*Marthe*
Moi : serigne Diaguara négnesi wakh ! (marabout Diaguara, parlons-en !)
Lui : tu es enfin venu pour t'excuser ? Qu'est ce que je t'avais dit !?! toi et ta fille vous reviendrez vous prosterner à mes pieds !
La vie n'a pas été rose pour vous ces derniers temps n'est-ce pas, ou je me trompe ?! D'ailleurs elle est où ta fille ?
Moi : moi Marthe, me prosterner devant toi Diaguara ???!! (rire) , les seules occasions où je m'étais mise à genoux devant une personne, c'était pour faire les lacets des chaussures à mes fils !! La seule occasion où je me le permettrais encore ce sera devant Dieu ! Tu te prends pour qui ?! Tu penses que j'ai peur de toi ? Tu peux me menacer autant que tu le voudras mais tu n'obtiendras rien de moi : ni des billets de banque, encore moins des excuses ! et je vais te donner la raison de ma venue ici, je suis venu pour te prévenir une dernière fois de laisser ma famille tranquille si c'est toi qui est derrière tout ce cinéma ! La prochaine fois que j'aurai à venir ici, prépare-toi à récolter ce que tu auras semé. Je suis Marthe, je n'ai peur de rien, je suis passé par tout pour être là où je suis aujourd'hui, pour construire cette famille que j'ai, et quiconque qui essayera de s'en prendre à eux, aura d'abord à me passer sur le corps. Ma famille à moi personne n'y touche, et je serai même prête à tuer pour eux ! Mets-toi ça bien dans ta tête. Sur ce, wassalam.
Je me retourne pour sortir de cette maison, lorsque j'entendis des éclats de rire derrière mon dos.
Diaguara : donc tu as fini comme ça ?!! Hahahahahahahaha !
Moi : (me retournant) je peux savoir ce qu'il y'a de drôle dans ce que je viens de dire ?
Lui : c'est juste que j'ai tellement pitié de toi que ça me fait rire !
Il fit un temps d'arrêt pour m'observer dans le blanc de l'œil, un regard tellement profond qu'on aurait dit qu'il cherchait à sonder mon âme. Moi aussi je ne cillais pas et le défiais du regard.
Il reprit :
J'ai pitié de tout ce qui arrivera par la suite à ta famille et à toi lorsque tu sortiras d'ici sans pour autant t'être excusé. Khamalné dou gneup legniy toogn ; Mane douma niit kougnouy toogn (saches qu'on ne se prend pas à n'importe qui ; moi on ne se moque pas de moi), tu peux sortir mais ce qui t'arrivera par la suite, tu ne sauras où l'expliquer ; tu perdras tout ce que tu auras, tout ceux qui te seront chers, si tu ne le vois pas maintenant tu le verras à l'avenir ! Et ce sera trop tard pour que je puisse y faire quoi que ça soit.
Je te conseille de te prosterner et de me demander pardon avant que cela ne soit trop tard.
Moi : serigne Diaguara
Lui : waw ? (oui?)
Moi : defoumako tey, defoumako euleuk (je ne le ferai ni aujourd'hui, ni demain) yalla legniy soukeul, dou sheïtan (on se met à genoux pour Dieu, pas pour Satan)
Je sortis sans écouter ses dernières paroles.
Mais une fois dans ma voiture, je me mis à méditer sur tout ce qu'il venait de me dire. Je perdrai tout ce que j'aurai ? tout ceux qui me sont chers aussi ? Qu'est-ce qu'il voulait dire par là !?! Dois-je m'inquiéter de tout ceci ? Ou serait-ce juste des paroles en l'air destinées à m'effrayer ?!
Je ne vais pas en faire cas ! De toute façon, seul Dieu est capable de tout, seul lui peut.*Coco*
Lorsqu'Inna m'a appelé pour me dire que Francis était dans le coma suite à un accident qu'il a eu, j'ai d'abord cru à une mauvaise blague de sa part, mais il s'est avéré que c'était la pure vérité. Après cette annonce, J'ai tout de suite regretté toutes ces paroles blessantes que je lui avais dite la dernière fois que je l'avais vu. Je culpabilisais beaucoup et si jamais il ne se réveillait pas, je ne m'en remettrai jamais, j'en mourrai. Je n'aurai pas dû lui parler de la sorte, mais j'étais très en colère contre lui. Maintenant je comprends cette phrase qui dit que « lorsque le vent de la colère souffle sur la conscience, on en perd l'intelligence ». Aujourd'hui je regrette plus que jamais toutes ces mauvaises choses que je lui ai dites, mais c'est trop tard, je ne peux pas revenir sur ce jour et effacer tout ce que j'ai dit, les mots sont comme des balles, dès qu'ils sortent de la bouche, c'est fini ! On ne peut plus y revenir, ni les récupérer ! je n'aurai pas la conscience tranquille tant qu'il ne se réveillera pas. Tout ceci m'a permis de gagner une leçon de vie : qu'il faut pardonner. Dorénavant, je ne résisterai plus à ce qui est dit et fait, je tirerai les leçons du passé afin qu'elles me soient utiles pour vivre toutes les plénitudes du moment présent. Je bénirai l'âme des êtres qui m'ont fait du tort, et je laisserai l'univers s'occuper d'eux. Je cesserai de maintenir toute souffrance en moi inutilement et je me nourrirai d'un amour pur et libre. Oui ! C'est ce que je vais faire.
Inna m'a aussi apprise qu'elle partira voir son frère demain et je me suis dit que ce serait une belle occasion pour moi d'aller lui rendre visite. J'ai alors demandé à mon amie que l'on parte ensemble. Tout ce que je sais c'est que ce sera vraiment horrible et insupportable pour moi de le voir sur un lit d'hôpital ; oui ! malgré tout ce qu'il m'a fait, je l'aime toujours et je l'aimerai chaque jour jusqu'à mon dernier souffle~.
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Chronique D'une Jeune Fille Senegalaise Au Destin Singulier
RandomLes gens disent toujours que la vie est injuste, ils se plaignent toujours... Mais personne n'a dit que la vie serait juste un jour... on doit juste l'accepter. On veut toujours rendre le monde meilleur mais on sait que rien n'est parfait. Alors si...