*Dans la peau de Coco*
Moi : mais, de quoi tu me parles ??
Elle : (aux filles) vous pouvez nous laisser seules les filles ?
Chanelle : ah... hum... pas de soucis... (à moi) on s'appelle plus tard !
Diarra : bye, on se voit demain...
Inna : Coco... ça va aller ?
Moi : oui tkt, allez-y !
Elles sortirent, nous laissant seules ma mère et moi ! Elle me regardait avec de la tristesse mélangée à je ne sais quoi... mais qu'est ce qui lui prend !
Moi : tu vas me dire ce que tu as ! Tu m'inquiètes là !
Elle : pourquoi, pourquoi nous as-tu caché une chose aussi importante, pourquoi ne nous l'as tu pas dis à ton père et à moi ??
Moi : hum... sois un peu plus précise stp !
J'ai comme l'impression de savoir ce dont ma mère est en train de parler... est-ce possible qu'elle soit au courant ? Comment l'a-t-elle su si c'est le cas ? ...je ne comprends pas, je ne me suis confiée pourtant à personne, ni à mes amies, ni à mon père, ni à quiconque, encore moins à elle ! C'est juste impossible qu'elle soit au courant, pitié pas ça...
Elle : Colette, ton oncle Babacar...Pourquoi ? (pleurs)
Moi : quoi mon oncle Babacar ?
Le pire que je redoutais est en train d'arriver, donc c'est aujourd'hui ! C'est aujourd'hui que mon secret va exploser, c'est aujourd'hui que ces mauvais souvenirs encrés au plus profond de mon être vont refaire surface, je savais bien qu'un jour ou l'autre tout se saurait, car je suis une fille, je suis appelé à me marier, et chez nous, dans le mariage, la virginité, cette innocence que mon oncle, le même sang, m'a sauvagement volé à mon si jeune âge, ne voyant pas la petite fillette que j'étais, ne voyant pas ce désarroi, cette peur, ces larmes sur mon visage, ne désirant que satisfaire ses envies bestiales sans se soucier de mon état d'âme, occupe une place importante. Et ma tante, elle l'avait couverte sans aucunes hésitations, n'hésitant pas à m'intimider pour acheter mon silence, ces gens-là, les détester c'est peu dire, je les hais, oui je les hais du plus profond de mon âme, qu'ils aillent en enfer, c'est leur seule place !
Je n'aurai jamais cru que cela se saurait aussi tôt, et de la sorte... je faisais semblant de ne rien comprendre pour gagner du temps... je ne sais même pas pourquoi je cherche à gagner du temps... Mais comment a-t-elle su ? Comment ?
Elle : Colette, cesse ça tout de suite ! Quand comptais-tu nous dire que ton oncle Babacar t'avais violé dis-moi ?????
C'est bien ce que je pensais, comment l'a-t-elle su ?! Je cherchais mes mots mais je ne savais quoi lui dire ! Devant mon silence elle reprit :
Elle : RÉPONDS je te dis !
Moi : (silence)
Elle : Attends, je vais prévenir ton père !
Elle prit son portable de sa poche et commença à le manipuler, on peut dire que c'est ça qui me fit réagir et qui fit refonctionner mon cerveau qui était en ébullition, je ne veux surtout pas que mon père soit au courant de tout cela, je ne pourrais alors plus jamais le regarder en face, j'aurai trop honte, je pris mon courage à deux mains et arracha le portable des mains de ma mère qui me regarde interloquée !
Moi : que... quoi ?? Prévenir mon père de quoi ? Tu n'as rien à lui apprendre ! D'où as-tu sorti ces genres de sottises ?
Elle : n'essaye même pas de nier ! Je sais tout, ton oncle est à l'hôpital, on lui a diagnostiqué un cancer des poumons et on lui donne qu'une semaine à vivre, apparemment on le lui a diagnostiqué trop tard ! Il m'a tout raconté et il désire te voir pour te demander pardon, cet imbécile dit qu'il veut mourir en paix et ne désire que ton pardon ! Pourquoi tu n'as rien dit Colette, pourquoi ?
