Il était une fois Lui, Lui et Moi [Roman complet publié]

CHAPITRE 34 | Chaud lapin.

Nous arrivâmes chez Charley environ une heure après avoir quitté le lycée.

Pendant le trajet en bus, Rule avait été tenté de me câliner mais je l'avais repoussé. Il y avait du monde et j'étais tétanisé à l'idée qu'une connaissance de Pierce nous surprenne.

Déjà que de me balader dans la rue, seule avec Rule, était suspect, prendre le bus ensemble encore plus alors les câlins en public, je m'en passais volontiers.

Après avoir monté une côte qui m'avait semblée ne plus en finir, nous arrivions enfin devant le portillon de la maison.

Rule enfonça le bouton de la sonnette accroché à la murette pour prévenir de notre arrivée puis il aggripa la poignée pour ouvrir le battant et nous faire pénétrer dans le jardinet.

Nous n'avions eu que quelques pas à faire et nous nous retrouvions devant la porte. Puisque nous avions déjà sonné depuis la ruelle, nous patientions en attendant que Charley vienne nous ouvrir.

Au bout d'une minute, nous commencions à trouver le temps long.

Rule frappa deux coups à la porte. De nouveau, les secondes s'écoulèrent sans réponse.

Je voyais les arcades de Rule devenir saillantes. Je crois que ça commençais à l'agacer. Moi, je restais sagement derrière lui.

- Ils sont peut-être dans le jardin et n'ont pas entendu la sonnette, proposais-je.

Rule se retourna pour considérer ce que je venais de dire et sans un mot, il enfouit sa main au fond de sa poche de jean's.

Avant même qu'il n'ait eu le temps de sortir son téléphone pour appeler Kyle et le prévenir que npus étions là, la porte s'ouvrit sans prévenir sur ce dernier, torse nu et les cheveux sans plus une trâce de gel coiffant.

- Enfoiré va ! lui lança Rule. Tu sais qu'on arrive et toi tu trouves rien de mieux à faire que de baiser ?!

- On baisait pas, répondit Kyle que ça amusait.

- On est chez Charley, et c'est toi qui nous ouvre à moitié à poil avec une tête de déterré. Tu me prends pour un con, espèce de chaud lapin ?

- La jalousie te rend mauvais, Rule, ricana Kyle en se poussant pour nous laisser entrer dans la maison.

- Puceau, va ! siffla Rule. Et va te laver les mains avant de t'approcher de nous ! Et la bouche aussi.

Kyle s'éloigna en pouffant. Visiblement, il était encore sur son petit nuage et l'exaspération de Rule ne sembla pas vraiment l'émouvoir.

Rule et moi nous avançames dans le salon avant de déposer nos sacs contre un mur.

Mon pêché mignon à la peau matte s'assit sur le canapé avant de s'adresser à moi.

- C'est bon, tu es cachée. Je peux avoir un câlin maintenant ?

Je souriais. Cette relation à l'abri des regards et de la fidélité aurait pu me perturber plus que ça. Étonnament, plus les heures passaient et plus elle me semblait naturelle.

A tel point que j'en oubliais parfois Pierce et ce que j'étais en train de faire dans son dos.

Je me dirigeais vers le canapé à pas de velours. Lorsque j'arriva à sa hauteur, l'impatience de Rule se manifesta et il m'attrapa vivement le poignet avant de me tirer à lui.

Je me laissais glisser contre son flanc puis Rule passa une main sous mon genou pour placer une de mes jambes sur sa cuisse.

Il enroula son bras autour de ma nuque et attira le haut de mon corps à lui pour me planter un baiser sur le bout du nez.

- Je suis content que tu sois ici, me dit-il dans un chuchotement.

- Moi aussi, lui répondis-je sur le même ton.

Instinctivement, nos bouches attirées l'une par l'autre se rapprochèrent. Nos lèvres étaient maintenant si proches que je sentais son souffle chaud caresser la partie basse de mon visage.

Nous laissâmes cet instant durer quelques secondes pour nous regarder, nous détailler. Je connaissais maintenant ses iris bicolores par coeur et il me semblait qu'il était le premier avec qui ça m'arrivait.

- Tu es belle, souffla-t-il contre mes lèvres.

Je ne disais rien et m'approchais doucement pour annuler la faible distance encore présente entre nous.

Je posa doucement mes lèvres entrouvertes contre les siennes. Elles était closes et pleines, rosées et humides, exquises et délicieuses.

Dans un léger mouvement de droite à gauche, la peau tendre de ma bouche caressa la sienne. Ma machoire s'ouvra un peu plus jusqu'à ce que mes dents avisées puisse se saisir de la lèvre inférieure de Rule.

Ce dernier ne bougeait pas. Il me laissait faire, ses pupilles se dilataient et se retrécissaient au fur et à mesure qu'il me regardait jouer avec l'intimité de son visage.

Je le mordilla tendrement et perçu sa respiration qui se faisait plus profonde. Un râle presque inaudible s'échappa de sa gorge alors qu'il me saisissait la tête, les mains de part et d'autre de mes frêles machoires pour me maintenir à distance.

- Arrête, me suplia-t-il presque.

Je lui demandais pourquoi en silence, simplement avec l'expression de mon regard. Comme toujours, Rule interprétait le message avec une facilité déconcertante.

- Parce que tu me rend fou.

- Et ce n'est pas bien, n'est-ce pas ?

- C'est un jeu dangereux. Pour toi, jugea-t-il utile de préciser.

Malgré sa prise autour de mon visage, je poussais mon buste vers l'avant pour rejoindre ses lèvres encore une fois. J'étais avide de lui et de ses baisers. J'avais besoin de son contact, de sa chaleur, de sa force et de son odeur.

Il ne lui fallut pas plus de trois ou quatre secondes pour céder à mon besoin de me fondre en lui.

Rule relacha ses biceps tendus qui contrôlaient la position de mon visage face à lui et plongea une main à la base de mes cheveux.

Et nous nous embrassâmes avec force et tendresse mêlés, se goûtant mutuellement, caressant nos langues douces et humides avec ferveur quand une voix vint briser ce moment intime.

- Et tu parles de moi ? s'amusa la voix lointaine de Kyle qui venait de pénétrer dans le salon.

Rule se sépara de moi à regret, me regarda un instant et me planta un dernier bisou sur les lèvres avant de se tourner vers l'intrus.

- Contrairement à toi, j'ai toujours mon pantalon, le railla Rule.

- Ouais, et en ce moment tu dois y être à l'étroit, rit Kyle.

- Les Grands savent ce qu'est le contrôle, mon petit. Tu l'apprendra un jour.

Kyle encaissa sans savoir quoi répondre.
RULE 1 - 0 KYLE.

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"Le cœur a ses raisons que la raison ignore".

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Pour respecter l'anonymat des personnes qui interviennent dans ce récit, leurs noms et les lieux de la véritable histoire ont été changé.
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