance aussitôt et là je me réveille sur un lit d'hôpital avec un plâtre à mon pied gauche, et un bandage sur la tète.
Il y'avait quelqu'un dans la chambre, lorsqu'il a vu que j'étais conscient, il s'est approché de moi avec un sourire, il portait une blouse blanche, Ce doit être le docteur.
Lui : Alors, comment vous portez vous ?
Moi : ça va, mais je ne peux pas bouger mon pied gauche !
Lui : oui, vous avez eu une fracture, mais dans un mois ça ira, avec la rééducation.
Moi : je suis où et qui m'a emmené ici ?
Lui : à l'hôpital CTO, c'est un jeune homme qui vous a conduit ici avec sa voiture, il a dit que vous aviez eu un accident à la hauteur du rond point liberté 6 et qu'il vous a transporté ici le plus rapidement qu'il pouvait !
Moi : Ah bon ?
Lui : oui, j'ai récupéré votre cellulaire, le voici, et j'ai aussi contacté votre mère qui se trouvait être votre dernier appel, je pense qu'elle ne va pas tarder !
Moi : merci docteur, donc je sortirai aujourd'hui ?
Lui : non, on va te garder en observation jusqu'à demain pour être sure que tout est normal car tu as aussi eu une blessure à la tète, on ferra un radio pour voir s'il y'a pas eu de séquelles, puis tu pourras sortir !
Moi : d'accord ! Merci !
Lui : Ne vous inquiétez pas, je peux vous dire qu'il y'a eu plus de peur que de mal ! Je vous laisse, je reviendrai plus tard voir votre état !
Moi : oui, merci.
  C'est vrai que ma tète me fait mal en ces instants. J'avais les idées floues, je repensais à comment tout cela est arrivé quand la porte de ma chambre s'ouvrit, c'était ma mère, et Inna :
Ma mère : Oh mon Dieu, mon chéri, comment est ce arrivé ?
Inna : on a eu tellement peur
Moi : Maman, Inna, calmez vous, je vais bien, ne vous inquiétez pas. (Je leur raconte le peu de souvenir que j'avais de l'accident).
Ma mère : toutes ces sorcières ont des yeux sur toi mon enfant, c'est pourquoi je te demande toujours de diminuer tes sorties, elles n'attendent que le moment propice pour te mettre le coup de grâce, je fais tout pour te protéger mon fils mais tu ne m'aides pas.
Moi : arrêtes de dire des choses pareilles maman ! Personne ne me veut du mal ! Mais où est Raïssa ? Elle n'est pas venue ?
Inna : personne ne te veut du mal tu dis ! Pourtant cette fille que tu réclames est la première sur la liste !
Ma mère : je suis sure que c'est elle qui s'est transformé en cette fille que t'allait renversé sur la route, pour te faire-faire un accident ! Elles sont prêtes à tout ces sorcières !
Moi : woh woh woh, MAMAN ! Comment peut tu faire de telles accusations sur Raïssa, est ce que tu sais que c'est très grave ce que tu es entrain de dire !
Inna : je savais que tu allais dire ça ! Maman je t'avais dit qu'il n'allait pas te croire !
Ma mère : depuis que tu es né, m'as-tu une fois entendu te dire des mensonges, je t'ai élevé dans la vérité et j'ai fait de toi cet homme bon que tu es aujourd'hui Francis, et pourtant tu n'hésites pas à remettre mes paroles en doute juste pour une fille, pas une fois, mais c'est la deuxième fois que tu me le fais, tu oublies que je suis ta mère ?
Je ne pouvais rien dire, c'est vrai que ces derniers temps je n'arrête pas de remettre en doute tout ce que ma mère me dit, j'ai honte !
Elle : ça me fait très mal car tout ce que moi je demande et que j'attends de mes enfants c'est le respect et le soutien, rien d'autre. Je veux juste le bien pour toi et cette fille n'est pas venue en paix dans notre maison, elle est venue pour nous détruire !
Inna : elle t'a envouté pour que tu tombes amoureux d'elle !
Moi : quoi ? Qui vous a dit que Raïssa et moi sommes ensembles !
Ma mère : c'est le marabout Diaguara qui nous l'a fait savoir, c'est un grand marabout, c'est ta tante Cléophase qui nous a emmené la bas, ce marabout sait tout et c'est lui même qui nous a dit que Raïssa ne veut que ton mal !
Inna : il faut que tu nous croies !
  J'étais dépassé par les événements. Marabout ? Sorcière ? Envoutement ? Mais qu'est ce qui se passe ?!
  Ma mère : tu me fais confiance ?
Franchement je ne croyais pas du tout à toutes ces choses, mais je ne veux pas vexer ma mère, ça ne me coute à rien de lui accorder le bénéfice du doute.
Moi : oui ...
Ma mère : j'ai besoin que tu fasses quelque chose pour moi lorsque tu sortiras alors !
Moi : Quoi ?
Ma mère : que tu convins Raïssa d'aller chez ce marabout
Moi : mais pourquoi ?
Ma mère : je ne peux rien te dire, mais fais moi confiance mon fils, tout ce que je te dis je l'ai basé sur de solides fondements !
Inna : tu vois que les problèmes commencent, tu viens de faire un accident, heureusement que maman avait fait des prières de protection pour toi ! Dieu sait ce qui t'arrivera encore si tu continues à fréquenter cette fille.
  Mais qu'est ce que tout cela signifie ?
  Ma mère : en plus qu'est ce que ton père dirait s'il venait à apprendre que tu entretiens des relations amoureuses avec ta cousine directe, tu es fou Francis ? Je ne veux plus entendre parler de cette relation tu as compris !
Moi : MAIS MAMAN
Elle : la discussion est close !
Inna : j'espère que tu ferras ce que maman t'a demandé !
  Je ne sais pas, je commence à avoir le doute, mais quand même je ne crois pas que Raïssa est tout ce que ma mère et Inna disent, elles exagèrent, mais je vais leur accorder le bénéfice du doute et je vais observer ce qui se passe pour pouvoir juger de moi-même ! Je ne voulais pas plus discuter avec eux, heureusement que mon père, Fanny et mon frère entrèrent au même moment, sauvé par le gong !!