Là je n'avais plus rien à cacher, j'étais découverte et tant pis, j'en ai marre de tout ceci ! Et puis ce Connard veut quoi il a dit ? Mon pardon ? C'est une blague ?
Moi : QU'IL MEURT ! finalement il y'a une justice dans ce bas monde ! Il n'a encore rien vu ! Je ne lui souhaite rien d'autre que de pourrir en enfer pour avoir gâcher ma vie ce salop ! Je le déteste au plus haut point et si c'est de mon pardon qu'il espère pour avoir la paix, il peut toujours crever ! Il reste Sa pétasse de femme, celle-là elle n'a encore rien vu, un cancer du sein, du cerveau, du cœur, de la bouche, tout ça, voilà ce qu'elle aura ! Et toi, ne joue pas à l'amnésique ! Comment pouvais-je compter sur toi, maman-superwoman ! N'est-ce pas toi qui est parti sauvé le monde oubliant ton propre monde ? Tu n'as jamais été présente pour moi, tu n'avais jamais su être là dans les moments où j'avais le plus besoin de toi ! Et tu oses venir devant moi me demander pourquoi je ne t'ai rien dit, la bonne blague ! Pourquoi a-t-il fallu que je t'ai comme mère, tu es la pire mère qui soit !
Je me rendis compte que j'en avais trop dit.
Moi : désolée.
Elle : (toujours en pleurs) Non, ne le sois pas, tu as raison, je suis la pire mère au monde et je l'accepte ! Tout ce qui est arrivé est de ma faute ! J'ai failli à mon rôle de mère ! Je n'ai pas su te protéger ! Je n'ai pas su comprendre tes tracas, et ton mal être ! Je me déteste ! Regarde comment la haine t'as consumée, regarde ces paroles si horribles et blessantes qui sortent de ta bouche, toi une fille qui était si innocente, si gaie, si gentille, si humble, si bon de cœur, la vie est injuste !
Je ne disais plus rien, je n'en pouvais plus, j'étouffais et j'avais besoin d'extérioriser tout ce rage qui habitait en moi !
Je criais alors d'un cri fort et aiguë en pleurant, j'avais besoin de ça !
Après ça mon cœur s'était un tout petit peu déchargé mais j'avais toujours mal ! Ma mère voulut me prendre dans ses bras mais je la repoussais, elle était peinée et cela se voyait mais j'avais besoin d'air ! Je pris mon petit sac qui se trouvait sur le lit et sortit, j'entendis ma mère m'appeler mais je ne répondis même pas, j'en ai plus que marre, plus qu'assez !
Une fois dehors, je pris mon portable et appela Benjamin (c'était un de mes amis qui habitait à quelques mètres de chez moi, il a le béguin pour moi mais je ne suis pas intéressée ! Il est fils unique, et par conséquent très gâté par ses parents, il conduit une belle Range Rover blanche)
Lui : ma Coco ?
Moi : (mes larmes coulaient à flots) allo Ben, tu es occupé là, j'ai juste besoin de prendre l'air, viens stp !!!
Lui : (paniqué) tu pleures ???? Tu es où là ??
Moi : à l'angle à côté de chez moi !
Lui : d'accord, j'arrive tout de suite !
Il raccrocha et quelques minutes après, je le vis arriver au bord de sa voiture :
Lui : Coco ? Montes !
Je m'exécutais ! Une fois installée, il me scrutait du regard, il voyait que je n'allais pas bien mais il ne me posa pas de question et je lui en étais très reconnaissante !
Lui : tu veux aller où ?
Moi : n'importe où, juste très loin d'ici !
Il démarra alors la voiture vers une destination qui m'était inconnue, mais ceci était vraiment le cadet de mes soucis, je voulais juste tout oublier le temps d'un instant... tout...
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Chronique D'une Jeune Fille Senegalaise Au Destin Singulier
SonstigesLes gens disent toujours que la vie est injuste, ils se plaignent toujours... Mais personne n'a dit que la vie serait juste un jour... on doit juste l'accepter. On veut toujours rendre le monde meilleur mais on sait que rien n'est parfait. Alors si...